Mad Max
Faisons mentir la sagesse populaire : il n’y a pas que les bonnes choses qui ont une fin. D’autres en ont une aussi ! En effet, une fois n’est pas coutume, une adaptation de film en jeu vidéo n’est pas daubée des pieds à la tête, et c’est suffisamment rare pour être noté. Malgré tout, que vaut une tournée dans ce monde post-apocalyptique qu’est celui de Mad Max d’Avalanche Studios, à qui l’on doit entre autres la série des Just Cause ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Avant toute chose, je tiens à préciser que, loutre inculte que je suis, je n’ai jamais vu une seule itération du film éponyme, que ce soit celles avec Mel Gibsons ou la toute dernière qui a vu le jour cette année. S’il y avait des références cachées, je ne les ai donc tout simplement pas vu.
Mad Max se déroule donc dans un univers post-apocalyptique, décliné en open world. Notre avatar de héros chevauche son fidèle destrier ; un V8 dont le moteur ronronne de puissance. Max trace sa route en solitaire, mais il croise malheureusement celle de Scrotus, le maximo-leader de ces charmantes contrées. A l’issue d’événements tous plus fâcheux les uns que les autres, il finit laissé pour mort dans le désert, sa monture prélevée par le gang l’ayant attaqué, tout comme ses armes, son eau, et l’ensemble de ses maigres possessions. Avant de sombrer dans l’inconscience, il aura tout de même eu la satisfaction de retourner l’arme de Scrotus – un bâton dont les deux extrémités sont des tronçonneuses – contre ce dernier, et de l’enfoncer de vingt bons centimètres dans sa boîte crânienne.
Mais voilà, sans son V8, Max se sent totalement à poil, et il n’aura dès lors plus qu’une obsession : récupérer sa caisse par tous les moyens possibles. Il croisera alors la route d’un bossu complètement irradié, Chumbucket, mécanicien un brin fétichiste de la clé à molette de son état, ainsi que du clébard de Scrotus laissé sur place par le gang – parce que blessé. Le bossu du grand désert, voyant en lui une sorte de messie, va alors lui construire et faire évoluer une caisse customisée aux petits oignons, ce qui lui permettra in fine de retrouver sa monture préférée.
Notre principale préoccupation sera notre voiture, qui répondra d’ailleurs au doux nom de Magnum Opus. Au fur et à mesure de l’avancement dans la trame de l’histoire principale, nous débloquerons de quoi faire du tunning post-apo parmi 18 catégories. Cela ira du pare-choc au blindage, en passant par les suspensions, la nitro, le moteur, ou l’armement, jusqu’à transformer notre bolide en tank sur roues. Armement, car il vous faudra vous défendre face aux différents clans qui peuplent ces contrées, mais également pouvoir passer à l’offensive. Ainsi, vous pourrez tester le blindage de votre carrosserie sur celle de vos adversaires en leur rentrant dedans, voire les éperonner avec un harpon pour retirer des éléments de leur voiture que vous jugez de trop ; une roue, la porte du conducteur, le pare-choc, le réservoir d’essence, ou plus simplement… le conducteur.
Ce harpon, dont le lancer est géré par le mécanicien bossu, pourra également servir à faire tomber des structures de fortune, tels qu’une tour de sniper, ou un totem post-apo du clan de Scrotus, ou bien encore des portails verrouillant l’accès à un camp. Et comme Max a décidément trop la classe, tout en conduisant, il pourra même tirer avec son fusil. Chacune de ces attaques ralenti le temps afin de vous permettre de viser sans forcément atterrir dans le canyon voisin. Enfin, lorsqu’il est à l’arrêt, Max pourra tirer avec un sniper, permettant de ratiboiser les défenses d’un camp avant de l’attaquer.
Pour la phase de jeu en véhicule, j’avoue avoir été moyennement conquis. Bien que l’on sente les changements que l’on a opéré sur la voiture après un upgrade, j’ai trouvé que la maniabilité pouvait parfois laisser à désirer, me donnant l’impression de rouler sur une flaque d’huile bien grasse en permanence. J’ai d’ailleurs davantage ressenti cette impression lors des courses organisées dans le désert, un peu à la manière d’un Carmaggedon, où le moindre petit rocher va vous envoyer valdinguer dans le décor, et dès lors, rattraper vos concurrents sera quasiment impossible.
Autre point notable en voiture : à l’inverse de tous les ennemis, notre véhicule n’explose pour ainsi dire jamais. Si votre véhicule est trop endommagé, vous avez cinq secondes pour en sortir avant qu’il n’explose, ce qui est largement suffisant ; en cinquante heures de jeu, cela ne m’est tout simplement jamais arrivé. Il vous arrivera également d’avoir à attaquer des convois – un gros véhicule principal protégé par un groupe d’autres. Chaque convoi suit un circuit fixe que l’intelligence artificielle suivra quoi qu’il advienne, sans jamais s’arrêter. Je m’étais dit naïvement qu’arrêter un convoi aurait davantage d’impact dans le monde, mais il ne s’agit en réalité que d’éclater des véhicules sans implication stratégique, et vous n’y gagnerez qu’un ornement pour votre voiture, à poser à l’avant ou l’arrière de ce dernier.
OK, on destroy un peu tout ce que l’on croise. Mais à quoi cela peut-il bien servir, si ce n’est à satisfaire notre nature destructrice ? Toutes les régions que vous traverserez seront sous la coupe du gang de Scrotus, bien que des groupes disparates essayent de survivre tant bien que mal dans des places fortes. Chacune de ces forteresses sera dirigée par un illuminé vous demandant bien évidemment de l’aider à réduire l’influence de Scrotus en échange de quelques composants de voiture. Eh oui ! Max est une vrai pute à caisse, car il vendrait père et mère pour une nouvelle carrosserie ! Il sera même possible d’améliorer ces endroits afin de recevoir des avantages à chacun de vos passages ; vie restaurée, munitions au complet, caisse réparée et fournie en essence, etc…
Cela nous amène finalement à la deuxième phase de gameplay de ce jeu, à savoir la tatane. Je ne vais pas m’étendre longtemps sur cette phase, car il ne s’agit que d’une adaptation du système de fights bien rôdé de la série des Batman. Plus vous réaliserez de combos et de contres, plus votre compteur augmentera, jusqu’à rendre Max complètement berserk pendant un court instant ; ce passage est extrêmement bien réussi car l’on ressent vraiment les impacts et la puissance des coups que nous portons, et notre héros va d’ailleurs pouvoir y faire une démonstration de ses talents de catcheur.
Outre le fait d’avoir la possibilité d’utiliser des armes de mêlée ou notre fusil, pour améliorer nos compétences de combat, nous pourrons également modifier certaines aptitudes et résistances de Max, sur un total de huit catégories. Par exemple, améliorer notre protection en récupérant un vrai blouson en cuir, rajouter un poing américain « maison » composé de vis et de boulons, ou bien faire évoluer notre ceinture de munitions afin de pouvoir en transporter davantage. Quoi qu’il en soit, ces séances viriles de fights, bien qu’amusantes, ne représentent pas vraiment un challenge particulier, y compris ceux contre les boss.
C’est effectivement un autre point noir de ce jeu puisque, outre la répétitivité inhérente à ces open world, je n’ai jamais vraiment ressenti de difficulté en parcourant ce monde en ruine. Nous avons des ressources disponibles en quantité limitée, mais je ne les ai quasiment jamais utilisé ; de l’eau ou de la bouffe pour regagner de la vie, de l’essence pour continuer à rouler, et des munitions. Les combats étant faciles, je n’ai que rarement été bas en vie, et même en marchant pendant des plombes dans le désert, Max n’a jamais soif ; ce système aurait pourtant pu être intéressant s’il avait été exploité ! L’essence est également disponible en quantité énormes, et il faut vraiment abuser des flammes latérales de notre voiture pour en manquer. Enfin, lorsque l’on sait qu’au delà de trouver des munitions éparpillées dans des décharges et camps, chaque passage dans une place-forte les rechargera au complet.
Fort heureusement, les développeurs d’Avalanche Studios ont tout de même pensé à intégrer un principe intéressant : le monde que nous parcourrons est régulièrement balayé par des violentes tempêtes de sables. Il faudra alors se mettre à l’abri, car y survivre peut être compliqué. Des débris de toutes sortes valdinguent en tous sens, y compris sur votre visage pourtant déjà bien amoché (il est d’ailleurs légèrement personnalisable). Cela est également valable pour vos adversaires qui pourront périr sans que vous ne les touchiez. Et graphiquement, ils ont bien réussi leur coup, puisque j’ai trouvé que le fait d’être au cœur de ces tempêtes était extrêmement bien rendu, nous faisant bien comprendre que nous sommes aussi fragiles qu’un fétu de paille.
Sans être le jeu de l’année, j’ai envie de dire que j’ai passé un agréable moment sur Mad Max grâce à son histoire, bien qu’il soit un peu répétitif par moment. Le côté post-apo est relativement bien rendu, et malgré un désert de sable et de roches que l’on pourrait penser vide, le parcourir en voiture n’était pas monotone. Pour faire une comparaison foireuse, je dirai que Mad Max est la fusion d’un Assassin’s Creed avec Batman, qui aurait lui même fusionné avec Carmaggedon. Cela nous donne finalement un rejeton un poil difforme, mais sympathique tout de même – peut-être pas au prix fort par contre.
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