Forza Horizon 3

Forza Horizon 3

Vroum-Vroum Horizon 3. Mon bon ami. Mon bon pote. Le jeu marathon, mon quasi marronnier, tu m’as manqué, tu sais ? J’ai découvert Forza Horizon avec le second du nom, et je peux te dire que c’est un jeu qu’on ne fini pas ; on y joue, et puis c’est tout. Et c’est tant mieux, parce qu’en tant que consommateur assidu de jeu solo (… donc forcément éphémère), j’ai besoin d’un hub entre deux histoires. Mon hub, c’est Two Worlds II, globalement, mais c’est depuis quelque temps plus Forza Horizon. Et désormais, j’ai la version deluxe de ce hub : j’ai le droit au troisième opus. Qu’est-ce que je peux vous dire sur ce jeu service ? Oh bah… c’est surement l’un de mes jeux préférés, mais que je ne consomme pas comme un autre. Voici la critique de l’amour, je pense, comme celle de Doom. De l’amour, et c’est presque tout.

 

Il a changé sa formule Marcheur ?

Bon, vous savez surement que j’ai sorti pas mal de critiques en l’espace d’un peu plus d’un an. Je suis désormais la première industrie du royaume Loutrage, et parfois, il m’est arrivé d’écrire des articles dans l’urgence, avec un plan bien défini pour vous décrire méthodiquement des jeux parfois sans intérêts particuliers. Mon but désormais, c’est de parler plus franchement des jeux auxquels je joue, d’arrêter de les décrire bêtement et simplement, en me retrouvant un peu plus dans le ressenti, dans ce que j’éprouve en les expérimentant. Pas d’inquiétudes ; on ne va pas tomber dans des envolées lyriques, ou se prendre pour un étudiant en lettre de troisième années de licence qui casse les couilles avec ses figures de styles que personne ne remarque, ou je ne sais quelle connerie. Toujours est-il que la forme va un peu changer, mais aussi un peu le fond. Mais, je vais arrêter d’écrire simplement « oh, cet élément est réussi, tiens, celui là un peu moins ! » ; ça me gonfle, et ça doit certainement vous gonfler un peu. On ferme la parenthèse.

Alors, quel est l’objectif de Playground Games lorsqu’il sort, le 27 septembre 2016, le jeu Forza Horizon 3 sur Windows Store et Xbox One ? Grossièrement, faire le même jeu que la dernière fois, mais en mieux, c’est déjà un beau projet, mais quand ils le font, ils le font dans le but (… je pense) de ne plus avoir à remettre en cause la formule. Disons que Forza Horizon 3 est parfait. Oui, parfait. Je ne vois pas ce que je pourrais vraiment mettre en point noir dans le cas de ce titre, en toute honnêteté. Si on est un chieur, on peut dire que le second n’était pas assez varié dans son contenu et son environnement. Eh bien Forza Horizon 3, c’est juste le second, sauf qu’il y a plus de tout, tout en étant bon partout.

Cette fois, on a un changement de cadre. On se retrouve en Australie. C’était de toute façon obligatoire que la série s’y retrouve ; l’esprit de liberté, la variété, l’exotisme… On n’avait pas vraiment d’autres destinations rêvées pour la série, et force est de constater qu’il lui fallait deux coups d’essais pour arriver à maturité. Ici, Forza Horizon 3 se pose comme une espèce de génie qui a tout compris. Mais tout comprendre, ce n’est pas tout réussir. Néanmoins, Playground Games ont aussi réussi, et là c’est toute la force du projet, à comprendre un ensemble de règles, mais aussi à les appliquer et les exécuter avec une simplicité, ainsi qu’un soin dans la construction digne d’un Rockstar. Le jeu du studio anglais est simplement scandaleusement généreux et subtil, tout en étant parfaitement optimisé sur son support principal. C’est le jeu qu’il vous faut acquérir pour comprendre pourquoi la Xbox est la meilleure plateforme du jeu de course.

Ce qui m’a frappé dans un premier temps, c’est à quel point en reprenant trait pour trait le travail effectué sur le précédent épisode, Playground arrive à insuffler une dynamique nouvelle fabuleuse à ce titre. Profitant du travail de Turn 10 sur la conduite sous temps pluvieux effectué dans Forza Motorsport 6, ce travail est intégré naturellement dans l’environnement sauvage de ce monde ouvert ; on a désormais droit de rouler dans l’eau avec les conséquences logiques que cela entraîne. L’impact sur la conduite est tellement palpable que l’on a directement envie de s’en dépêtrer. On pourra aussi parler de la conduite en terrain accidentée, largement signalée par les vibrations des gâchettes qui rendent la manette vivante. On est très loin d’un travail superficiel ; la manette est ici le premier vecteur des sensations que le titre communique, presque aussi important que la réalisation visuelle somptueuse, qui profite d’un moteur désormais largement maîtrisé.

En effet, Forza Horizon 3, sans faire dans le spectaculaire scripté ni dans les technologies de pointes, arrive à être fabuleusement beau. Grâce à des modélisations de véhicules d’une précision d’orfèvre, d’effets de pluie, boue, et choc sur le véhicule, le jeu impacte un peu plus le ressenti manette en main en magnifiant un environnement visuel toujours très coloré, très lumineux de jour, et éclatant au point d’en être apaisant, avant de forcer les contrastes en conduite de nuit, réécrivant les formes et le ressenti visuel. Je n’ai jamais autant pris plaisir à me balader dans un jeu. Le titre est bien au-dessus de ce que propose un The Witcher 3 en matière d’immersion et de cohérence ; le soft enchaîne les différents biomes avec un rythme qui forcerait le respect d’un GTA V, tout en apparaissant beaucoup moins inutilement allongé. Le monde trop petit et trop peu varié de Forza Horizon 2 est bien loin désormais, car le troisième fait son possible pour être marquant en tout endroit, et y arrive si souvent que l’on oublierait presque les quelques rares lieux où l’on ne s’émerveille pas. Là est certainement le seul défaut, tant de travail sur l’esthétisme fait parfois jurer quelques endroits où les problèmes technique mineurs ressortent, comme ce léger crénelage à l’occasion, cette distance d’affichage de l’herbe un poil trop courte. De quoi dire que la série mériterait une machine plus puissante.

Bien sûr, si visuellement le jeu est sublime, on n’oublie pas de dire que la conduite, c’est avant tout une histoire de sons, et les bruitages comme les musiques des différentes radio sont très bien choisies et réalisées. Plus nombreux, toujours plus précis et clairs, l’accélération comme le freinage sont percutants, le crissement des pneus, le bruit sourd du véhicule lorsqu’il rencontre un arbre, un mur, lorsqu’il arrache un panneau… On est constamment maintenu en éveil par un environnement sonore d’une justesse rarement entendue. Les radios sont ici bien plus nombreuses et variées que dans son prédécesseur. Carton jaune tout de même pour cette publicité agressive à propos d’une application Microsoft permettant d’écouter sa propre musique à la radio… contre monnaie sonnante et trébuchante. A la bonne heure. Les gars, je veux bien payer, mais seulement si vous relancez le projet Scalebound. On sait tous les deux où le sujet va nous conduire, on va donc doucement retourner à nos activités respectives, d’accord ?

Forza Horizon 3 n’a pas d’histoire, mais sa caméra suit bel et bien l’action, et donne lieu à des plans parfois plus esthétiques que ce que le cinéma peut nous offrir en faisant un travail admirable. De même, Playground Games répond à un fantasme personnel lorsque je viens à choisir le prénom de mon personnage au début du jeu. Grognant que je n’ai même pas le choix d’écrire le nom qui ne sera jamais prononcé, quand je viens à sélectionner « Morgan  » , la voix off du jeu dit ceci « Très bien Morgan, nous allons passer un bout de temps ensemble !  » . Le jeu vient de briser cette limitation du média. On vient de m’appeler par le nom que j’ai choisi et ce en doublage. Je sélectionne alors le prénom « Nicolas  » et je suis appelé par mon prénom dans le jeu par une intelligence artificielle. C’est con, mais ça créait un tel rapprochement entre le joueur et le jeu. De même, cette fonctionnalité permettant d’écrire ce que l’on veut sur sa plaque d’immatriculation, cette liberté d’écrire « Marcheur  » , et de le voir tout le long du titre. C’est la classe. C’est la très grande classe.

Et cette très grande classe, on la retrouve dans la conduite : toujours souple, toujours simple, toujours subtile. Facile à intégrer, les mécaniques de jeux mettent bien plus longtemps à être maîtrisées, et renouvellent sans cesse chaque course, comme son prédécesseur, et certainement plus encore, une même course change si l’on choisi un type de temps pour la pratiquer. La pluie affecte la conduite, mais conduire en plein soleil peut tout autant baisser la vigilance qu’aveugler en certaines occasions, tandis que la conduite de nuit est forcément problématique mais invite à plus de stratégie. Ajoutez à cela plusieurs terrains, champs, forêts tropicales, villes, villages, plages, désert… Il y en a pour tous les goûts et l’expérience n’est jamais la même, justifiant facilement le fait que des joueurs y ont déjà passé plus de cinq cent heures.

Car le contenu est là également : activité annexe en pagaille avec recherche de véhicule, chasse aux panneaux d’expériences ou de voyage rapide, lieux insolites, cascades, zones de drifts, zones de vitesse… La recherche du score arcade est aussi importante ; je vous mets au défi de battre mon score de un million trois cent mille points. Allez, essayes bonhomme. Cette compétition se retrouve évidemment en ligne, via ballade avec des potes libres, mais aussi des championnats exclusifs au multijoueur, considérant qu’il y en a déjà une soixantaine dans le jeu solo. On n’en voit pas le bout. Le système d’évolution et de traits de conducteurs permettant d’étendre l’expérience bien plus longtemps que chez son prédécesseur, on comprend aisément que Forza Horizon 3 n’est pas qu’un simple 2.5, mais bien la concrétisation d’une vision du jeu de course. Je pourrais vous parler de mon expérience de jeu plus encore, mais je crois que c’est quelque chose de très personnel ; c’est très variable d’un joueur à l’autre. Quelle musique était jouée en quelles circonstances, où, quand, dans le cadre d’une course ou pas… Tant de variables qui font que chaque partie de Forza Horizon 3 ce n’est jamais « toujours la même merde  » . Je pense sincèrement que Forza Horizon 3 est capable de mettre tout le monde d’accord avec ses options en pagaille, sa beauté, son propos limité qui s’intéresse plus à ce que l’on peut ressentir dans un jeu de course que ce qu’il peut nous dire sur lui-même.

C’est sans doute un peu niaiseux, mais on connaît bien plus ce qu’est Forza Horizon 3 que ses créateurs, qui n’ont pas voulu imposer des émotions et un ressenti, mais ont laissé délibérément le joueur faire le plus possible ce qu’il souhaite, construire son jeu, construire son histoire. Je suis une nouvelle fois forcé de faire un constat : je suis toujours plus impliqué dans un jeu où je construis une histoire en jouant, qu’en la faisant avancer en jouant. Je suis dans une période assez dépressive de ma vie en ce moment pour des raisons multiples, mais je sors littéralement de mon corps et de mon état d’esprit une fois la manette en main. Une fois le jeu Forza Horizon 3 lancé, quel pied, quel succès, quel geste magnifique. Putain, merci Playground Games. Puissiez-vous mettre au monde une autre merveille du jeu vidéo !

 

On peut, je pense, résumer tout le texte ci-dessus à la dernière phrase de celui-ci : « merci les gars  » . Je n’ai jamais autant été heureux d’avoir été curieux, de m’être dit « tiens, ce jeu de course là, ça a l’air d’avoir le truc  » , et Forza Horizon 3 n’a pas juste le truc : il l’est. C’est le titre au ressenti le plus sincère et le plus plaisant de l’année 2016 avec Doom ; ce sont deux titres de deux genres opposés, mais qui se comprennent fondamentalement. Il y a des leçons à tirer de ces deux œuvres. S’ils n’ont pas le capital sympathie que je peux avoir pour un KOTOR 2 et un Phantom Pain, ils ont chacun cette maîtrise et cet amour sincère du jeu vidéo .Ce sont bien mes deux champions, mes deux gars sûrs, les poteaux sur lesquels je me repose pour dire que, malgré les déceptions, malgré les trahisons vidéo-ludiques de ces derniers temps, 2016, putain c’était quand même bon.

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

4 Commentaires sur “Forza Horizon 3”

  1. Qwarrock dit :

    Sur PC, le plus gros problème du jeu c’est Windows Store (en plus de l’obligation de W10) en fait…

  2. Toupilitou dit :

    Complètement d’accord avec toi ;jouer l’autarcie sur PC, c’est se tirer un chargeur entier dans le pied. Je pense qu’il vont bider à ce niveau-là.

    Edit : D’ailleurs, je viens même de faire un tour sur leur store, et je n’en ai été que plus convaincu ^_^

  3. Marcheur dit :

    Le Windaube store est une merde infâme je suis bien d’accord.
    Je serais même d’avis qu’il vaut mieux ne pas mettre son jeu sur pc que le mettre sur un store et un OS exclusif, ça fragmente une base de joueur que Microsoft sont sensés draguer.
    Pourquoi ne pas mettre le jeu sur steam, mais avantager ceux qui utilisent windows store avec le play anywhere, comme ça c’est tout de même accessible à tout le monde mais y a toujours intérêt à y jouer sur le windows store…
    Enfin bref, ces cons ont réussis à créer les premières exclusivités consoles partagées sur pc sauf qu’aucun PCiste ne les utilisent (à tort ou à raison il est vrai que le store est daubé mais bon, Recore, Forza Horizon 3 et les autres jeux Microsoft valent le détour) enfin, au moins quantum break est sur steam.

  4. Toupilitou dit :

    Même Ubi a compris ça en autorisant l’empilement de DRM


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