Rocket League
Vous aimez les jeux de baston de voitures en arène ? Vous aimez les jeux de football en salle ? Alors vous allez adorer Rocket League, le nouveau né de Psyonix qui fait suite à Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle-Cars sur PS3. Je vous le dis de suite : ce jeu est une bombe, une addiction, un véritable succès qui mérite vraiment sa réussite. Je voulais écrire un article au bout de 20 heures, j’en suis rendu à 500 heures de jeu, et je pense ne pas le lâcher avant longtemps, à l’instar d’un Trackmania tout aussi absorbant. Malheureusement, il souffre d’un grave handicap et pas des moindres, qui définira d’ailleurs son espérance de vie. Mais cela, vous allez le découvrir en lisant la suite de cette critique.
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Une salle, une balle
Rocket League est le croisement réussi entre la voiture en salle et le football. Mettez deux équipes, de un à quatre joueurs, les uns en face des autres. Deux camps avec but. L’enjeu est tout simplement de mettre des buts dans un temps limité à cinq minutes. Au pire, vous aurez des prolongations pour définir qui remportera la partie avec un but en or afin de départager les belligérants. Outre des matchs en ligne, classés ou non, vous trouverez aussi un mode exhibition pour faire un match seul contre (ou avec) des bots, ainsi qu’un mode saison simpliste, mais jouable.
Enfin, on peut jouer de un à quatre joueurs sur la même machine en écran scindé, voire de mixer des joueurs internet et des joueurs en local. On trouve aussi un mode entraînement. Ce dernier est composé d’un mode libre où vous pouvez essayer des choses tout seul, mais aussi d’un mode gardien, attaquant, et jeu aérien, avec différents niveaux de difficulté. De plus, le mode tutoriel vous apprend efficacement à découvrir les bases de jeu de manière simple, mais extrêmement complète.
Vous pourrez, après moult entraînements, vous lancer dans le mode internet et jouer en mode classé, ou pas. Le premier vous permettra de vous comparer avec les joueurs du monde entier, et le second de faire des matchs pour le fun. Le problème du second mode, s’il offre plus de possibilités, c’est que n’importe quel joueur pourra quitter la partie à tout moment. En mode classé, quitter un match vous interdira de jouer sur Internet durant 15 minutes. Une restriction que je ne trouve pas assez punitive et qui mériterait d’être plus dure. Mais je reviendrai sur l’aspect communauté un peu plus tard. Alors si vous commencez juste à découvrir le jeu, n’espérez pas battre les records de buts (par exemple) de ceux qui sont là depuis très longtemps, car leurs chiffres sont astronomiques.
Par contre, intéressons-nous au système de classement des joueurs dans le monde. Tout d’abord, lorsque vous lancez une partie sur internet, un système multiplateforme relie le monde PC aux consoles, mais le jeu fait en sorte que vous jouiez avec des joueurs ayant le même nombre de points que vous. Vous débutez avec 50 points, et vous en gagnez un certain nombre (au début, entre 7 et 10) à chaque victoire. Mais, vous en perdez aussi tout autant si vous êtes battu ! Ce nombre va donc varier selon vos résultat et sera différent selon le type de jeu (1 contre 1, 2 contre 2, 3 contre 3).
Mais, si l’équilibre est maintenu à peu près entre les deux équipes (à une centaine de points près), il m’est arrivé de jouer avec des joueurs ayant 1000 points de plus que moi (un dans chaque équipe), et là, la partie est toute autre. Tout d’abord, le jeu est bancal. Du coup, l’équilibre est maintenu au niveau points, mais pas au niveau level réel des joueurs, sachant qu’à tout moment, on peut effacer la totalité de ses résultats et recommencer à zéro. C’est ainsi que je suis passé maître à débutant deux fois de suite après plus de 1000 matchs faits !
Sachez que si les premiers seront assez faciles à gagner, très rapidement le jeu va devenir difficile et vous risquez de stagner, voire de ne pas progresser en termes de points de classement. Cela ne veut pas dire que vous ne progressez pas, mais vous êtes dépendant de vos co-équipiers. Avec un expert, vous serez tranquille, mais avec un débutant, il faudra être partout, tout en communiquant avec lui / eux.
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Une belle caisse avant tout
Le maniement d’un jeu de ce type est on ne peut plus important. Et sur ce point aussi, Rocket League fait fort. Jouable au clavier, tout comme au gamepad, il est conseillé de jouer avec ce second tellement les attributions des actions sont intuitives. Une touche pour accélérer, une pour freiner, une pour sauter et une autre pour le turbo. Voilà, vous avez tout. Le double appui sur le bouton saut vous permettra de sauter plus haut ; mais si vous appuyez deux fois de suite, plus une direction, votre voiture fera un salto dans cette direction.
Vous pouvez rajouter à cela le turbo qui vous permettra de vous envoler dans les airs durant un temps limité. Il vous faudra un certain temps avant de bien maîtriser la technique, mais vous ferez alors la différence durant les matchs. Cette jauge de boost se recharge automatiquement en passant sur des points d’énergie qui sont un peu partout sur le terrain. Mais, les recharges complètes sont situées sur les bords du terrain, ce qui vous obligera à vous écarter de votre but ; la vitesse pourra faire la différence lorsque vous serez en confrontation direct. A noter aussi que si vous foncez dans un adversaire à haute vitesse, il explosera dans un boum sismique. L’adversaire réapparaîtra alors au bout de deux secondes, à peu près dans un coin de votre camp. L’apprentissage de votre véhicule sera long, parfois fatigant, mais toujours payant lorsque vous mettrez des buts de manière spectaculaire.
D’ailleurs lorsque vous faites un match, le jeu calcule des points selon ce que vous faites durant la partie, et vous aurez un score. Si l’attaque est bien mise en avant, je trouve que la défense n’est pas franchement éclairée. Il vous arrivera de sauver un match en restant en défense et en ayant 100 points, alors que l’attaquant aura 500 points parce qu’il aura tenté de marquer, sans succès pourtant. On note d’ailleurs que les stratégies de jeu sont nombreuses, et qu’en équipe, les rôles d’attaquants et de défenseurs peuvent être attribués à chacun. Mais, difficile parfois de se cantonner à un rôle et de ne pas rester en retrait…
A chaque match joué, vous gagnez de l’expérience, ce qui vous donnera un rang (débutant, semi-pro, pro, vétéran, expert, etc…) et débloquera un gadget ou une voiture supplémentaire. Il sera alors possible de personnaliser votre voiture avec de plus en plus de personnalisations, en passant par l’option « garage ». Là, vous pourrez varier le type de voiture, la peinture (couleur et granulométrie), les jantes, l’antenne avec icône drapeaux ou autres, couleur et forme des gaz du turbo, chapeau, graffiti…. Le nombre est très important, et il sera rare de trouver deux joueurs avec le même modèle.
De plus, durant des évènements du calendrier, il sera possible de débloquer d’autres options pour votre voiture. A Noël, on a eu le droit à la série du Père Noël, pour Halloween aussi. Des options qui se débloquent au hasard, et qui ne le sont que sur des périodes précises. Il faudra ensuite attendre l’année suivante pour pouvoir les débloquer si vous ne les avez pas déjà. Il est dommage que les DLC avec les voitures, leur propre design et options, ne puissent pas être fusionnés avec celles du jeu de base. Il m’a ainsi été impossible de mettre un graffiti tête de mort sur une voiture d’un DLC, et vice versa avec le jeu de base.
Graphiquement, le jeu est propre et offre moult effets visuels. Il sera également possible de jouer dans des résolutions bien plus basses pour les machines en bout de course ; il vous faudra soit une machine de guerre pour faire tourner le jeu à quatre sur le même écran, soit baisser la résolution graphique. Les décors autour des arènes et salles closes, sont actifs tout autant visuellement que de manière sonore. Par ailleurs, même si le nombre de stades est assez limité, on pourra jouer avec une météo changeante et différente en fonction des heures du jour, et donc avec des palettes de couleurs un peu différentes. On notera aussi la présence d’un nouveau stade –Wasteland-, qui n’est pas intégré au mode classé pour l’instant. Peut-être lors de la saison 2 !
De plus, les développeurs apportent beaucoup de patchs qui complètent Rocket League avec de nouveaux styles de jeu (non classés), ce qui vous permet de varier les plaisir. On pourra ainsi rajouter, avec le mutator changer, pas mal de choses dans le match, comme la gravité, le type de ballon – un palet ou un cube comme ballon, c’est spécial – les surfaces de jeu, etc… Il existe aussi des DLC comprenant des packs de voitures supplémentaires avec leurs effets, mais rien qui va déséquilibrer le système et transformer le jeu en pay to win. Non, vraiment, une réussite de ce côté là.
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Communiquer, le maître mot. Mais pas dans ce jeu…
Malheureusement, devant tant d’éloges, on est face à un défaut qui risque de faire freiner des quatre fers les futurs joueurs : la communauté. Tout d’abord, il faut savoir que le jeu est un sport d’équipe qui demande une vraie stratégie et une communication entre partenaires. Il existe bien un mode un-contre-un, mais personnellement, je trouve qu’il n’a que peu d’intérêt ; vous vous voyez jouer au football en un-contre-un ? Non, moi non plus. Il existe aussi un système de tchat très efficace qui permet de définir une simple touche pour transmettre des informations capitales (« je l’ai« , « prenez ce tir« , « désolé« ). Il est aussi possible de taper ses propres messages entre deux buts, en public comme en privé pour son partenaire.
Donc, tout est mis en place pour créer une vraie dynamique d’équipe. Mais, trop souvent, un match sur trois, on tombe sur la connerie humaine. Entre les gens qui ne communiquent pas par tchat, ceux qui sont là pour vous insulter parce que vous avez raté une balle, ceux qui jouent comme s’ils étaient seuls (… alors qu’il y a un mode un-contre-un, je le rappelle), eh bien on s’énerve rapidement. J’ai testé beaucoup de choses et pris des comportements différents afin de voir la réaction des joueurs. Je peux vous dire que mon bilan est assez négatif ; on a vraiment l’impression – en mode classé – de jouer sa vie. J’ai ainsi pris comme insulte (… et pas qu’une fois) la liste suivante dont je m’excuse par avance des mots vulgaires que je vais utiliser : prends ton cancer, va te faire enculer, espèce de débutant, désinstalle ton jeu, va te faire foutre… plus toute une ribambelle d’autres.
J’ai joué sans mon rang et je me suis fait insulter en me faisant traiter de débutant. J’ai joué avec mon rang affiché et là je me suis fait insulter parce que j’avais fait une erreur. Si je restais en défense, je me faisais insulter parce que mon partenaire ne marquait pas de but et que l’on perdait. J’ai croisé des joueurs qui refusaient de jouer avec un débutant ou encore qui m’insultaient alors que j’avais plus de 300 heures de jeu. J’ai même croisé un joueur imbu de sa personne qui insultait les trois autres, co-équipier et adversaires, parce qu’on ne mettait pas nos rangs.
Ce qui est triste, c’est que cela reste un jeu, mais que l’esprit de nombreux est malsain et qu’ils se croient tout permis, alors qu’il jouent avec leur pseudo Steam et qu’il serait très facile de les retrouver. Le joueur se croit intouchable et l’esprit sportif du jeu se perd face à certains individus imbus de leur puissance, n’ayant pas encore fait toutes leurs dents. Aujourd’hui, je plains les débutants qui se trouvent avec ces joueurs. Alors, la meilleure solution pour éviter ce genre d’inconvénients est de rapidement trouver des partenaires, ou des amis avec lesquels vous allez jouer en duo, trio, quatuor sans vous prendre la tête. Parce que sinon, vous allez parfois vous sentir bien seul.
Avec le manque de communication, vous allez jouer non pas à deux-contre-deux par exemple, mais à trois-contre-un ; c’est à celui qui touchera la balle le premier en poussant l’autre. Alors qu’en mettant en place des stratégies, il serait si facile de dépasser ses défauts. Il n’est pas rare d’ailleurs d’avoir battu des joueurs bien supérieurs à mon équipe parce qu’il n’y avait pas de communication entre eux, voire pire, ils s’insultaient parce que l’un ou l’autre l’avait poussé…. Quand c’est en face, cela peut faire sourire. Lorsque c’est dans votre équipe, cela devient pénible.
Heureusement, la saison 2 vient d’apparaître : Un objet plus ou moins rare peut être gagné après un match et les points laissent place à un système de divisions, 12 au total, tout à fait opaque, car vous ne voyez plus vos points. Avant, on savait qu’avec 100 points, on était bronze 1. Aujourd’hui, on est une division, mais on n’a plus vue sur les points. Dommage, et à voir sur la durée. Par contre, l’arène Wasteland est intégrée au mode classé et enfin, très important, il est possible de signaler des abus de langage, et de rendre muet les joueurs un peu trop insistants sur leur micro. Un bon point pour atteindre la sérénité !
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En dehors du GROS point négatif, la communauté, le jeu est réellement une réussite. Facile d’accès, mais difficile à maîtriser, surtout pour les figures les plus complexes, le jeu est très addictif pour les amateurs. Mais, c’est normal car il vous faudra de très nombreuses heures d’apprentissage. C’est, je pense, le sacrifice à faire pour tout sport de haut niveau qui se respecte. Et pour ceux qui ne souhaitent que passer du bon temps entre amis sur la même machine, c’est un bon investissement aussi. Un must à posséder obligatoirement surtout que la saison 2 qui vient d’arriver corrige ce dernier défaut.
A propos de l'auteur : Killpower
4 Commentaires sur “Rocket League”
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Ouaip. Il tue ce jeu, mais la communauté pue du derche.
Peut être craquer pour la version One à 8 balles sur le store du pays de Poutine.
D’ailleurs, il y a du cross-platform au niveau des matchs ? (PC & consoles… ou séparés)
Uniquement sur PS4 et PC, mais rien ne dit que le rapprochement PC/One ne soit impossible, mais uniquement sur des serveurs dédiés Windows 10 si ça se fait.