Les micro-transactions : une tumeur qui mérite une mega-ablation
Vous vous rappelez du temps lointain où quand on se payait un jeu vidéo, on recevait un jeu vidéo ? Je veux dire un vrai jeu et non pas un jeu en kit Toys’R’Us qu’on doit s’amuser à raccommoder en sortant la carte bleue. Moi, entre les Season Pisse, les bonus de pré-connerie, les DLCs day conne et maintenant les micro-défécations, je m’en souviens très vaguement. Alors oui, on va encore me dire que je suis un vieux rétrograde qui devrait sérieusement prendre le prochain TGV afin de rattraper le reste du monde qui le dépasse. Ce à quoi je réponds : « Ouais, c’est vrai. Je vous l’accorde. » . Après tout, je ne suis pas vraiment à la page. Je ne nie pas que je suis quelqu’un qui confond souvent « Twitter » et « Twitch » , et qui ne sait pas à quoi servent les Trading Cards de Steam…
Tel un Windows 98 qu’on n’aurait pas défragmenté depuis des lustres, je n’aime pas les fragments moi, j’aime mes trucs en bloc. Par conséquent, je suis lent au démarrage et j’ai besoin de laisser du temps à mon seul processeur Pentium II pour s’adapter aux trouvailles les plus saugrenue de l’industrie. Le meilleur exemple, c’est le principe du DLC contre lequel je me suis ardemment soulevé au début, et il m’en a fallu du temps pour que j’arrive à le tolérer… Seulement, voilà le truc : je prends mon temps mais, tôt ou tard, je finis généralement par adhérer à l’usure. Pourquoi je mets en évidence le mot « généralement » ? Parce que ces derniers temps, j’ai découvert une exception à cette règle, une ligne rouge infranchissable, une trouvaille à la quelle je ne pourrais jamais adhérer : les micro-transplantations.
Ce qui est drôle, c’est que, historiquement, la naissance du concept du DLC et celle des micro-commissions ont coïncidé exactement en même temps avec l’initiative choc de ce bon vieux Bethesda qui avait proposé en 2006 une armure de cheval payante dans son Oblivion. C’est réputé pour être le premier DLC de l’histoire, mais quand on y pense bien, au delà des technicalités, c’est aussi les prémisses des micro-dissections dans le fond. Mais là où l’invasion des DLCs s’est faite dans le bruit tel une cohorte d’orques qui beuglent à plein poumons, celle des micro-profanations était latente et sournoise, un peu comme des profanateurs de sépultures. Quoi qu’il en soit, les DLCs ont servi de cheval de Troie aux micro-infiltrations ; ils leur ont ouvert les portes et pavé la voie en conditionnant peu-à-peu les esprits des gamers. Même les plus réfractaires, comme le John Nada que je suis, se trouvant à cours de chevrotines et de chewing-gum, ont commencé à céder aux micro-assimilations…
Bon, vous me direz que je vous entraîne dans une théorie du complot bien kitsch mais que, de mon propre aveu, j’ai fini par virer de bord vis-à-vis des DLCs après un pareil discours ; alors les micro-protestations, ça va me passer. Sauf qu’il y a une différence de taille : avec les DLCs, il y a au moins un potentiel sous-jacent qu’on peut éventuellement puiser… C’est clair que pour nous autres qui ont grandi avec les add-ons comme Lord of Destruction, Throne Of Baal ou encore Frozen Throne, l’idée de remplacer une extension conséquente par un troupeau de contenu téléchargeable fractionné (qui revient souvent au double du prix d’une extension, voire plus), c’est une aberration.
Pourtant, avec le recul, on se rend compte que « DLC » , c’est finalement un mot tiroir : un fourre-tout où on peut aussi bien trouver du contenu considérable que des foutus chapeaux de Noël. C’est au cas par cas : Rien qu’avec Oblivion, Bethesda nous a montré qu’il était capable du pire (cuirasse de poney) comme du meilleur (Shivering Isles). Mass Effect III aussi, il admet l’un des DLCs les plus révoltants (Le Prothéen) ainsi que l’un des plus éclatants (La Citadelle)… Le DLC, c’est Dr Jekyll et Mr Hyde, en gros.
Au final, les DLCs, c’est fifty-fifty ; mauvais dans l’absolu, mais potentiellement bon. En revanche, les micro-castrations, ça a beau être l’évolution (perverse) du DLC, mais c’est une tout autre paire de manche… Les débuts de cette initiative se sont faits dans les cash shops des MMO Free to Play, notamment Maplestory, des coréens de Nexon qui l’a démocratisé et qui est devenu le maître du pay to win par la même occasion. Cependant, c’est surtout avec les F2P sur mobile que ça a atteint des proportions monstrueuses. Manifestement, monsieur tout le monde est plus enclin à mettre la main à la poche quand il est sur son smartphone aux chiottes, le pantalon baissé…
D’ailleurs, l’évolution des micro-constipations sur mobile est un microcosme effrayant et un aperçu du triste sort qui nous attend : ça a commencé « gentiment » avec des accessoires cosmétiques et ça a fini avec des trucs comme Dungeon Keeper qui te foutent des paywall à la tronche pour la plupart de leurs mécaniques ; à moins de poiroter 24 heures. C’est devenu le pendant virtuel de la Fondation de France : Vous voulez un soutien de projet ? On est fermé ; revenez demain. Comment ? Vous voulez faire un don ? Bienvenue ! Je vous offre un café ?
C’est pour cette raison que l’argument du « hé, mais ce n’est que du cosmétique » tient difficilement debout, parce qu’il est implicitement accompagné d’une grosse réserve : « pour le moment, mon coco. Pour le moment. » . Déjà, s’accrocher aux cosmétiques pour justifier les micro-liposuccions, c’est très moyen. Les skins et autres joyeusetés cosmétiques, ça n’affecte peut être pas le gameplay ou l’équilibrage, mais c’est bel et bien du vrai contenu qui affecte sensiblement l’expérience du joueur.
Vous pouvez les discréditer autant que vous le voudrez, mais se balader en loques de clodo alors que vous savez que, pour seulement 2.99 €, vous pourriez ressembler à Geneviève de Fontenay, c’est humainement frustrant. Encore plus quand vous n’êtes pas en solo. Et c’est sur ça que jouent ceux qui les mettent en vente… Mais le problème relatif au gros caveat que j’ai énoncé plus haut, c’est que les micro-sanctions sont en fait une pente savonneuse : si tu laisses la porte à peine entre-ouverte, tu peux être sûr qu’il y en aura au moins un qui viendra la défoncer à coups de savates…
On me dira que la pente glissante, c’est un sophisme fallacieux mais, hé, on vit dans un monde fallacieux. C’est vrai ; qui nous garanti que des micro-introductions auparavant plus ou moins « honnêtes » ne vont pas se transformer en une forme plus malhonnête à un moment donné ? Est-ce qu’on peut toujours savoir à quel moment notre confiance va muer en crédulité ? En tout cas, on a eu plein d’exemples, genre Payday 2, qui font qu’on ne doit jamais prendre ça pour argent comptant… On cite souvent Path Of Exile comme étant le modèle économique exemplaire à ce niveau et, pour le moment, je suis bien d’accord.
Mais PoE c’est plus l’exception que la règle finalement, et on ne devrait pas extrapoler aveuglement. Parce que pour chaque Path of Exile, on a au moins cent Neverwinter Online qui s’engouffrent dans le pay to win le plus honteux. Au final, si ton modèle, aussi exemplaire soit-il, ne parvient pas à rassurer complètement le consommateur, c’est qu’il y a potentiellement anguille sous roche. Parce que, moi, à chaque fois que j’ouvre le cash shop de PoE, je le scrute craintivement en disant « Est-ce qu’ils vont glisser ? Est-ce qu’ils vont glisser ? » .
Donc finalement, les micro-translations, c’est tolérable avec des grosses pincettes. SI ET SEULEMENT SI TON PUTAIN DE JEU EST PUTAIN DE GRATUIT !!! Ahem, désolé… C’est là où je m’aventure (enfin) dans ce qui m’a motivé à pousser toute cette gueulante. Oui, le free to play, c’est un modèle économique distinct basé sur une entente plus ou moins équitable : tu m’accordes le droit de jouer gratuitement et, en contre-partie à ce service, je t’accorde le droit – avec les pincettes – de demander une compensation légitime à travers ton cash shop…
Maintenant, quand ton jeu n’est pas gratuit, quand tu décides de choisir un modèle buy to play classique où tu encaisses les gens avant de les laisser jouer ; on n’a plus d’accord qui tient, vu que tu t’es déjà fait bien compensé d’emblée. Tu perds alors toute légitimité de réclamer du cash pour ce que tu m’as déjà vendu. C’est élémentaire, mon cher Kotick. Que ce soit cosmétique, mécanique ou pique-nique, c’est kif-kif. Là, tu tentes de me truander en me vendant des bribes que tu as retranché de ce que j’ai déjà acheté. Les pincettes, à la poubelle. Les réserves et les caveats, à la cuvette. C’est absolument inacceptable. Absolument.
C’était Dead Space 3 qui avait ouvert le bal, en 2013, avec cette forme ignoble de micro-amputations et, depuis, ça ne fait que se propager comme des necromorphes. Vous n’avez aucune idée à quel point ça m’avait dégoûté de voir des médikits, des munitions et des composants de craft achetables à tout moment dans un survival-horror à 60 balles (dans une série que j’adorais, en plus)… « Hé, mais rien ne t’oblige à les acheter. Tu peux ignorer le cash shop et les choper in-game » . Non, non et non ! Adressons une fois pour toute cet argument à la con. Spoiler alert : Le Père Noël n’existe pas et les devs / éditeurs ne font jamais les choses gratuitement ; tout est calculé.
S’ils ont mis des trucs en vente, c’est qu’ils comptent bien les vendre. Et s’ils comptent les vendre, c’est qu’ils vont faire en sorte de créer la demande pour que ça se vend. Et pour créer la demande, ils vont sciemment dénaturer et bâtardiser la progression du jeu, la rendant souvent plus avare, molle, et grindy. Et quand bien même c’est cosmétique, ils vont faire en sorte que les skins de base soient bof pour te pousser à l’achat ; chose que Black Desert Online a fait clair et net. Vous voulez la preuve irréfutable ? Comparez entre la dèche de Diablo III quand son Hotel des Ventes était actif, et sa progression largement plus naturelle quand ça avait été retiré. Si ça ne vous convainc pas que le diable existe, alors je ne sais pas ce qui pourrait.
Les micro-transductions dans les jeux payants, c’est pratiquement de la vente forcée ; c’est un abus de faiblesse. La vente forcée, c’est illégal et si la loi prenait un minimum le jeu vidéo au sérieux, elle en remplirait des prisons… Mais ce qu’il y a de plus choquant avec cette initiative, c’est qu’on n’est plus des consommateurs, on est devenu des rats de laboratoire pour des psys véreux. Les micro-intoxications, c’est de la manipulation psychologique pure et simple. On exploite sournoisement les pulsions biologiques des gamers.
En effet, il y a une partie dans le cerveau qui est la zone de récompense, et le fait d’atténuer une frustration en se payant un truc y provoque un afflux de dopamine qui possède un caractère addictif. Et là, je ne parle même pas de la forme la plus abjecte des micro-manipulations : les satanés loot boxes à la Overwatch, qui virent littéralement aux jeux de hasard non régulés, et qui violent carrément nos dépendances instinctives… Non mais, vous vous rendez compte ? Les jeux vidéos, non contents de faire de nous des brebis pâturées à des loups de Wall Street, car maintenant on a même des foutues assurances dans Metal Gear Solid V, mais, en plus, on est devenu des putains de chiens de Pavlov…
Le plus triste dans cette affaire, c’est que les joueurs sont autant victimes que complices. Les micro-transfusions, ça se vend comme des micro-pains. En fait, le plus souvent, ça se vend même plus que les jeux eux-mêmes. Tellement que c’est entrain de tuer le (semblant de) processus créatif de l’industrie. Il n’y a qu’à voir Valve, qui depuis les skins de couteaux suisses de CS : GO et les chapeaux melons de TF 2, n’a plus besoin de sortir le troisième épisode de Half-life II et encore moins HL III. Ou encore Rockstar Games, qui depuis GTA V et son cash shop, se fait un bronzage aux Maldives…
Les micro-machinations deviennent la norme dans le milieu et sont de plus en plus abusives ; vous avez vu comment c’est devenu dans Destiny 2 ? Attendez de voir Destiny 3… La boucle est bouclée avec Bethesda et son Creation Club qui nous sort la pire forme de micro-modifications : ceux qui exploitent le travail des moddeurs de la communauté… Voila. J’ai essayé de faire preuve de bonne foi et j’ai mûrement cherché, et pourtant je n’y trouve toujours rien de bon. Pourquoi elles sont là ? Juste parce que les cupides ne veulent pas se contenter de peu. Et quand tu vois que ça devient chez WB avec Shadow Of War, un moyen d’exploiter, sous couvert de charité, le décès d’un de leurs collègues suite à un cancer, tu te dis que c’est une métastase qui n’est bonne qu’à se faire cramer sous chimio.
Du coup, depuis quelques temps, je tente de boycotter les jeux payants avec des micro-transmutations et, dieu sait, ce n’est pas évident. Oui, la fourberie des studios n’a aucune limite et, désormais, on vient te foutre des micro-transfigurations rétroactivement dans des jeux que tu t’es payé depuis des années genre Two Worlds 2. Les saloperies de Battlefield One, elles ont été fourrées discrétos pas mal de mois après la sortie du jeu, et j’en passe et des meilleures…
C’est une bataille où toutes les chances sont contre moi et, malgré tout, ma lutte continuera. Les boycotts, c’est rarement pris au sérieux : tu es une goutte dans un océan et tu espères à toi tout seul changer le monde ? Non, il n’est pas question de chercher à changer quoi que ce soit. C’est juste avoir des principes dans la vie et s’en tenir. Parce que sans principes, on ne vaut pas mieux que des animaux. Et quand je vois que les développeurs dans des conférences sérieuses comme le GDC appellent ceux qui achètent les micro-transgressions littéralement « baleines » , je le fais rien que par amour-propre.
Pour la conclusion, on a essayé de faire une expérience avec Toupilitou. Vu que Loutrage est accessible gratuitement et sans pub, on s’est dit que c’était tolérable de mettre en vente des ajouts cosmétiques pour tester à quel point on nous aime. Alors, pour une fois, la loutre s’est démenée pour concevoir un petit cash shop tout à fait honnête. Ainsi, si vous voulez consulter la conclusion de cet article, on met à disposition le pack loutron premium pour 2.99 € seulement, qui contient la totalité du paragraphe ! Ou sinon vous pouvez vous prendre chaque phrase à part pour seulement 50 centimes la micro-loutration ! Et heureusement. Pour vous. Comme vous le savez. Mes phrases. Elles sont longues. Et chiantes.
Avec l’inflation, le déblocage de la phrase est passé à 0,99 €. Il y a également une majoration sur les phrases de Marcheur, parce qu’elles sont particulièrement longues.
Les temps sont durs
C’qu’on a pas dit c’est que le lien vers le cash shop est lui aussi facturé.
Faut nous mériter bordel.
On devrait faire payer l’accès aux commentaires aussi.
On a un exemple récent : NBA 2k18. Au lieu de monter ton perso naturellement, on donne l’occasion aux mongoliens de payer pour pouvoir se taper un perso l. 80 quand toi tu commences à 60. Forcément vous vous doutez bien que l’intérêt du multi dans ces conditions deviens limité, perso pour moi ils se tirent une balle dans le pied, mais bon, s’ils le font et sabordent tout équilibrage, c’est sûrement qu’au final ça doit être rentable.
D’ailleurs plus ancien, le dernier Fight Night, là encore, pareil on a laissé la CB parler, du coup il a fallu à peine quelques mois (et encore je suis généreux là) pour que les serveurs soient désertés, alors que pourtant la base était vraiment bonne, avec les différentes catégories, un classement mis à jour régulièrement, la possibilité du coup de se battre pour le titre, devoir le défendre régulièrement sous risque de se le faire retirer. Mais tout ça jeté au chiottes à causse de l’appel de l’argent facile et d’une poignée de débiles profonds pétés de thune, et résultat, désormais la licence est enterrée, et l’espoir de voir un vrai bon jeu de boxe m’a quittée depuis un bon moment maintenant » />
Très bon dossier qui résumé également ma vision des choses. N’étant déjà pas adepte de cracher des thunes quand on joue à des free to play, j’ai carrément blacklisté les jeux qui utilisent ce genre de transactions franchement discutables pour se faire du gras après t’avoir fait payer 70 balles le jeu.
« C’était mieux avant » ma bonne dame !
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Ouais, il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait une polémique à cause des micro-chiures : la semaine dernière, c’était la béta de SW : Battlefield 2 où on s’était rendu compte qu’il y avait des lootbox carrément pay to win (genre des truc +50% de santé et invisibilité, etc…) pour un jeu multi compétitif à 60 balles. La semaine d’avant, c’était Shadow of War qui a caché la vraie fin du jeu derrière un amas de grind pour motiver les completionistes acharnés à passer à la caisse (je vous l’avais dit).
Cette semaine, c’est Activition qui exploite le matchmaking en faveur des micros-pipicaca. C’est un sujet intéressant pour toi Nallitsac, vu qu’ils jouent cette fois sur la partie cognitive du système de récompense en faisant en sorte d’opposer un joueur sans micro-machins à un autre pété de ces trucs et la frustration concurrentielle qui s’en dégage est une autre stimulus pour la circulation de dopamine et ainsi un cercle vicieux s’établi.
ça fait froid dans le dos. Les éditeurs ont l’air de plus collaborer avec les consultants psychologues qu’avec les devs. Et nous, on est des cochons d’inde dans une roue…
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Sans rien t’apprendre : oui en effet, on est des cochons d’inde dans une roue.
Faisant des études de psychologie, la science et la recherche dans ce domaine sont au service du marketting et c’est dans ce domaine qu’on ramasse le plus de caillasse (cela ne veut pas dire que les psychologues sont de mèches, juste que leurs découvertes sont utilisés par d’autres). Toute découverte en psychologie sociale finie tôt ou tard par nourrir l’imaginaire très fécond des communicants des grosses boîtes. On en est à un tel niveau d’éducation des masses de joueurs qu’un système de micro transaction déséquilibrant un jeu multijoueur payant ne choque pas grand monde.
Finalement, le free to play aura été un sacré laboratoire et a bien réfléchi à la phrase « si c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit » en incitant le joueur à venir essayer le jeu et se débloquer un peu de confort en payant, petit à petit, les jeux payants récupèrent la notion de « gratuité » en faisant des mises à jour rajoutant du contenu « gratuits » alors qu’avant cela demandait des DLC.
A la place des DLC, on a désormais des petites arnaques pour venir compenser le manque de skill des plus faibles (sur le plan des compétences de jeux et sur le plan psychique) et venir déséquilibré tout un système de jeu car il aura été préalablement pensé pour gérer ce déséquilibre et créer de la frustration chez celui qui ne paye pas. Typiquement, on est dans les études faites sur les jeux de hasard avec les lootbox qui sont clairement elles aussi une arnaque car elles misent sur la curiosité et l’excitation d’une découverte factice contre monnaie sonnante et trébuchante.
C’est la conséquence logique à des jeux au développement trop longs et trop coûteux pour coller à une évolution du hardware toujours plus rapide alors que les outils ne sont pas adaptés à gérer une puissance si grande pour afficher des jeux toujours plus joli. La solution serait soit avoir moins de jeux pour une meilleure finition (avec un prix qui grimperait… ou des moyens autre de se faire des thunes) soit exploiter les jeux à long terme (jeux service donc) soit développer des jeux moins ambitieux que ce que le matériel permet (et là dessus on pourrait durer un bout sur cette génération de machine avant que des nouveaux outils ne simplifient encore le développement).
Mais les micro transactions sont pires encore que les DLC si elles affectent le gameplay, elles sont cela dit moins hostiles si elles sont uniquement cosmétiques et permettent aux jeux de proposer des contenus gratuits pour tous les joueurs (pour éviter de scinder la population). Mais même dans le cas des micro-transactions cosmétiques, il y a tout de même un processus d’habituation du joueur qui finira par être malsain car contrairement à nous, les éditeurs et marketteux pensent à long terme, à installer l’habitude tandis que les joueurs bien souvent apprécient le présent et ce qui leur est proposé.
Pourquoi est-ce qu’on fini par accepter ? Parce que l’industrie nous y éduque, on hurlait à la mort aux DLC il y a 10 ans, je suis désormais capable d’en réclamer pour les jeux qui me plaisent si tant est qu’ils soient proche de l’esprit d’un add-on. J’espère sincèrement que la micro transaction déséquilibrant les jeux ne rentrera pas dans les mœurs, mais elle s’implantera forcément dans les jeux grands publics, où les questions d’équilibrage ne touchent pas forcément les joueurs occasionnels ne s’investissant que dans deux trois jeux à l’année et ne crachant pas sur un bonus pour rendre plus agréable une ou deux parties.
Maintenant, c’est à nos porte feuille de décider, comme toujours.
PS : C’est légal tant qu’un psychologue en activité en tant que psychologue (donc juste les métiers de psychiatre, psychologues du travail ect…) mais les recherches sont accessibles à toutes personnes sachant lire une revue ou un article scientifique, et une fois la méthodologie acquise c’est pas sorcier ^^