CQFD : Avril 2018
En avril ne te découvre pas d’un fil, mais ici, on n’aime pas faire les choses comme les autres, alors, ce CQFD, on va le faire à poil… enfin, Toupi quoi. En même temps pour une loutre, c’est plutôt logique. En tout cas, plus que si je vous disais qu’il se promenait en costume trois pièces. Avec une telle ouverture, vous pouvez constater que le mois a été calme et que les idées ne se bousculent pas dans ma tête ; j’aurais pu vous sortir un poisson d’avril, mais là encore, avec une loutre dans les parages, autant vous dire qu’ils ont pas fait long feu et que les pauvres bêtes ont terminé en sushi.
Niveau sorties, Yakuza 6 est enfin là. Il clôture les aventures de Kazuma Kiryu qui, sortant de prison, se rend compte que non seulement celle qu’il considère comme sa fille a disparu, mais qu’en plus elle a un moutard. Comme d’hab on y retrouvera de l’amitié virile (« t’es mon pote, pour te le prouver je vais te casser la gueule » ) et des complots à ne plus savoir qu’en faire. Des fois, je me demande même comment les mecs s’y retrouvent.
– Je vais te tuer !
– Mais je croyais qu’en fait on était associés en secret pour faire la peau à l’autre ?
– T’es sûr, t’es pas mon demi-frère caché toi ?
– Mais non, ça c’est celui qui fait semblant d’être mort pour pouvoir préparer une alliance avec le gang rival !
Il y a évidemment la pelletée de mini-jeux habituels. Vous pourrez faire une petite partie de Virtua Fighter 5 dans une salle d’arcade, jouer au baseball, au mahjong, aux fléchettes, sculpter votre corps dans une salle de sport, et même récupérer les chats de gouttières pour ensuite les retrouver dans un bar à chat. Il y a aussi une nouveauté avec une espèce de jeu de stratégie (… ouais, c’est un bien grand mot, mais je ne vois pas trop comment définir ça autrement) où vous créer votre bande que vous enverrez foutre joyeusement sur la gueule de la bande rivale. J’ai l’impression d’oublier un truc… Ça doit être un détail qui n’influence aucunement les ventes (ou du moins le buzz autour du jeu) pour que ça me sorte de la tête… Ah mais oui, les hôtesses bien entendu, qui en plus sont désormais accompagnées par des actrices de film de genre (on va dire ça comme ça…) participant à des live chat où l’on vous demandera de taper les réponses de Kazuma, et j’avoue que le voir taper au clavier me fait particulièrement marrer ; le pauvre vieux, il a déjà du mal avec un portable.
D’ailleurs, ça me fait penser qu’une info concernant le grand père de Kazuma, à savoir Ryo, est tombé puisque Sega, profitant de la sortie d’un troisième volet de Shenmue, va nous sortir les deux premiers sur One et PS4. Ils sont malins ; non seulement ils ont jamais voulu aider Yu Suzuki a sortir le troisième (en même temps, à la vue des premières images de ce dernier, là aussi j’aurais tendance à dire que ça prouve qu’ils sont malins), mais ils vont profiter de sa sortie pour se faire quand même un peu de blé. Le plus drôle, c’est que j’ai entendu qu’ils laisseraient en option les contrôles d’origines, ce qui devrait leur permettre de s’implanter dans le milieu masochiste. Y a pas à dire, Sega c’est vraiment plus fort que toi.
Vous n’y aurez probablement pas échappé : le nouveau God Of War est sorti. Je pourrais l’encenser, je pourrais le défoncer, mais je me contenterai d’attendre. En effet, depuis un petit moment, j’ai l’impression que les jeux made in Sony, au départ, on les vénère, c’est la plus grande création depuis la roue, et au bout de deux-trois mois, les mêmes qui ont sorti des tests dithyrambiques se montrent beaucoup plus modérés, au bout de six ça commence à le vanner de tout les cotés, et au bout d’un an, le « jeu de l’année » a été oublié. Donc, je vais être prudent, et ne pas me précipiter dans le « hype train » , surtout qu’en plus la bouffe dans les wagons-restaurant, non seulement c’est pas fameux, mais en prime ça coûte un bras.
Du coté des nouvelles dont on se serait bien passé, le départ (l’éviction ?) de Cédric Lagarrigue de chez Focus est en tête. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à trouver cela au mieux surprenant, au pire extrêmement inquiétant, au regard de l’évolution de l’action. Il faut bien avouer que le remplaçant, avec son look de vieux prof des 70’s ne transpire pas vraiment le charisme, tandis que son CV ne donne pas vraiment confiance non plus ; là ou il passe, la boite trépasse, ou du moins fini par être cédée. Bref, vous l’aurez compris, ici on aime beaucoup Focus, et on ne demande qu’à continuer, mais pour le moment, on serre les fesses en attendant la suite.
Puisque j’ai parlé d’actions, je vais embrayer avec une info surprenante : Dontnod a rendu son dossier en vue d’une entrée en bourse. Oui, vous avez bien entendu lu, une société qui a encore tout a prouver, qui à l’heure actuelle n’a connu qu’une seule véritable réussite (et encore, je ne vais pas m’étaler là-dessus, en plus y a des chances que Marcheur le fasse à ma place) , et qui était en redressement judiciaire en 2014, a décidée de faire « comme les grands » et d’entrer en bourse. Même si je n’ai jamais été touché par leurs productions, je leur souhaite évidemment le meilleur, mais je ne peux m’empêcher de penser à une fable avec une grenouille et un bœuf, je pense que vous voyez de quoi je parle.
Marcheur : Alors, ce mois-ci n’est pas le plus passionnant de l’année. Globalement, il n’y a pas grand chose à dire à part, une nouvelle vague de jeux rétrocompatibles de la première Xbox sur One, ou encore la sortie du reboot mais pas vraiment de God Of War. Personnellement, c’est un mois où je me cogne assez logiquement des vieilleries, et où je m’amuse bien plus qu’à jouer à des jeux récents parce que bêtement : c’était mieux avant et gnagnagna. Cela dit, comme l’occasion fait le larron, j’aimerais revenir sur la très mauvaise nouvelle que représente le départ de Lagarrigue pour la société Focus Home Interactive, car c’est (bientôt c’était, je pense) un éditeur faisant vivre un sacré paquet de développeurs français qui auraient certainement beaucoup moins de chances de s’exprimer s’il n’avait pas été là. Un changement de direction, c’est rarement juste une personne remplaçable qui se fait remplacer, c’est un changement de philosophie, et comme on a pu admirer le CV du gaillard, on pourrait facilement lui coller l’étiquette de fossoyeur. Pourtant, nous sommes dans un pays civilisé, où la présomption d’innocence est et reste la première règle à respecter de la justice, même quand l’accusé nous arrive couvert de sang et avec un bagage de délinquant / criminel imposant. Donc, laissons du temps à ce nouveau monsieur pour couler proposer une nouvelle voie à la société.
Maintenant quelle actualité remarquable pour ce mois-ci ? Bah mis à part la sortie de jeux OSEF en règle générale, ou du AAA de Sony Interactive Entertainment, on est sur un mois relativement calme avant la tempête que sera mai, avec notamment la sortie de Detroit : Become Human, une nouvelle David Cagerie, ainsi que State Of Decay 2 (vivement, bordel !). Je tiens à signaler pour la petite histoire que Flofrost s’est mis à Final Fantasy XV : Royal Edition, que je risque de l’y rejoindre bientôt, parce que bon, ça va être marrant de redécouvrir le Frankenstein de Square Enix, et que quelque part, je l’aime bien.
Autre actualité qui provoque l’hilarité totale : la bêta test du second DLC multijoueur de Two Worlds II va bientôt démarrer, et ce n’est pas une plaisanterie. J’ai même une information en exclusivité mondiale : les maps seront ouvertes, parce qu’après tout, ça ne fait que depuis la sortie du jeu originale en 2010 que les joueurs demandent des zones ouvertes pour le mode aventure de Two Worlds II. Comme quoi, les choses les plus improbables arrivent, et je ne vous lâcherai pas (encore) avec ce sujet, car dès que j’aurais pu faire la seconde partie de ce DLC multijoueur, je vous réserve une critique bien acide histoire de patienter jusqu’à la blague finale : Shattered Embrace. Parce que chez Loutrage, on a le sens de l’humour jusqu’au-boutiste.
Toupilitou : Je ne vois absolument pas de quoi tu parles… Bon OK, peut-être un peu. Mais si on doit parler de jusque-boutisme, Reality Pump nous met justement définitivement hors-compétition. A l’instar d’un type un peu louche que je connais et qui refait régulièrement surface pour étaler ses névroses, ce studio n’arrive clairement pas à tourner la page, à sortir d’un cycle infernal, un cercle vicieux qu’ils ont eux-mêmes créés avec un running-gag à base de reports de productions bancales. La meilleure chose qu’ils auraient à faire, c’est rename le nom du studio, rename Topware par la même occasion, et partir sur une nouvelle production, incognito. Mais nan, il semble qu’ils préfèreraient produire un troisième opus que personne n’attend (en France tout du moins), et dont le grand frère ne provoque que l’hilarité générale lorsque l’on prononce son nom. A leur stade, j’ai envie de dire que ce n’est plus de l’abnégation, c’est juste de la folie.
Sinon je suis en train de m’essayer à Masse Infecte 3, et je dois faire mon mea culpa parce que je ne suis pas qu’un sombre enfoiré : j’ai fait un error system sur ce titre, lui brisant les rotules et l’émasculant sur la place publique. Après avoir importé une sauvegarde complète de Mass Effect premier du nom et du second, j’ai recommencé le troisième. Eh bien, je dois admettre que mis à part la débilité galactique des races en présence, je trouve ce troisième opus distrayant, plutôt touchant par moment, malgré les ficelles tire-larmesque et quelques grosses… TRÈS GROSSES facilités d’écriture, je trouve désormais l’ensemble de bonne facture. Je vieillis, je m’attendris, donc il n’est pas impossible que je fasse de cet error system maladroit une critique en bonne et due forme, histoire que l’on parle de Masse InEffecte 3 comme il se doit parce que… j’aime la mauvaise foi, parfois j’abuse un peu, et j’ai un peu abusé avec ce titre en particulier. Par contre, je ne reviendrai pas sur Pillars Of Eternity, car même avec un PC convenable, j’écris et signe : c’est de la merde. Presque autant que Call Of The Tenebrae, mais chacun sa scatophilie.
C’est vrai que je me suis mis à FF15, et je dois bien avouer que si je fais abstraction du scénar (oui je sais, c’est un peu triste, surtout pour un jeu du genre…), et du fait qu’on est submergé par des quêtes Ubisoftiennes, j’y passe de bons moments. En fait, faut voir ça comme une virée entre potes qui ont décidé de faire dans le social en réglant le moindre petit problème des gens qu’ils croisent, et surtout ne rien en attendre de plus. Limite en poussant un peu, je pourrais dire qu’on est dans une simulation de touristes, où vous mettez en short et en marcel (pour ce dernier c’est déjà fait) nos quatre lascars, et avec leur obsession de faire des photos, on y sera. Ne leur manque plus que les tongs ou les claquettes, et ce sera bon.
J’ai aussi eu la « chance » de tester la démo du prochain jeu de David melon / la liberté de la presse et le code du travail c’est quoi / Cage, à savoir Detroit Become Human. Déjà, ne vous attendez pas à de l’inédit, c’est encore et toujours la même scène qu’on nous montre depuis le début (à un mois de la sortie, inquiétant ou pas ?), et mon opinion est le suivant : c’est du Cage. Donc si vous accrochez, tant mieux, et sinon, eh bien tant mieux aussi, vous allez faire des économies. Bref, tout le monde est content, ceux qui adorent l’écriture à peine digne du niveau d’un téléfilm vont se régaler, et ceux qui aiment se moquer vont avoir de nouvelles munitions pour se faire. Et sinon, j’ai une petite question : la scène de douche, vous pensez qu’on y aura droit au bout de combien de temps de jeu ?
Mais surtout : aura-t-on droit à la scène de sexe robotique ? Ou même plus surprenant : aura-t-on enfin un jeu narratif bien écrit de la part de Grutolla ? Trop de questions, probablement trop peu de réponses, et au moment de la sortie du jeu de Cage, je serai probablement en train de faire un truc agréable… genre jouer à State Of Decay 2, au hasard.
Le mois d’avril n’a pas été si vide que cela, puisque j’ai eu l’occasion de tâter quelques titres, dont Dead In Vinland, le dernier opus de la série Dead In pondu par le studio C.C.C.P. Voilà qui fait plaisir de constater une réelle évolution, même si cela ne m’empêche pas de faire crever salement mes rescapés. Alors que j’avais du mal à revenir sur Dead In Bermuda, je pense que j’aurais bien moins de mal à me remettre de temps en temps sur Dead In Vinland de temps à autre. D’ailleurs, bien que cela soit un autre genre de jeu, j’ai eu finalement la même impression avec Masters Of Anima, du studio Passtech, dont vous verrez très bientôt la critique.
Au rang des sorties notables, j’avais envie également de parler de Ash Of Gods, développé par des russes, reprenant une bonne partie de ce qui faisait l’essence de The Banner Saga, mais sans l’univers Vikings. Il me fait salement de l’œil, même si apparemment, la localisation anglaise est plombée par des fautes de grammaire. Toutefois, pas impossible que je vous en fasse un retour un de ces quatre. J’ai également essayé rapidement Battletech de Harebreained, qui est, pour simplifier la chose, plus ou moins un XCOM avec des gros méchas. Je n’en suis qu’au début, mais cela me semble prometteur et tenir la route.
Enfin, en ce moment, je joue également à Tower Of Time qui est… qui est… hmmm… un dungeon crawler en vue isométrique avec des combats tactiques au tour par tour (?), où l’on doit atteindre le sommet d’une tour renversée en descendant tous les niveaux, le tout avec un groupe de quatre aventuriers maximum. Il y a dans ce titre autant de bon que de mauvais, et je pense que cela se traduira en la rédaction d’un plaisir coupable. D’ailleurs, Pendragon64 s’est attelé au projet de la localisation française, et il est actuellement à la recherche de traducteurs et correcteurs pour l’épauler. Le jeu n’est pas si verbeux que cela, alors n’hésitez pas à vous inscrire sur Loutrage et poser votre candidature par ici !