Attack On Titan : Wings Of Freedom
Version presse pour Xbox One fournie par Koch Media
« Drôle de rencontre« , me suis-je dit en voyant le boîtier d’Attack on Titan entre mes mains. Ni fan de manga, ni particulièrement amateur des jeux d’Omega Force, il semble que nos chemins se croisent une fois encore, signe sans doute d’une future relation amicale, ou au moins cordiale, entre moi et le studio. Profitant d’une période de sortie assez calme, malgré un Adam Jensen essayant tant bien que mal de me donner envie, je voyais une bonne occasion de demander une copie presse de ce titre qui m’avait intrigué lors de ses présentations ; il paraissait étrangement ambitieux pour un « simple » jeu à licence. Je suis étranger au manga, tout à fait neutre sur la question de l’œuvre de monsieur Hajime Isamaya, et je vais être cash : je n’ai pas envie de m’intéresser au manga après Attack On Titan, mais j’ai bien envie de m’intéresser à l’inévitable suite du jeu. Car oui, Omega Force signe un bon titre.
J’aime pas le dessin manga…
… Ai-je grogné en voyant la direction artistique se révéler dans les premières images. Fidèle à l’animé, Omega Force n’a pas fait dans l’originalité, et se contente de reprendre à la lettre le travail du mangaka ; pour tout dire, je trouve que c’est une bonne décision pour les fans, mais une mauvaise pour ma pomme, car, en grand égoïste, et pardon pour ceux qui aiment : je trouve ça moche. Oui, je préfère être honnête, parce que je trouve les environnements sans caractères et tout à fait répétitifs, le chara design des humains est à se pendre, et seuls les titans ont une vraie gueule. Pour le reste, l’équipement de nos personnages est tout à fait soigné et sort étonnamment du lot, même si j’aurais vraiment souhaité avoir en face de moi des protagonistes aux physiques un minimum travaillés. Peut-être suis-je simplement allergique au design, et c’est d’ailleurs le cas, mais les traits grossiers à la va-vite qui ressemblent à quatre-vingt dix neuf pour cent des autres mangas, ça me saoule grave.
C’est d’autant plus dommage que les titans explosent de charisme, et rappellent les plus belles sobres réussites de Berserk ; ils sont purement et simplement terrifiants et glauques au possible. La bêtise qui se lit dans leur regard n’a d’égal que la terreur que leur réaction hasardeuse suscite chez le joueur, effrayé par des créatures aux proportions souvent difformes et titanesques. Là dessus, Omega Force a mis le paquet et s’est fendu d’une mise à jour de son moteur, permettant la destructibilité de l’environnement, appuyé par des animations de grande classe pour l’ensemble du casting. C’est bien simple, les pas peu assurés des titans font trembler le sol, et les mouvements des personnages sont vifs et détaillés, appuyés par une propreté technique appréciable et une fluidité rarement mise en défaut.
On fait d’ailleurs les frais de cette fluidité lorsque vient le bilan technique : textures pas forcément détaillées, environnements vides et clipping poussé font d’Attack On Titan un jeu de génération précédente qui fait ce qu’il peut pour ne pas le paraître. Mais peut-on vraiment tenir rigueur à Omega Force d’offrir une plastique perfectible alors que le titre est disponible sur PS4, PC, Xbox One (… uniquement en occident, un beau geste), PS3 et PS Vita ? La multitude de plate-formes aux spécificités techniques diverses à forcément entraîné des coupes sèches dans les ambitions techniques. Le fait est que la version ici testée ne s’en sort pas si mal comparé à un Warriors Orochi 3. On notera aussi des cinématiques soignées qui plairont une nouvelle fois aux fans.
Côté sonore, la bande-son fait un travail remarqué pour nous immerger dans des combats dantesques, tandis que les bruitages font vraiment un grand travail dans le plaisir des affrontements. Tout comme Warriors Orochi 3, Omega Force fait bien attention dans l’exercice de ses compétences, et délivre un panel varié et réussi de sons tous très percutants. Les doublages, en japonais uniquement, m’ont parfaitement irrité, mais je sais que beaucoup, BEAUCOUP de fans d’animés préfèrent la VO ; c’est tout à fait normal, et je dois bien avouer que si les doublages m’ont irrité (… je ne supporte pas les voix de la plupart des doubleurs de mangas), le jeu d’acteur est bien exécuté.
La surprise du chef
Omega Force surprend en mettant ici en scène un excellent système de combat. Adapter les affrontements tout en verticalité et en liberté de mouvement d’Attack On Titan, tout en offrant une précision suffisante aux joueurs afin de frapper les points faibles était un sacré défi. Ici, Omega Force ne réussit pas, non, il réalise un tour de force et rend copie presque parfaite du premier coup. Sans aucune expérience de gameplay de ce type, le studio s’est mis en tête de miser sur la simplicité d’accès afin de donner corps aux affrontements. La réussite en devient indescriptible tant la fluidité et la nervosité des affrontements rend honneur au travail sur la forme, ce qui permet de donner lieu à des affrontements à grande échelle sans perdre en images par seconde.
Passé cette réussite estomaquante, Omega Force ne parvient pas à vraiment proposer autre chose, entre chaque champ de bataille, c’est retour à la base avec un faiblard système de commerce et de crafting, ainsi que des dialogues non-interactifs. Ces phases, qui font office de repos entre deux affrontements, plombe quelque peu le rythme et laisse deviner un format tourné vers les petites sessions de jeu ; un format mobile qui s’accorderait plus facilement à la version Vita du jeu. Autre défaut et non des moindres : le bestiaire n’est pas varié du tout (… en accord avec le manga), mais peu de choses ont été faites pour masquer la misère, et nous n’avons le droit qu’à quatre types de titans et deux boss, dont le second sera affronté trois fois d’affilées. Super.
Au rayon des bonnes idées, les maps sont ouvertes et offrent une grande liberté aux joueurs, tout comme la présence d’objectifs secondaires et la gestion de la survie de nos compagnons peuvent potentiellement augmenter le stress. Le challenge est pratiquement inexistant dans les deux premiers chapitres du jeu, mais il subit d’abusifs pics de difficulté par la suite. Ce manque de résistance du jeu est d’autant plus dommage que l’atmosphère désespérée du titre se prêterait bien à un haut challenge. Il vous faudra débloquer de plus hauts niveaux de difficulté en finissant le jeu une première fois, en facile ou en normal.
Une nouvelle fois, et c’est un constat sans doute un peu moins grave que prévu, le jeu semble légèrement court en mode « attaque » (… la campagne) ; il occupera le joueur une dizaine d’heures, à son loisir de voir si débloquer le rang « S », assez aisé à atteindre, est une motivation suffisante à la rejouabilité. Il n’y a que peu de personnages à jouer et ils ne diffèrent que peu, mais on a tout de même plaisir à se plonger dans des batailles non-scénarisées, qui laissent alors tout loisir de maîtriser plus encore le système. La durée de vie étant variable d’un profil à un autre, on dira qu’une quinzaine d’heures suffiront à saisir tout le jeu, et à savoir si y retourner pour améliorer ses personnages est une idée plaisante ou non.
Scénario, ambiance et écriture
On arrive au point qui, selon moi, pose un problème. Ce n’est pas du fait d’Omega Force, mais du mangaka. Pourquoi, moi qui n’ai jamais vu ou lu quelque chose à propos du manga, ai-je anticipé chacun des retournements de situations ? Pourquoi n’ai je pas été surpris une fois ? C’est bien là le problème, d’autant que le jeu reprend la première saison de l’animé ; je suis sensé être dans le canon, et donc la base la plus travaillée de l’histoire. Eh bien au risque de me faire des ennemis, je trouve l’univers et l’histoire très plats, voire scolaires, ce qui n’enlève en rien un grand mérite au jeu, et au manga par extension.
Le sentiment que la lutte est vaine est quelque chose de parfaitement retranscrit dans ce jeu qui m’a donné quelques frissons. On est en face d’une atmosphère particulièrement réussie au service d’une histoire trop prévisible. Dommage que les protagonistes soient aussi conventionnels et prévisibles. Pour tout dire, pas un n’a retenu mon attention, et les morts sensées m’émouvoir m’ont provoqué une réaction… ma foi intéressante « Ah bah merde alors, un allié de moins en combat« . Voilà, c’est tout. Je ne parlerai pas des dialogues, parce qu’il n’y a tout simplement rien à en dire, et c’est là aussi dommageable.
Alors le bilan, Marcheur ? Eh bien les gros défauts du titre, selon moi, sont du fait de l’univers ici adapté. Le reste est étonnamment carré, léché, même dans le cas du système de combat. Omega Force signe ici une copie très respectueuse du matériel de base, pour sans doute convaincre aussi bien les amateurs du manga que de l’animé. Pour les autres, il y a ici matière à trouver du plaisir dans des rixes très esthétiques, et un gameplay qui ne souffre pas d’un sentiment de déjà-vu et de déjà-joué, ce qui fait un bien fou. Je recommande donc le titre à ceux qui aiment l’univers, mais aussi à ceux qui veulent jouer à un jeu d’action différent. Pour les mauvaises langues, jouer à ce jeu donne la preuve que, finalement, Omega Force, en sortant de sa zone de confort, peut faire de belles choses.
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C’est typiquement un univers que j’ai aimé en manga, mais que je ne suis franchement pas sûr d’apprécier en jeu vidéo.
Je me laisserai peut-être tenter à l’occase ^^
Bah honnêtement, l’ambiance est super bien retranscrite je crois, y a un gros boulot de réalisation derrière. Pour ce qui est du gameplay je crois l’avoir dit, mais y a rien de sorcier même si à haut niveau on peut se créer ses propres challenges pour se complexifier la tâche.
Je n’en attendais rien et je suis finalement très surpris de ce jeu, Omega Force a une très solide base pour des suites qui conserveront je l’espère, l’excellence de la réalisation de celui-ci ainsi que les mécaniques très fraîches.
« Berzerk » Non mais ho, c’est quoi ce « z » là, c’est un s, comme dans saucissonner, ce qui arrive souvent aux ennemis de Guts d’ailleurs ^^
Pour en revenir à ce jeu, j’ai découvert ce manga assez récemment en fait, et j’aime bien cette ambiance désespérée, avec ces monstres qui bouffent les humains alors même qu’ils ne les digèrent pas, je verrais si je le trouve pour moins de 30€. Par contre dans le genre adaptation de manga, je regarde d’un oeil intéressé (non, je ne suis pas borgne, c’est juste que l’autre avec l’été il est occupé à mater les culs des jolies filles en jupe) c’est l’adaptation de Psycho-Pass.
Je ne vois pas du tout où t’as vu un ‘z’ à Berserk !
*sifflote*
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Tu fais bien de parler du multi, je l’ai pas essayé pour le coup, j’aime vraiment pas ça ^^
Bah vaut mieux qu’ils pondent un patch et qu’ils s’assurent de plus avoir ce problème par la suite, ils comptent surement pas à en rester à un seul opus, ils auraient tort de s’arrêter là selon moi.
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