La complainte du joueur PC
De ma vie de gamer, l’activité console a toujours été anecdotique, les seules que j’aie touchées n’étaient pas à moi. La Super NES ? Mon cousin. La Game Boy / Playstation 1 ? Mon voisin. La Nintendo 64 ? Un pote du BTS. La Dreamcast ? Mon colocataire. La Xbox 360 ? Ma moitié. Non, pour ma part, je n’ai vraiment été familier qu’avec les ordinateurs ; ce bon vieux Amstrad CPC 464 avec ses putains de cassettes nécessitant trente minutes de chargement, puis une enfilade de PC jusqu’à nos jours. Vous l’aurez compris, j’ai été élevé au bon grain du clavier et de la souris qui allait avec, tandis que ma dextérité avec une manette était comparable à celle du bulot commun : néantissime. Tout au plus, cela faisait bien marrer mes potes. Toutefois, c’était bien quelque chose qui m’en touchait une sans faire bouger l’autre, car tous les jeux auxquels je m’adonnais étaient définitivement conçus pour être maniés avec un clavier et une souris. Puis, vinrent les portages de jeux console sur le PC. Et ce fut le drame…
Je veux dire, avoir l’opportunité de jouer à tout un pan d’œuvres vidéoludiques qui m’étaient jusqu’alors inconnues, c’est franchement chouette, car les consoles ont hébergé énormément de jeux vidéo cultes, à même de me générer un backlog de fou. Je me rappelle encore du jour où j’ai acquis Dark Souls : Prepare To Die Edition, de From Software. Dans le genre mythique, il avait des arguments pour faire baver n’importe quel amateur d’Action RPG. Et c’est d’ailleurs ce que j’ai abondamment fait lorsque je l’ai acheté, me gavant de vidéos sur Youtube pendant le téléchargement. Ah pour ça, c’est clair que j’en ai pris plein les mirettes, avec ses combats de boss dantesques… jusqu’à ce que je puisse enfin le lancer.
Certes, tellement de choses n’allaient pas dans cette version, mais pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, les contrôles étaient franchement déplorables. Ce sont bel et bien les contrôles foireux qui m’ont fait supprimer ce jeu de mon PC, loin devant tous les autres problèmes. Le reste fut assez rapide : je l’ai amené au bord d’un puits, puis poussé sans ménagement par l’arrière, pissé dessus pendant qu’il couinait au fond de son trou, avant de le recouvrir d’une bonne dose de terre, pour enfin ajouter une bonne couche de béton histoire de faire bonne mesure.
Ma candeur naturelle me laissait croire que ce n’était qu’une erreur de la nature, et que je ne retomberais pas de sitôt sur un jeu avec des contrôles aussi pourraves. C’était bien mal connaître les japonais. Les développeurs du pays du soleil levant ont créé ou fait des portages de jeux console sur le monde PC assez tardivement, car ils le snobaient royalement quelques années auparavant pendant leur âge d’or. Résulte de tout cela le fait qu’à chaque fois que j’essaye un de ces portages, je tombe quasi-systématiquement sur une tare au niveau des contrôles, à se demander s’ils ont ne serait-ce que vu un clavier de leur vie. Beaucoup ne proposent pas de reconfigurer les touches, ce qui à la limite ne serait pas problématique si c’est bien pensé à la base, mais, pas de bol, ce n’est pas le cas.
Pour donner un exemple, il faut méchamment méconnaître l’utilisation d’un clavier pour configurer la touche ECHAP afin que cela quitte le jeu sans prévenir ; le premier réflexe du joueur PC lorsqu’il veut faire une pause bien méritée, c’est évidemment d’appuyer sur ECHAP. Final Fantasy XIII a fait ce choix, et cela m’est arrivé lorsque j’ai voulu… regarder si l’on pouvait sauvegarder ou pas via le menu du jeu. Ainsi, d’une simple pression, j’ai perdu toute ma progression. J’ai alors débouché le puits, et jeté Final Fantasy XIII à côté du squelette blanchi de Prépare-Toi À Crever Comme Une Merde Edition. A nouveau, urine, terre, béton. J’ai appris quelques temps plus tard que ce petit défaut avait été corrigé sous la pression des joueurs, mais le mal est déjà fait ; le bonhomme pèse quand même une soixantaine de Giga, et je me demande encore s’il en vaut la peine…
J’ai abordé Castlevania : Lords Of Shadow – Ultimate Edition avec davantage de méfiance, car tous les signaux étaient au rouge : jeu japonais, et portage de console vers PC. Pourtant, les premières heures passèrent plutôt bien ; cela répondait à la moindre injonction, et j’avançais dans le jeu avec aisance. Mais cela ne dura pas, car j’ai finalement buté sur un premier combat de boss. Eh oui, dans ce Castlevania, lors des bossfight il y a des QTE… conçus pour être réalisés avec une PUTAIN DE MANETTE ! Non seulement, il y a un timer pour réaliser le QTE, mais en plus, la manipulation à effectuer est tout simplement irréalisable pour un humain normalement constitué.
Allez-y, je vous en prie, faites l’essai chez vous : faites deux « cercles » complets avec les touches directionnelles en une seconde. J’ai vite arrêté de compter mes tentatives tellement cela m’a bouffé les nerfs. J’ai fini par rouler ma tête sur mon clavier, et, je ne sais pas par quel miracle, cela a fonctionné. Après avoir ricané un bon coup, désinstallé le jeu, je l’ai assommé d’un bon coup de pelle dans la foulée, afin de l’emmener rejoindre ses potes au fond du puits en respectant le même rituel. Typiquement, les développeurs n’ont absolument pas testé la faisabilité de l’opération, et se sont contentés de tester le maniement au clavier partout, sauf pendant les combats de boss. Un vrai foutage de gueule, qui m’amène à me demander pour quelle foutue raison ils ont précisé que c’était une version « Ultimate » .
Dans un autre genre, prenons Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 4 comme exemple, car il cumule deux tares. Ce jeu a comme base les contrôles manette, et affiche d’ailleurs la correspondance des boutons (A / B / X / Y / LT / RT / etc…) à la place de celles réellement utilisées sur le clavier ; ouais, c’est vachement pratique (quand il y a des… QTE !) lorsqu’on te dit d’appuyer sur « A » mais que la touche réelle de ton clavier est « L » … Partons du principe que ce soit normal (… et ça ne l’est pas, hein !), le jeu propose malgré tout de reconfigurer les touches, mais au lieu de laisser le joueur choisir n’importe lesquelles de celles dont il a envie, on le limite sur une dizaine de touches sur la centaine disponible, mais sans indiquer nulle part lesquelles sont actives. Bah oui, ce serait trop simple !
Alors, on tâtonne pour trouver les touches actives du clavier : les flèches directionnelles, la touche Shift gauche, les touches A et E d’un côté du clavier, les touches P / O / L / K / Backspace / Enter de l’autre. Je le dis sans détour : le concepteur des contrôles clavier est un poulpe doté d’une flopée de tentacules. Je ne vois pas d’autre raison plausible pour expliquer comment ils sont gérés. J’entends déjà ceux qui vont venir me gonfler en affirmant que c’est une hérésie de jouer à un jeu de baston au clavier, ce à quoi je rétorquerai que je suis paré pour vous donner une fessée cul-nu sur Mortal Kombat X, et vous repartirez la queue entre les jambes, avec la manette enfoncée dans le fondement.
Mais voilà, il n’y a pas que dans les jeux japonais où l’on se retrouve avec une gestion hasardeuse des contrôles au clavier. Dans une moindre mesure, parmi les jeux ne permettant pas de reconfigurer les touches, il y a également ceux qui considèrent qu’il n’y a que les claviers QWERTY dans la vie. A cela, deux options : jouer en AZERTY sur une configuration QWERTY, ou changer dans les options de Windows le type de clavier utilisé pour que le QWERTY corresponde au AZERTY. Un exemple ? Tous les jeux Telltale.
Sans déconner, les mecs ont écoulé des millions d’exemplaires de leurs jeux, et ils ne sont même pas foutus de gérer ça correctement, encore une fois probablement à cause de l’ajout de QTE. Cela a pour conséquence que lorsque vous parlez à un pote dans le Steam Overlay, il se retrouve avec une phrase du type « putqin de bordel de ,erde, ces controles sont foutre,ent ,ql geres ! » , ce qui, chez un intégriste de la langue française, provoque immédiatement une conjonctivite aigüe, ainsi qu’un abondant filet clapotant de bave aux commissures des lèvres. Avouez que, même sans gérer les claviers AZERTY, la moindre des choses serait simplement de rajouter une reconfiguration des touches…
Et puis, la gestion des contrôles a forcément une incidence sur l’ergonomie globale de l’interface du jeu. Prenons Fable Aniversary, qui est typiquement une refonte up-to-date pour console de Fable : Lost Chapters, porté ensuite sur PC. Par je ne sais quel tour de passe-passe, la dernière version se retrouve affublée de déplacements dans les menus absolument imbitables, précisément dédiés pour être utilisés confortablement avec une manette. Avec une souris, vous vous retrouvez à galérer à cliquer 15 000 fois pour naviguer dans votre inventaire. J’ai pris l’exemple de Fable, mais je n’ai clairement pas assez de mains avec assez de doigts pour compter les cas similaires.
Ce problème peut évidemment se retrouver à l’identique dans le chemin inverse, dans le cas de portage PC vers le monde des consoleux. Notez que je n’ai vraiment aucun problème pour qu’un jeu ne soit utilisable qu’avec une manette ; à partir du moment où l’on m’avertit, j’en prends bonne note, et je trace tranquillement ma route. Ce principe n’est finalement qu’un simple respect du support sur lequel les développeurs sortent leurs productions, doublé d’un respect pour les joueurs qui achètent leurs jeux.
Malheureusement, on constate bien souvent que la gestion des contrôles au clavier / souris ne s’avère être qu’une simple case à cocher du cahier des charges. Cela a été coché bêtement, salement, transposé a minima afin de limiter les coûts de développement, et présent uniquement pour agrandir le panel des potentiels joueurs. Entre nous, si c’est pour mal les gérer, autant ne pas les gérer du tout, et faire utiliser obligatoirement une manette en avertissant le joueur ; certains développeurs le font, et je salue au passage leur honnêteté. Toute autre pratique ne relève que d’un fist-fucking virtuel.
Tags PC
Les contrôles merdiques des portages, et cela quel que soit le sens du dit portage, c’est quand même limite devenu une habitude. En fait on en est à un tel point, que quand un portage est annoncé, on s’attend tous à avoir droit à un système foireux, et on est rarement déçu.
Mais le pire là dedans, c’est quand même les communautés de joueurs qui rejettent la faute sur les joueurs consoles ou pc selon le sens du portage, non mais c’est sûr, les responsables ce sont les joueurs, c’est évident, les développeurs fainéants et les éditeurs adeptes des économies de bouts de chandelles n’ont rien à se reprocher.
Messages récupérés de l’ancien système de commentaires
C’est mon petit côté poético-romantique qui s’exprime
Nini : Et à ton avis, est-ce que le reboot du remake épisodique de Final Fantasy VII aura les mêmes tares ?
C’est clairement un vrai problème qu’on se traîne depuis un bout de temps… mais qui n’a pas de « raison » d’être corrigé vu qu’on « peut utiliser un gamepad sur PC, z’avez qu’à faire ça, bande de connards qui piratent les jeux »
Qwerty/Azerty c’est pas bien méchant même si un peu relou, vu que c’est corrigeable en alt-shiftant.
Mais un truc comme Dark Souls, qui non seulement est « poulpesque », mais dont certains mouvements avancés sont visiblement impossibles au clavier/souris…
Et ça, on peut rien y faire…
Ca peut être le meilleur jeu du monde, si la prise en main est inhumaine au clavier/souris, c’est adieu…
Ah, tiens, j’ajouterais deux petits addendums aux trucs relous sur ces portages : le motion blur et, surtout, l’accélération de souris ! (koukou Dark Sous 2 !)
Si les contrôles foireux sont la peste, ces foutus gerbotrons sont le p*tain de choléra… Le curseur hardware, c’est trop compliqué ? …
Ouais, dans le genre gerbant, je citerai Max Payne 3 ; les contrôles allaient bien je crois de mémoire, mais tu avais une crise d’épilepsie rien qu’en traversant une zone
Au fait, y’a pas de filtre à saloperies (… pas mon genre, tu penses bien) ; tu peux te faire plaisir ^_^
J’approuve, je valide, j’imprime et je met sous verre!!!
On monte une assoc’ ?
c’est ce que Manitek m’a conseillé^^