Lucius
Lorsqu’un jeu vidéo sort officiellement, il se subdivise en trois catégories : celui que les développeurs ont catégorisé, celui que les joueurs imaginent, et le jeu tel qu’il est vraiment. Pas de bol, les développeurs ont catégorisé Lucius en tant que jeu d’action / aventure, alors qu’il ne s’agit que d’un jeu d’aventure, en point’n click, mâtiné de puzzles. A partir de là, les spéculations ont tourné bon train, mais que vaut réellement Lucius de Shiver Games ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Le 6 juin 1966, alors qu’un adorable bambin prénommé Lucius voit le jour et est attendu par sa charmante famille, rien ne pouvait présager la tournure des événements. Eh oui, qui aurait pu prévoir que votre grand-père paternel, vouant secrètement une adoration à Satan, lia votre âme à un pacte diabolique. Alors que vous venez tout juste d’avoir six ans, votre parrain du monde des enfers va vous initier aux joies d’être cruel et méchant, mais surtout de faire le vide dans l’énorme baraque occupée par votre famille et son personnel de maison.
Pour resituer les choses dans son contexte, votre père est un important politicien en pleine campagne électorale, faisant fructifier les relations établies par son père avant lui. Sa principale préoccupation est de maîtriser de A à Z toute la communication liée à sa campagne. Papa Satan vous demande donc de faire le ménage parmi ceux qui l’entourent, mais de le faire de la manière la plus discrète possible, afin que personne ne vous soupçonne et que cela paraisse pour de malencontreux accidents.
Lucius est donc un jeu d’aventure linéaire en huis-clos, dont l’aire de jeu ne dépassera pas celle de la maison familiale. Mais, avec un peu d’imagination, ce qui y est disponible est largement suffisant pour assouvir vos désir meurtriers. En clair, trouvez des objets, combinez les avec d’autres en fonction d’une situation, et admirez votre travail d’orfèvre.Une chose est sûr : ceux qui imaginaient pouvoir faire preuve de créativité dans leur œuvre macabre resteront clairement sur leur faim, car il n’y a qu’une et une seule manière de procéder. En effet, à chaque chapitre, vous vous réveillerez dans votre chambre, puis partirez à la recherche de la prochaine cible que l’on vous indiquera.
Et à partir de là, il ne vous reste plus qu’à trouver de quelle manière il sera cuisiné. Mais, et notre diabolique paternel a insisté sur ce point, Lucius devra être prudent et discret, en conservant les apparences pour que rien ne puisse éveiller les soupçons. Les occupants du manoir vont donc tous vous demander quelques tâches à faire ; les réaliser vous fera passer pour un adorable petit ange et votre mère vous couvrira de cadeaux, quand bien même vous vous amusez à retourner toutes les croix, en allumant toutes les lumières et toutes les télévisions.
Même si au début, votre zone d’action sera limitée, les chapitres successifs débloqueront progressivement d’autres pièces et sections de la bâtisse. Par ailleurs, vous ne pourrez pas vous occuper de n’importe qui n’importe comment ; un ordre vous sera bel et bien imposé. Pour vous donner un exemple avec votre première exaction, vous devrez vous occuper d’une femme de ménage. A vous de déterminer un circuit dans la chambre froide de la cuisine afin de l’y enfermer, tout en ayant apposé un cadenas sur le verrou, et ayant baissé au passage la température à des niveaux difficilement vivables. Aucune autre élimination ne sera permise.
Une fois votre forfait exécuté, il ne restera alors plus qu’à récupérer le cadenas pour faire passer cet événement en un malheureux accident. Eh oui, qui oserait imaginer qu’un charmant bambin, bien que mutique, puisse perpétrer une telle action ? Mutique, mais également stoïque quelle que soit la situation rencontrée ; Lucius a définitivement une tête inexpressive de psychopathe en herbe. Quoi qu’il en soit, de cette manière, même le détective dépêché sur place n’y verra que du feu.
En parlant de feu, au fur et à mesure de votre progression, Satan vous donnera la possibilité d’utiliser des pouvoirs tels que la télékinésie, la pyrokinésie ou le contrôle de l’esprit. Pour autant, là encore, vous ne pourrez pas les utiliser n’importe comment, car les développeurs ne vous le permettent pas, au regard de votre devoir de discrétion ; il est vrai que j’aurais préféré davantage de permissivité à ce niveau-là, en poussant les autres à faire des actes horribles plutôt qu’à les commettre nous-même. Cela a donc forcément une conséquence sur la rejouabilité puisqu’elle avoisine le néant.
Pour ma part, je l’ai d’ailleurs terminé en sept heures environ. Il existe pourtant dans une maison tout en ensemble d’outils pouvant être utiles pour fabriquer des pièges de la mort qui tue, mais je pense que les ambitions des développeurs ont abouti à un jeu beaucoup plus linéaire qu’ils ne le souhaitaient, malgré un concept reposant sur un grand potentiel. Pour revenir rapidement sur les pouvoirs de notre bambin, gardez juste à l’esprit que leur utilisation sera impossible à côté d’une croix, mais il vous suffira de la retourner pour les rétablir.
Si vous vouliez un jeu original dont le concept est basé sur l’élimination intégrale de votre famille, alors, malgré sa trop grande linéarité, il est fait pour vous. La narration et les meurtres sont bons, même s’ils ne font pas toujours sens. Si par contre vous vous imaginiez un jeu d’action offrant une totale liberté d’action, alors passez votre chemin. Malgré tout, il faut avouer qu’il n’y a rien de plus relaxant, après une dure journée de labeur, de tuer son prochain de manière particulièrement malsaine. Pour la gloire de Satan, bien sûr !
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Pourtant 20 miles en tricycle moi ça pourrait me faire marrer grave ! (je suis du genre à traverser une map dans tous les sens pour retirer tout le brouillard de guerre, ceci explique certainement cela…) pour la note, t’en trouveras pas ici, on a banni le concept :p