La rétrocompatibilité de la Xbox One : Partie 2
On y est. Après plus de deux ans de teasing et plus de quatre mois sans la moindre information, la seconde grande partie de l’aventure de la rétrocompatibilité sur Xbox One est arrivée. On peut désormais jouer à une petite sélection de jeux de la première Xbox sur la machine de dernière génération de Microsoft ; de quoi alimenter la fibre nostalgique de ceux qui ont connu une époque plus florissante pour la marque Xbox, du moins côté catalogue. Mais ne crachons pas dans la soupe : le programme progresse, et c’est une bonne chose. On va faire ici un compte rendu de ce qui a changé, et de ce qui n’a pas changé.
Tout d’abord, cela fait un an et demi que je n’ai plus parlé de la rétrocompatibilité, et il vaut donc mieux dégainer les chiffres histoire de satisfaire la toute première curiosité de celui qui s’intéresse au programme de Xbox. Alors, combien ? Eh bien, en un an et demi, on est passé de 150 jeux Xbox 360 à environ 510 compatibles. C’est pas mal. C’est même très bien, d’autant que l’arrivage de ceux-ci est encore relativement fréquent et que l’on compte désormais beaucoup (… si ce n’est tous) de jeux qui tournent mieux dans leur « version » Xbox One que dans leur état originel. Oui, c’est la fin des catastrophiques versions de Halo Reach ou encore Mass Effect ; l’honneur a ici été sauvé, et l’équipe de la rétrocompatibilité a fait un joli travail pour rendre tout ça bien plus agréable à jouer.
D’autant que ce nombre est aussi accompagné d’un intéressant constat : certains jeux compatibles ont été remasterisés sur Xbox One, ce qui montre que les éditeurs / développeurs ont compris que les deux versions pouvaient cohabiter, et se proposer à deux marchés différents. Ainsi, pour ne pas créer de rupture dans la communauté Halo, Xbox a décidé de rendre rétrocompatible Halo Anniversary, 3, 4 et ODST qui conservent leurs modes multijoueurs respectifs. De quoi satisfaire ceux qui refuser d’acheter la très perfectible Master Chief Collection.
Le programme est donc très user friendly, d’autant qu’il semble générer de l’argent vu l’enthousiasme des plus gros éditeurs à fournir leurs jeux, voire, à les mettre en avant pour leur compatibilité Xbox One (… Bethesda ira même jusqu’à refaire des boîtiers de Fallout 3 avec écrit dessus compatible pour Xbox 360 et Xbox One !) J’ai, il est vrai, moi-même été piqué plus d’une fois de curiosité en voyant un jeu arriver. J’ai ainsi pu faire tous les Bioshock ainsi que leurs DLC pour une bouchée de pain, et c’était globalement très satisfaisant, car les jeux ont bien vieilli pour la plupart. Microsoft utilise donc la rétrocompatibilité comme un vrai argument de vente, et ira même jusqu’à prendre une assez impressionnante initiative.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’une Xbox One boostée aux hormones est sortie il y a peu. En effet, onze jeux : Halo 3, Fallout 3, Assassin’s Creed, Oblivion, Mirror’s Edge, Skate III, Gears of War 3, Fable Anniversary, Crackdown, The Witcher 2 et Forza Horizon ont bénéficié d’améliorations significatives. Ils sont tous en une résolution neuf fois supérieure à leur originale, et ce de manière native, tandis qu’il ont un meilleur anti-aliasing, ainsi qu’un meilleur filtrage de textures, meilleures ombres, meilleure distance d’affichage. PC, vous dites ? Oui, clairement, mais là c’est fait sur un émulateur.
Ceci explique donc une récente mise à jour de chaque jeux rétrocompatibles, surement pour intégrer les outils permettant l’amélioration très significative de chaque jeux. L’ironie du sort est que cette émulation, si elle avait été une rétrocompatibilité matérielle, n’aurait jamais pu améliorer les jeux. Xbox peut donc se féliciter d’avoir réellement permis à ces jeux de vieillir plus sereinement en bénéficiant d’une résolution supérieure, modifiable à l’envie selon le hardware. D’autant qu’il est désormais possible de sélectionner deux modes pour ces onze jeux : graphique et performance. Le premier améliore la résolution et le second conserve l’original pour garantir un framerate plus stable.
Pourquoi que onze jeux alors ? Mystère pour l’instant ; sans doute est-ce un test, et que cette fonctionnalité demande un peu d’aide des développeurs des titres originaux. On connaît les bonnes relations entretenues entre Bethesda / Ubisoft et Microsoft. Toujours est-il que la Xbox One X a un bel argument pour elle, faute d’avoir des exclusivités : elle améliore certes les jeux One, mais aussi ceux de 360… Mais pas que, et c’est là où cela devient particulièrement intéressant.
Les jeux de la première Xbox sont pour l’instant très peu nombreux, au nombre de 13 effectivement. Une autre vague sera rendue compatible au printemps 2018. On peut se demander pourquoi est-ce que ça met autant de temps. Eh bien il faut déjà savoir que beaucoup d’éditeurs / développeurs de l’époque ont mordu la poussière. Proposer des jeux est donc loin d’être aisé, d’autant que l’équipe de la rétrocompatibilité s’est montrée très ambitieuse. Chaque jeu disponible bénéficie, sur One comme sur One X, d’une définition d’image adaptée à ses capacités (… 1080p sur One, 4K sur One X), en plus d’améliorations techniques.
Les jeux en boîte sont compatibles et lus par la Xbox One. De plus, les temps de chargement sont pratiquement inexistants, et pour ceux qui ne possèdent pas les jeux, ils sont tous à 10 euros, sauf Red Faction 2 à 15 euros (… ce n’est pas un achat prioritaire, entre nous). Au rayon des heureux élus, on trouve KOTOR, Ninja Gaiden Black, Crimson Skies, Black, Fuzion Frenzi, Red Faction 2, Dead To Rights, Bloodrayne 2, Grabbed By The Goulies, King Of Fighter NeoWave, Prince Of Persia : Sands Of Time, Psychonauts, et Sid Meier’s Pirates.
C’est peu, mais il faut aussi se dire que c’est un début se faisant en parallèle du travail continu sur la rétrocompatibilité Xbox 360. La deuxième fournée sera, on l’espère, plus fournie, mais en attendant, ces jeux sont définitivement accessibles sur Xbox One et sur les Xbox à venir, ce qui est une excellente chose pour les joueurs ; ces jeux auront été un jour uniquement jouable sur PC, voire pour certains, plus jouable du tout.
Et c’est d’ailleurs bien ce qu’il faut retenir de cette rétrocompatibilité, qui est aussi là pour compenser le manque de jeux de Microsoft sur cette génération, est surtout là pour fidéliser; et faire bonne figure auprès des joueurs qui avaient besoin de se consoler de quelques tragédies fort difficiles à avaler. On espère que la rétrocompatibilité a encore un avenir assez long devant elle, que l’on puisse dépasser les 500 jeux 360 et les 100 jeux Xbox, pour atteindre deux nombres ronds et symboliques avant de laisser la postérité faire son travail en donnant plus de vie encore à ces jeux. Car, si Microsoft a montré ici son respect du passé, encore faudrait-il qu’ils nous montrent clairement l’avenir de la Xbox dans autre chose que la célébration de sa gloire antérieure. A bon entendeur ; c’est à toi de jouer, marque à la verte croix !