The Witcher 1 – Enhanced Edition
CD Projekt est un nom qui ne laisse clairement plus indifférent. Entre la plateforme GoG et sa série phare The Witcher, adaptation vidéoludique en RPG de la saga du sorceleur, écrite par le polonais Andrzej Sapkowski. Cet univers a connu de nombreuses déclinaisons au fil des années ; romans, séries télévisées kitchissime, jeux vidéo, jeux de plateau, jeu de rôle papier, petit jeu pour smartphone. Aujourd’hui, nous allons parcourir la Enhanced Edition du premier opus. C’est parti !
Dans l’univers médiéval créé par Andrzej Sapokowski, on y retrouve les poncifs de l’heroic fantasy avec les nains poivrots et barbus, les petits halfelings malins, les elfes élancés aux oreilles pointues, les trolls et compagnie, même s’il n’a pas oublié pour autant d’être original sur certains points. Et c’est notamment à travers l’univers dans lequel monstres et personnages évoluent ; une ambiance oppressante, sombre et glauque, mâtinée d’un soupçon d’humour potache et cynique. A l’époque où nous prenons en main Geralt De Riv, la peste décime la population, les politiques sont rongés par leurs rivalités et intrigues, la xénophobie raciale est à son comble, et la méfiance est de mise en toutes circonstances.
A côté de cela, on constate une recrudescence de monstres. Notre anti-héros et avatar, Geralt De Riv alias le Loup Blanc, est un sorceleur, un guerrier mutant particulièrement libertin spécialisé dans la chasse à ces fameux monstres. Comble de la facilité narrative, l’ami Gégé débute l’aventure en étant amnésique. La corde scénaristique est bel et bien plus qu’usée, mais soit, saisissons-là, puisque nous n’aurons de toute façon pas le choix d’incarner un autre personnage, ou de le personnaliser au début de la partie.
Notre guerrier ne sait donc plus qui il est, ni les actes qu’il a accompli et se réveille dans la forteresse des sorceleurs à Kaer Morhen. Ce réveil fera office de didacticiel puisque nous pourrons expérimenter les déplacements, le système de dialogue, les loots et les combats. Et une fois le quartier général défendu lors d’une attaque, Geralt s’en va pour la cité de Wyzima, capitale du royaume de Temeria afin de mener une enquête. Ce premier contact se fera peut-être dans la douleur, tant dans le gameplay des combats que dans l’impression de cloisonnement au niveau de la liberté de mouvements ; au gré des barrières invisibles, la trame scénaristique cadre votre liberté d’agir.
Car oui, Gégé est un peu lourdaud ; il ne sait ni sauter, ni nager. Mais voilà, s’agissant d’un RPG, votre liberté sera plutôt orientée sur les choix que vous ferez au fil de votre progression, en assumant les conséquences que cela engendrera. Et en sa qualité de sorceleur, et même si sa caste n’a plus vraiment le vent en poupe, attirant la méfiance d’autrui, il va souvent être amené à intervenir dans de nombreux événements qui auront bien souvent pour incidence une situation sortant des stéréotypes manichéens ; il n’y a en effet pas de bons choix. Nous obtenons donc là une histoire non-linéaire qui promet une bonne rejouabilité, alors que sa durée de vie dépasse déjà la cinquantaine d’heures pour un premier run.
Qui dit RPG dit bien souvent quêtes secondaires, et il y en aura de nombreuses, plus ou moins intéressantes. D’une part, dans chaque lieu-dit, village ou ville, il y aura des panneaux d’affichage contenant quelques petites annonces. Cela se limitera bien souvent à aller tuer un certain nombre de monstres d’un type donné. Même si d’un côté on se dit que ce genre de quêtes à deux balles, où il fait ramener dix paires de couilles d’un monstre lambda, est horripilant, on peut aussi se dire d’un autre côté que c’est pile-poil le taff d’un sorceleur.
L’ensemble reste donc cohérent, et fort heureusement, ces quêtes ne sont pas présentes en surnombre, et d’autres proposées directement par des personnages que l’on rencontre sont nettement plus intéressantes dans leur déroulement, d’autant qu’il y a parfois plusieurs manières de procéder pour obtenir ce que l’on souhaite. Enfin, on retrouve quelques petits à-côtés, principalement dans les tavernes, avec le poker local, et des sessions de baston à main nues. Ces mini-jeux ne sont pas exceptionnels, mais sont tout à fait bienvenus après un contrat mené à bien, jusqu’à presque devenir addictifs.
Autant les sessions de pugilat sont assez basiques, autant il en est autrement avec le système de combat à l’épée. Les sorceleurs disposent de deux épées : une en acier pour combattre ses semblables, et une en argent pour combattre les monstres. Le système de combat va reposer sur des combos qui doivent s’enchaîner selon un certain rythme ; si vous êtes un adepte du bourrinage des boutons de votre souris, il faudra penser à prendre vos anxiolytiques au préalable, car ici, il faut frapper en rythme. Un premier clic sur un ennemi enclenchera une première série de coups, et il ne faudra cliquer à nouveau qu’une fois la séquence terminée, et ainsi de suite jusqu’à un maximum de cinq enchaînements. Et au-delà de ça, Geralt dispose de trois styles de combat différents ; attaque de groupe, attaque rapide, et attaque puissante.
Chacun de ces styles dispose donc de son propre rythme de combos, et sont adaptés à différents types d’adversaire ; si vous combattez un ennemi rapide, adopter le style d’attaque puissant vous mènera à la mort, car votre adversaire esquivera tout en profitant de la lourdeur de vos mouvements consécutive au style d’attaque. Bien évidemment, vous aurez la possibilité de parer et esquiver les attaques. Pour être honnête, il faut vraiment prendre le coup de main après avoir essuyé quelques impairs, pour réussir à apprécier ce système. Une fois maîtrisé, à vous les joies des fatalities, avec décapitations, démembrements, empalements et acrobaties. Mais, et cela est tout à fait personnel, je n’ai pas vraiment accroché à ces combats bien trop rythmiques pour moi.
Et qui dit RPG dit également bien souvent feuille de personnage, et The Witcher ne déroge pas à la règle sans tomber dans les travers ultra-chiffrés du genre. Nous avons donc la présence d’attributs (force, dextérité, endurance, intelligence) et de compétences, qu’elles correspondent au combat de mêlée ou à de la magie. Eh oui, car un sorceleur peut pratiquer un genre de magie, décomposée en cinq Signes : Aard (télékinésie pour repousser et renverser les adversaires), Igni (pyrokinésie pour incinérer les adversaires ou allumer un feu de camp), Yrden (piège magique jeté au sol pour affaiblir et immobiliser les ennemis), Quen (génère un bouclier protecteur) et Axii (pour charmer ou étourdir les ennemis).
Au fur et à mesure de la progression des niveaux du personnage, nous pourrons personnaliser les effets de cette magie, tout comme les effets des styles de combat, à travers des arbres de talent. Par exemple, pour le sort de feu, vous pourrez aussi bien augmenter la durée de son effet que l’angle que va couvrir la zone d’effet. A côté de cela, il faut savoir que les sorceleurs ne sont pas des humains comme les autres ; à travers l’alchimie, ils créent et ingurgitent diverses potions apportant des modifications physiques et mentales.
Pour créer une potion, cela se passe en plusieurs étapes ; dans un premier temps, il faut récupérer la formule, soit trouvées au hasard de vos pérégrinations, soit en les achetant à des herboristes. Puis, il vous faudra trouver les plantes en question, soit en les achetant, ou bien en allant les chercher dans la pampa. Et une fois que vous aurez tout ce qu’il vous faut, il vous faudra rentrer en phase de méditation pour qu’elle voie le jour. Ce système évite l’écueil du gars qui, dès lors qu’il entame un combat, ouvre son inventaire pour se crafter une popo.
Malgré tout, il vous sera tout à fait possible d’expérimenter en faisant votre propre mélange aléatoire de composants, mais c’est à utiliser avec modération car lesdits composants peuvent parfois être assez rares. Quoi qu’il en soit, alchimiste ne veut pas dire uniquement potions ! Vous pourrez fabriquer également des bombes, et des huiles à enduire sur vos lames pour les rendre plus efficaces contre un type d’ennemi en particulier. Toutes ces informations sont contenues dans le codex, où l’on retrouvera également toutes les informations sur les lieux, personnages, et monstres rencontrés. Pour autant, sachez que vous ne pourrez pas avaler des potions à la chaîne ; chaque fois que vous en boirez une, votre degré d’intoxication augmentera, une surdose provoquant la mort.
Graphiquement, The Witcher pousse le moteur de Neverwinter Night 2 dans ses derniers retranchements. Malgré les picotements de la rétine que l’on pourra ressentir au regard du passage des années, on peut dire qu’il reste extrêmement bien travaillé, grâce à une direction artistique de toute beauté, où les jeux d’ombres renforcent grandement l’ambiance oppressante qui se dégage du titre. L’impression de vie dans ce monde est omniprésente, car, au-delà du cycle jour / nuit et les effets météorologiques, les habitants vaquent à leurs occupation sans rester plantés comme des poteaux, les enfants crient, le tonnerre gronde au loin, tandis que les corbeaux s’envolent à votre approche.
Malgré l’impression de cloisonnement, on peut dire qu’on se sent littéralement immergé dans cet univers sombre, d’autant plus renforcé par des bruitages et doublages de très bonne facture. La musique colle elle aussi parfaitement au titre avec ses accents médiévaux. A vrai dire, s’il y avait un bémol à relever au niveau de la réalisation, je dirais que ce serait au niveau des nombreux PNJ que nous rencontrons qui sont plus ou moins clonés ; sans être rédhibitoire, on tique à chaque fois.
The Witcher : Enhanced Edition fut un jeu plébiscité par de nombreux joueurs de RPG, tant pour son univers, que son scénario, ses dialogues et ses graphismes. Et ils ont bien raison, car c’est bel et bien ces aspects qui m’ont poussé à aller au bout du titre. La progression y est lente, maîtrisée et onirique, comme dans un bon bouquin. Mais, pour ma part, j’ai eu bien plus de mal avec le système de combat, bien trop basé sur le rythme, alors que je n’en ai pas du tout le sens. Je recommande malgré tout cet excellent jeu, ne serait-ce que pour l’aventure qu’il procure.
Etorra : [/b]Je ne peux qu »approuver le « particulièrement libertin », Geralt produit peut-être trop de phéromones à cause de ses mutations :/
Je l’ai commencé il y a peu après avoir joué et plutôt bien aimé le 3
L’ambiance du jeu est vraiment sombre ça donne une étrange impression au début du jeu mais ce n’est pas un défaut
Il y a juste le système de combat qui ne m’a pas vraiment plu,
Voilà voilà bonne chance pour votre site