Legends Of Eisenwald
Attaquons-nous aujourd’hui à Legends Of Eisenwald, un tactical RPG aux combats au tour par tour, qui nous fera voyager dans un univers médiéval rempli de chevaliers et de légendes, de pauvres hères et de sombres complots. Legends Of Eisenwald a été développé par un studio biélorusse nommé Aterdux et est sorti sur Steam le 2 juillet 2015. Il propose de nous narrer une histoire de vengeance au cœur de la forêt d’Eisenwald, comprenez la forêt de fer, nichée en territoire germanique.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on ne ressent aucune difficulté à se plonger dans l’ambiance moyen-âge du jeu, puisqu’à peine le jeu lancé, nous avons le droit à une magnifique musique médievale accompagnée d’une voix féminine, sur fond d’écran d’un modeste bourg au pied d’un château. Durant toute l’aventure, une musique de grande qualité nous accompagnera, jamais répétitive, et qui sied à merveille à la trame de l’aventure.
Legends Of Eisenwald est un RPG tour par tour pur et dur. Les combats se font tous sur une grille de 30 cases sur laquelle il vous faudra mener vos unités, 12 au maximum, à la victoire. Les différents combats ressemblent fortement à ceux vus dans la série des « King’s Bounty » qui me semble être la comparaison parfaite. En effet les troupes se déplaceront selon l’ordre de passage visible à gauche de l’écran, calculé selon les points d’initiatives des troupes. Il sera possible d’influer sur cet ordre de passage en etourdissant ou blessant les ennemis grâce à certaines armes ce qui vous donnera un avantage non négligéable et boost énormément l’aspect tactique des combats.
Cependant, Legends Of Eisenwald est très scénarisé. Il y en effet énormément de textes, que ce soit via les dialogues ou via les multiples légendes qui nous seront racontées dans de nombreuses tavernes. Les plus importantes d’entre-elles auront droit à un encart spécial doté d’une illustration. L’histoire tournera autour de la perte de notre terre, de notre château, et du contrôle de nos vassaux, situés dans la région du Lahnstein,, ainsi que de la fourbe trahison d’un ami de confiance. Mais il s’avérera par la suite, que le complot est bien plus vaste qu’il n’y parait et remontera encore bien plus haut, jusque dans les hautes sphères des plus puissants dirigeants du pays.
Le gameplay est classique et efficace. On contrôle ici une troupe de départ, constituée d’un héros ou d’une héroïne que l’on aura choisi auparavant. On aura en effet le choix entre un chevalier, une archère et un mystique. A vous de choisir, en sachant que les choses sont tout de même largement plus faciles dans la peau d’un chevalier que dans la peau d’un religieux. Il s’agira alors de se diriger vers votre premier objectif, décrit dans la partie Carte et Journal, et qui vous indiquera les objectifs à atteindre ainsi que votre position sur la map. Au départ de chaque chapitre, cette fameuse carte est toujours quasiment vierge, et se mettra à jour au fur et à mesure de votre exploration des environs. Mais attention, car des troupes alliées, neutres, ou ennemies s’y promèneront également. Ils graviteront toujours aux abords de leurs forts, ou de leurs repaires lorsqu’il s’agit de bandits. Un clic droit sur une troupe vous indiquera avec précision de qui et quoi elle est constituée. A vous donc de décider si vous voulez l’attaquer ou non, s’il s’agit d’une unité ennemie.
Il faudra évidemment renforcer votre armée de départ en recrutant des soldats de base dans un premier temps. Il est même carrément possible d’enrôler des paysans armés de fourches, que vous pourrez faire évoluer combats après combats, et ainsi en faire petit à petit des soldats aguerris, voire des vétérans. Il y aura évidemment plusieurs classes d’unités telles que Archers, Fantassins, Nobles, Moines et Rebouteuses (guérisseuses), que vous pourrez encore spécialiser par la suite en Paladins, Duettistes, Moines-guerriers, Prêtres, Evêques, Piquiers, Maîtres archers, etc… Des mercenaires sont également recrutables dans les tavernes, mais ces derniers coûtent très cher car il faudra les rémunérer tous les jours ; ils dépasseront rapidement les revenus générés par vos forts.
Eh oui, les forts…ayant été dépossédé de nos précieuses terres du Lahnstein, il nous faudra, lors de certains chapitres, assiéger les forts ennemis. Mais ne vous imaginez pas des batailles à la Medievial : Total War. Non, ici, on attaquera simplement les troupes ennemies, exactement de la même manière que les combats classiques du jeu, mais avec un handicap au niveau de la santé. Ce dernier variera selon la qualité et la quantité de vos troupes, comparé à celles de l’ennemi. Il est donc parfois possible de prendre un fort sans qu’il y ait de handicap, parce que vous aurez nettement plus de troupes que votre adversaire, ou beaucoup plus fortes en expérience. Une fois un fort pris et à vous, il génèrera un revenu journalier. Vous pouvez également prendre les villes appartenant à ce fort afin d’augmenter encore un peu plus vos rentrées d’argent.
Cependant, le revenu apporté par un fort ne sera jamais démentiel. Il servira d’ailleurs souvent à se payer une petite unité de mercenaires afin de compléter, à petites doses, votre équipement. Au niveau de l’or, les récompenses les plus importantes seront uniquement délivrées après la victoire contre des puissantes troupes ennemies. Le temps, dans Legends Of Eisenwald, est quant à lui géré grâce à un petit cadran solaire visible en continu à l’écran. Celui-ci avance, selon la vitesse que l’on aura choisi, lors de vos déplacements sur la carte ; il se remet sur pause lorsqu’ on est immobile. Malgré tout, dans Legends Of Eisenwald n’espérez pas créer une armée d’invincibles ou une dream team. Elle n’en sera jamais une.
Le jeu est en effet exigeant et on ne pourra, au début de chaque chapitre, que se frotter aux bandits les plus minables afin de gagner un peu d’or, et pouvoir s’acheter quelques équipements modestes. J’ai eu beaucoup de mal à m’adapter à ce jeu au début, notamment car j’allais trop vite en besogne, ou alors parce que je souhaitais simplement suivre la questline. Mais même pour cela, il vous faudra être bien préparé, et cela nécessite quelques heures en début de chaque niveau ; on se bat contre une troupe de bandits, on se rend au marché local pour acheter un petit quelque chose, etc… et cela simplifie ensuite largement les choses, puisque vous pourrez alors logiquement vous frotter à davantage d’ennemis, et ainsi évoluer toujours plus vite.
Les équipements, justement, comprennent des armures, des boucliers, des casques, des items tel que des amulettes ou des bagues, des potions, et bien évidemment des armes. Certaines d’entre elles, tel que les masses d’armes ou les marteaux, étourdiront vos ennemis, qui perdront ainsi un tour. D’autres sont bénies, ce qui est fort utile contre les morts-vivants et les spectres. Et bien sûr, les armes de type arcs, arbalètes, qui permettront d’attaquer à distance, mais dont les unités sont très faibles au corps-à-corps. A noter également que les nobles, une fois promus écuyer, pourront se voir attribuer un cheval afin de devenir des cavaliers armés de piques, ce qui donne un avantage non-négligeable au combat.
Au début de chaque chapitre, et sans doute afin de niveler la difficulté du titre, vos troupes, votre or, et les objets non-équipés en inventaire seront tout bonnement supprimés. On recommencera donc souvent la formation de nos armées à zéro… sauf exception. Parfois, on pourra effectivement choisir de garder une ou deux de nos meilleurs unités. Cependant, c’est frustrant, vu le nombre d’heures requises pour arriver à un très bon niveau. Chaque unité ne pouvant équiper que 4 items type amulette ou bague, il faudra faire un choix drastique quant à lesquels conserver, et lesquels sacrifier… en sachant que certains items valent une véritable fortune. Il y a bien une ou deux exceptions qui concernent des objets rares et uniques, mais on peut les compter sur les doigts d’une main. C’est donc un inventaire valant plusieurs milliers de pièces d’or qui disparaitra une fois un chapitre achevé, et l’on devra recommencer la collecte à partir de rien au niveau suivant.
Les soins, dans Legends Of Eisenwald, ne sont pas gratuits. En effet, à la fin de chaque combat tactique, vos unités ne seront pas régénérées automatiquement. Même pas un peu. Il faudra se rendre dans un monastère ou une église afin de vous soigner. J’ai trouvé le prix des soins assez élevé par rapport à ce que rapportent les combats de base. Les paiements des guérisons de vos troupes seront donc un frein à l’évolution de ces dernières. Mais, cela parait finalement parfaitement logique, et on l’accepte donc aisément. Certaines missions, que ce soit dans les quêtes optionnelles ou la quête principale, nécessiteront un certain timing. Il y a donc parfois des délais à respecter, ou à être présent à des heures bien précises à tel et tel lieu afin de pouvoir avancer.
Parlons encore un peu des quêtes pour dire que j’ai trouvé certaines d’entre elles assez…. mystérieuses, dans le sens où je ne savais strictement pas où aller, ou à qui je devais parler. Et j’ai dû, bon nombre de fois, me taper tous les lieux de la map en espérant trouver rapidement la bonne personne ou le bon endroit. Heureusement, pour certaines quêtes, une loupe sera activable afin de cibler le lieu visé par un point d’exclamation jaune sur la carte, bien que ce ne soit pas systématique. C’est parfois particulièrement délicat de devoir fouiller des lieux, surtout si ceux-ci sont au milieu de territoires ennemis et où des armées adverses s’y promènent. Il est d’ailleurs conseillé de se déplacer dans les bois, les clairières, et les prés, afin de ne pas systématiquement se faire repérer par une unité plus puissante que nous, et ainsi se faire prendre en chasse sur quelques lieues pour éventuellement se faire dézinguer.
Plus l’aventure avancera, et plus le jeu mettra un pied dans l’univers fantasy, ce qui m’a dérangé. Voir des zombies, de spectres, des loups-garous, et même des vampires m’a relativement déplu. Le jeu bénéficiant de tous les ingrédients pour rendre son histoire captivante, ce dernier n’avait pas besoin de faire figurer ce type de créatures. j’aurais en effet préféré vivre une histoire médiévale réaliste d’un bout à l’autre, les légendes étant d’ailleurs là pour mettre une pointe de magie dans tout cela. De plus les légendes narrées par les différents PNJ du jeu ont toujours un fond de réalité. On retrouvera souvent des lieux et personnages cités dans ces fameuses légendes durant l’aventure ; celles ci sont simplement exagérées et surtout imagées. Je n’ai personnellement pas aimé l’ajout de ces ennemis de type légendaire, fantastique, ou issues de croyances populaires.
Il y a pourtant beaucoup d’embranchements possibles dans Legends Of Eisenwald, et on se rendra vite compte qu’il faudra être prêt à tout pour espérer obtenir l’appui d’un haut dirigeant ; vous devrez régulièrement faire des choix que vous trouverez très limites niveau moralité. On se retrouvera par exemple à trahir un honnête seigneur local selon le souhait du chancelier, voler une relique précieuse d’une cathédrale, ou encore devoir livrer une jeune femme en fuite à son colérique et violent chevalier de mari. Des choix que l’on aurait peut-être aimé faire différemment, mais ainsi est le prix à payer pour survivre dans la dure réalité du moyen-âge. Le jeu vous rappellera plus d’une fois que vos seuls objectifs seront la reconquête du Lahnstein et l’accomplissement de la vengeance due au meurtre de votre famille, et non pas pour sauver l’orphelin ou une poule qui boite. Legends Of Eisenwald comprend d’ailleurs quatre fins différentes. Cependant, les choix des embranchements à prendre afin d’y accéder devront se faire quelques chapitres avant le final.
Comprenez donc que pour voir toutes les fins disponibles, il voudra faudra revenir loin en arrière et reprendre des choses qui vous avaient déjà nécessité des heures la première fois. Ce jeu sera d’ailleurs un cauchemar pour les chasseurs de succès Steam ; il faudra souvent refaire encore et toujours des chapitres, ce qui sera invariablement lassant. Seuls les plus vaillants et les plus patients d’entre-vous profiteront de tous les embranchements disponibles. Que dire alors pour résumer mes impressions sur Legends Of Eisenwald ? j’aimerais dire que c’est le meilleur jeu au tour par tour qui m’ait été donné de jouer, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Notamment à cause de la répétitivité des actions à réaliser.
Seul le chapitre 3, le bien-nommé La Fuite, nous permettra de jouer différemment. Il s’agit en effet d’une course poursuite entre votre troupe et celle d’un chevalier surpuissant. Le but étant de le ralentir, il vous faudra saboter un pont et créer une chute de rochers sur le chemin de montagne. Les autres chapitres, neuf en tout, nous demanderont souvent de s’acheter des troupes, de les développer, d’économiser, de prendre un fort, économiser plus encore afin de pouvoir s’acheter les meilleurs items, et ainsi facilement avancer dans la questline. L’autre défaut se situe clairement sur le type de troupes que vous aurez à utiliser. En effet, avec un peu de pratique et d’expérience, vous n’utiliserez plus qu’une poignée d’entre-elles : les nobles, les fantassins, les archers, les arbalétriers et les rebouteuses… exit les duettistes, les sorcières, les nécromanciens, les moines, et autres évêques ou bretteurs.
En effet la plupart des troupes disponibles souffrent d’une faiblesse défensive affligeante. En gros, vous aurez beau avoir dépensé une fortune pour équiper ces troupes, parfois une seule flèche ennemie aura raison d’elle. Vous finirez donc par toujours utiliser le même chemin de promotion des troupes. C’est fort dommage, et cela s’avère extrêmement frustrant tant l’idée d’utiliser une sorcière ou un maître escrimeur du moyen-âge paraissait sympa. Par ailleurs, il est dommage ne pas pouvoir utiliser une bonne moitié des types d’unités disponibles car, après un tour ou deux, elles seront déjà au sol, ce qui permettra à l’ennemi de s’engouffrer dans les brèches ainsi créées. J’ai trouvé l’intelligence artificielle défaillante, mais uniquement concernant les guérisseuses ennemies ; à croire qu’elles sont aveugles, car plutôt que de soigner les troupes blessées, elles préfèrent s’envoyer un p’tit sort sur elles-même, alors qu’elles n’ont pas une égratignure. Bizarre, car l’IA aura également tendance à s’attaquer.
Legends Of Eisenwald ravira les fans de tactical RPG amateurs de l’époque du moyen-âge et de ses légendes. L’histoire est par ailleurs très agréable à suivre et nous pousse toujours à avancer. Cependant, vous êtes prévenus, il faudra énormément de temps pour faire le tour du titre, car systématiquement obligé de répéter les mêmes actions au début de chaque chapitre. La durée de vie s’étend donc à une bonne soixantaine d’heures en ayant vu qu’une ou deux fins. Comptez quasiment le double pour emprunter tous les embranchements possibles. Il va donc falloir s’armer de beaucoup de patience. On sera également déçu de ne pas pouvoir utiliser la plupart des unités proposées. Legends Of Eisenwald reste tout de même un excellent jeu au tour par tour, proposant de vivre une magnifique chronique médiévale.
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plop,
cette histoire de reboot au début de chaque chapitre s’explique par un soucis d’équilibrage des unités en présence répondant à la question du game-design (les arbres d’expérience et de skills étant relativement limités).En effet, si en arrivant dans une nouvelle contrée, le PJ est accompagné de toute son armée, richesse, équipement et expérience accumulée, je crois que les autochtones n’auraient que d’autres choix que de détaler à vue.La seule solution pour Aterdux était donc de forcer un reboot, et a chaque transition que j’ai pu voir, ils étaient cohérent dans l’histoire, surtout pou le chapitre de « la fuite ».Bref, un problème de game design qu’ils ont su surmonter avec tact, ce qui montre bien la qualité et le soin qu’apportent a leur travail les amis d’ Etienne
Il me semble que la même ficelle est utilisée dans les Heores Of Might And Magic (ou au moins le dernier) ; c’est clair que sans ça il n’y aurait ni challenge ni fun pendant la campagne ^^
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