R comme Rapide introduction au concept de Visual Novel

R comme Rapide introduction au concept de Visual Novel

– Ah, te voilà, ça tombe bien, fallait que je te voie.

Je regardai d’un air circonspect la loutre qui déposait déjà ses cendres un peu partout sur le carrelage. Oh, ce n’était pas sa bipédie qui me gênait, ni même son tabagisme galopant, non. C’était juste que généralement, quand on venait sortir un Grand Ancien ou apparenté de son sommeil, c’est que les choses devenaient… foutrement intéressantes.

– Ça fait dix, vingt, cent fois qu’on me le demande, et moi j’y connais rien, donc je me suis dit que tu pourrais…

Je voyais bien les babines poilues du mammifère remuer comme un poisson qu’on aurait sorti de l’eau, mais les mots ne m’atteignaient plus. J’étais déjà entré dans cette espèce de stase créative qui précède la ponte d’un article kilométrique, lourdingue et hautement satisfaisant pour ma personne (en d’autres termes, parfaitement indigeste pour le commun des mortels).

Elle était là, mon heure, cet instant étincelant, solaire où tout est en place, où enfin mon génie créatif allait pouvoir sortir le nez de sa poussiéreuse tanière et exploser avec la juste fureur vindicative d’un million de supernovæ qui pour les siècles marqueraient l’histoire de l’humanité.

– Enfin, enfin je vais pouvoir bombarder les gens de références obscures, leur apprendre les joies du hjklyubn, étoffer mon étude comparative d’Unreal World et DCSS, enfin je…

La moue dubitative de l’animal me coupa dans mon élan lyrique.

– Tu m’as pas écouté.
– Bah euh… en fait si.
– Alors de quoi tu parles ?
– M’enfin, Lippoutou, c’est évident, si tu viens me tirer de ma catatonie iérèlesque, ça ne peut être que pour un article sur les Roguelikes.

Il (Elle ? Ça ?) tira sur son clope, l’âcre fumée jaillissant de ses naseaux comme quelque fontaine de rage divine.

– Non. Les Visual Novels, bordel. Pas les Roguelikes.
– M’enfin, Touptibitou, je peux pas, Loutrage c’est tous publics, ça va tuer des bébés chats et faire fuir la bourgeoisie, ça va te coûter des vues, Manuel Valls va venir te tirer les oreilles.
– Manu… Mais… De quoi…

Sans plus faire attention à ses divagations, je m’affairai à récupérer dans le placard le peu de porto qu’il me restait. C’est à peine si sa voix parvint à m’atteindre tandis que j’admirais la rondeur de l’alcool emplissant lentement le verre.

– Écoute, moi je peux pas, j’ai piscine. Puis je voudrais pas passer pour un pervers. Alors que toi…

Je me retournai. C’était donc de cela qu’il était question. Il était désormais clair que la demande était sérieuse. Je pris malgré tout la peine de siroter un peu de mon breuvage avant de lui répondre.

– OK, t’as gagné, Petitbateau, je vais le faire, ton article. Ça tombe bien, ça fait un bail que j’ai plus joué à The Maiden Rape Assault: Violent Semen Inferno et à Become Tentacle, Attack the Castle and Impregnate the Girls.

J’aurais malgré tout eu l’immense satisfaction de voir la mâchoire de la bête se décrocher à la seule mention des deux titres. Ça paierait pour les trois mégots qui ornaient le sol de la pièce. Tandis qu’il sortait, je ne pus m’empêcher de marmonner à part moi :

– On a pas idée, quand même, prendre pour pseudo un truc comme Coupdebiniou…

 

Bonjour bonjour, voilà voilà, installez-vous, mettez-vous à l’aise, organes génitaux au vent si vous voulez, de toute manière ça va pas durer. Vous avez eu la patience d’arriver jusqu’ici, vous l’avez mérité. Que les choses soient bien claires, tout d’abord. Je n’ai pas prétention à me vendre comme un spécialiste en matière de VN, mais j’ai malgré tout deux gros avantages sur la moyenne de la populace.

  1. Je suis parfaitement bilingue anglais / français (et quand je dis parfaitement, ce n’est pas le « parfaitement  » mensonger qu’on indique sur les CV, qu’on soit bien sur la même longueur d’onde)
  2. Je suis un nerd. Un geek. Un mec bizarre, louche et asocial. Un de ceux qui ont fait le tour de la moitié des distros Linux disponibles, qui ne jurent que par Arch, mais uniquement par fainéantise parce que tout compiler ça casse les couilles ; j’ai pas que ça à branler), à récupérer les Windows de tout son entourage, à faire le service informatique de sa boîte de manière complètement officieuse, et à apprendre aux gens que le « copain qui s’y connaît  » , il s’y connaît autant que moi en entomologie.
  3. Forcément, avec tout ça, j’allais jouer aux visual novels tôt ou tard.

Les deux ne sont pas 100% requis pour pénétrer (… han, ça y est, on entre dans le côté graveleux du sujet) dans l’univers des visual novels (et apparentés). Le premier, par contre, oui. Sauf si vous avez pris l’option japonais. Auquel cas, more power to you. Et si vous n’avez pas compris cet idiome, bah c’est pas compliqué : vous pouvez lire cet article, mais vous n’en tirerez rien de plus que (peut-être) un peu de culture, et un ou deux termes abscons pour le commun des mortels. Ceci étant hors du chemin, peut-être serait-il de bon ton de se taper un mini-lexique, et deux ou trois explications.

On va d’abord diviser les jeux dont il est question en trois catégories. Mais même avant ça, on va parler (très grossièrement et de manière fort réductrice et généralisatrificationniste) de la présentation et du gameplay du genre dans son ensemble.

Le gameplay : clic.
Voilà.
C’est tout.
Oui, je suis sérieux.

La présentation : prends un décor, ajoute un personnage par devant, une grosse boîte de dialogue contenant une à quatre lignes de texte. Parfois de la musique, et parfois les dialogues sont doublés.
Voilà.
C’est tout.
Oui, je suis sérieux.

Je suis tellement sérieux que toute l’introduction à cet article a été écrite pour pouvoir rentrer dans ce genre de boîte de dialogue. Voilà voilà. Des bouchées de texte, en gros. Sauvegardez à l’envi et profitez de la lecture. Sur quoi on peut revenir au gameplay. De temps en temps, dans la boîte de dialogue, s’affiche un choix. Oui, comme dans un Final Fantasy où on peut choisir entre « Partir  » et « Rester  » . Clic. C’est tout. Voilà somme toute le fonctionnement de base d’une visual novel. Passons maintenant aux différents sous-types.

Tout d’abord, les kinetic novels. Ici, le gameplay est réduit à sa plus simple expression. Il n’y a pas même de choix à faire. En gros, une kinetic novel, c’est une nouvelle (ou un roman) audiovisuel, une expérience multimédia linéaire et propre, une simulation de marche. Sans la partie « marche  » . Et sans la partie « simulation  » .

Ensuite, les visual novels, qu’on a grosso modo décrites plus haut. Alors certes, il y a des variantes, des spécificités, etc. On pourrait citer le moteur e-mote, qui permet d’animer les personnages ; les visual novels utilisant la vidéo plus amplement que pour un simple générique, et j’en passe. Mais le cœur de l’expérience ne change pas : c’est un livre dont vous êtes le héros. Sauf qu’au lieu d’avoir un choix toutes les quinze lignes, on en a un toutes les quinze minutes à quinze heures (et j’exagère à peine).

Et puis il y a tout le reste. Enfin, façon de parler. De nombreux jeux ont des éléments de visual novel plus ou moins marqués, avec à côté de cela du gameplay sous une forme ou une autre, qu’il s’agisse de time management, de stratégie, de JDR, ou même de baston. Enfin, il y a dans tous ces jeux nombre de genres. Cela peut aller du slice of life à la science-fiction, du nukige au nakige, du policier au post-apocalyptique, de la fantasy à la grosse daube. Il y en a pour tous les goûts.

J’en vois deux qui paniquent tout au fond, on repasse par le dictionnaire. Le slice of life, comme son nom l’indique, c’est une « tranche de vie  » , un épisode de vie de tous les jours, saupoudré à l’envi de drame, de comédie, de cul, ou de surnaturel. Un nukige, c’est un jeu à se branler. Désolé d’être cru, mais c’est difficile de tourner autour du pot, là. Le genre de trucs où on utilise qu’une main puisque l’autre est occupée, et où le scénario n’a d’autre intérêt que de passer d’une scène salace à une scène censurable. Un nakige, c’est le mal incarné. C’est… eh bien disons que c’est un jeu à gros impact émotionnel, pour simplifier. Le genre de trucs qui arracherait une larme à l’Odieux Connard, à Chuck Norris, et à Steven Seagal. Non sans déconner.

C’est bon, on peut continuer ?

Les visual novels, de par leur nature, ont donc un gros avantage sur le reste de la production (et un gros inconvénient aussi) : tout est question d’écriture. Si l’écriture est bonne, la novel est réussie. Dans le cas contraire… Et c’est bien là tout le problème. Pour deux raisons distinctes (ou une seule, selon votre niveau en jap’) : la première étant la qualité intrinsèque de l’écriture, la seconde la qualité de la traduction. Car pour pouvoir se lire, il faut bien souvent que traduction il y ait. Or on perd toujours de la subtilité dans ce genre d’exercice, quand ce n’est pas de la finesse ou de la poésie. Pour avoir beaucoup et longtemps traduit, je puis vous assurer que ça ne s’improvise pas (et que je m’arrache les yeux sur 99% de la production de merde des bouseux qui s’imaginent en être capables – j’en profiterai pour ajouter que ça me fait mal au cul de voir de bons jeux ainsi massacrés par des illettrés et des sous-doués technologiques). Mais passons.

Le gros souci, c’est la qualité de l’écriture même. Au-delà des problèmes de localisation, il y a la plume de base, et là… C’est souvent inégal. Voire dahuesque (dans le mauvais sens, le dahu). Qu’il s’agisse d’auteurs nippons ou occidentaux, déjà il n’est pas facile de plaire à tout le monde, et puis tout le monde n’est pas doué. Certes, pour un nukige c’est pas la mort, mais si on se met en tête d’écrire un truc intéressant, le manque de talent peut vite s’avérer gênant. Et c’est à peu près tout ce qu’il y a à dire sur les visual novels. Vous savez à présent de quoi il retourne ou à peu près, et soit vous avez envie de creuser, soit la lecture c’est pas votre tasse de thé et de toutes manières environ 10% des mots lâchés sur cette page virtuelle vous sont passés largement au-dessus du plexus brachial gauche. Auquel cas on se demande bien pourquoi vous avez cliqué en sachant que c’était moi aux commandes. Ou alors vous ne saviez pas. C’est pas grave. Maintenant, vous savez.

Par où qu’on peut / doit commencer donc (gratuitement pour pas vous ruiner sur un truc qui ne vous plairait potentiellement pas) ?

La question n’est pas simple. D’autant que suivant vos affinités, il peut même parfois être préférable de regarder un anime plutôt que de vous taper une novel en entier. Mais passons. Si vous ne panez que le français, je vous conseillerais bien volontiers de commencer par Katawa Shoujo, une OELVN (une VN originalement écrite en anglais, ou Original English Language Visual Novel). Et suivant vos affinités avec les scènes de cul bien grasses commentées par des blaireaux ivres du genre qu’on trouve dans les émissions de foot, de désactiver ou non les h-scenes (un terme quelque peu euphémique servant à parler des scènes de boule, sans dire « scènes de boule  » ) de ladite novel.

Si vous vous dépatouillez plutôt pas trop pourravement en angliche, vos horizons s’ouvrent quelque peu. Vous pouvez toujours commencer par Katawa Shoujo, mais en anglais, histoire de ne pas devoir subir l’absence complète de maîtrise grammaticale des abrutis qui l’ont traduit. Vous pouvez aussi vous pencher sur Narcissu, une kinetic novel sur la vie, la mort, la liberté (et autres considérations philosophiques), ou encore sur Everlasting Summer, je ne dirai rien même sous la torture, comme pour Katawa Shoujo. Ou alors sur Rising Angels: Reborn, une histoire science-fictionnesque sympathique et rythmée, dont l’écriture n’est peut-être pas la meilleure et les plot twists pas très twistifiants, mais qui pourrait vous laisser un souvenir sympathique, ou même sur Don’t Take It Personally, Babe, It Just Ain’t Your Story (si si, c’est le titre), qui se penche entre autres sur la place qu’ont les réseaux sociaux.

Si par un bienheureux hasard vous maîtrisez la langue de Masaoka Shiki, alors le monde est en quelque sorte votre huître, mais d’un autre côté je doute fortement que vous n’ayez jamais lu la moindre visual novel. Je ne vous ferai donc pas l’affront de vous dire par où commencer. Quoi qu’il en soit, tous les exemples proposés ont en commun d’être gratuits… Et affreusement courts (à l’exception peut-être de Katawa Shoujo, grâce à sa rejouabilité). Sachez tout de même que les visual novels payantes peuvent être aussi, voire plus longues que votre jeu moyen. Certaines se raclent en une soixantaine d’heures, un peu comme un bon RPG, juste avec VACHEMENT plus de texte.

Si on devait pour terminer cette brève introduction aux visual novels citer quelques auteurs / studios « classiques  » (ou du moins connus ; tout est relatif, certes, mais ce sont des noms que vous entendrez forcément si vous vous penchez sur le sujet), envoyons pêle-mêle Jun Maeda (et le studio Key), Christine Love, Winter Wolves, Hanako Games, Ryūkishi07, Type-Moon, Kotaro Uchikoshi, et fort malheureusement Winged Cloud (que je ne saurais trop vous déconseiller).

 

Libre à vous d’entamer vos recherches par ces quelques noms et les œuvres dont ils sont responsables pour voir vers quoi vous diriger ; tout comme avec les romans, vous aurez vos auteurs, vos genres de prédilection. Sachez tout simplement que les visual et kinetic novels sont un genre de niche, qui ne plaira jamais à tout le monde, non seulement parce qu’il s’agit d’un gros investissement financier (les jeux de niche sont rarement bon marché) et temporel (la plupart des jeux sont longs, malgré tout, et il vous faudra vous tenir à vos novels si vous ne voulez pas perdre le fil de l’histoire), mais aussi parce que ce n’est pas parce qu’on aime lire qu’on apprécie ce genre de jeux (et vice versa).

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A propos de l'auteur : Hyeron

Pourrait retourner jouer à Call of Duty comme on le lui suggère, s'il avait seulement déjà approché cette franchise

14 Commentaires sur “R comme Rapide introduction au concept de Visual Novel”

  1. Toupilitou dit :

    Nan, mais, sinon, si tu y tiens, tu peux le faire ton article sur les Roguelike :P

  2. flofrost dit :

    Parmi les boites connues dans le VN, y a Overdrive, j’ai un peu l’impression que c’est ceux qui font le AAA du genre. Par exemple avec Kira kira qui m’avait vraiment surpris étant donné mes préjugés sur le genre, Edelweiss qui m’avait bien fait marrer ou Deardrops que j’ai jamais touché mais qui a de bons retours.

  3. Hyeron dit :

    Ah bon ? Je les trouve dans la norme, Overdrive, perso, je vois pas ce qui te fait dire qu’ils font du AAA O_o

  4. flofrost dit :

    Ben leurs prods sont les plus connus et les plus facilement trouvable, c’est d’ailleurs pour ça que quand j’avais voulu voir ce qu’il en était exactement du VN, je suis allé directement vers leurs titres, tout simplement.
    C’est pour ça que j’ai dis que j’avais cette impression (je n’ai pas énoncé un fait il me semble pourtant que c’était clair), c’est quand même un peu l’un des éléments principal des AAA la visibilité, c’est pas forcément les meilleurs jeux, mais c’est ceux dont on parle, et donc qui ont pignon sur rue. Les jeux que tu cites, j’en ai jamais entendu parler (à une exception dont je parle plus bas), mais je n’ai qu’effleuré la surface du genre, et à cette surface il y avait les prods Overdrive tout simplement.
    Et sinon donc ce VN qui avait ses persos ayant un handicap ne devait pas son buzz qu’au phénomène « bêtes de foire » ? Je suis content de l’apprendre, j’y jetterais sans doute un coup d’oeil un de ces quatre. J’en avais parlé avec la loutre, mais ne me souvenais plus du nom, donc merci, maintenant même si ma mémoire me joue des tours, je saurais ou le retrouver ;)

  5. Hyeron dit :

    Les plus connus ??? Sur quelle planète ? ^^’
    Je peux me tromper, mais à mon avis, comme tu le dis toi-même, c’est plutôt que tu as atterri là. En toute honnêteté, j’ai beau me balader sur tout ce qui discute de VN, les noms dans l’article ressortent bien plus souvent, Overdrive, jamais. Tout juste si j’ai tilté. Ou alors c’est moi qui ai atterri sur un coin bizarre, va savoir. En ce qui me concerne, si un seul studio sort du lot, c’est Key. Ce sont eux qui reviennent toujours dans les conversations, eux qui ont le plus de VN adaptées en anime (quasiment toutes), Jun Maeda est tenu en haute estime par énormément de monde, et j’en passe.
    De même, dans ce qui est au-dessus : Hanako, Winter Wolves et Christine Love sont « les » trois gros noms en OELVN, et les autres baaaaah 999, Steins;Gate, Higurashi, … si on veut du connu, je crois que c’est difficile d’aller plus haut (hormis avec les Ace Attorney, mais ràf je suis un PCiste et les VN c’est principalement PC)/
    Pour ce qui est de Katawa Shoujo, non, c’est juste que c’est une OELVN plutôt bien branlée (hors les scènes de cul si tu veux mon avis, qui sont parmi les pires que j’aie lues), basée sur quelques artworks et est le fruit d’un effort communautaire de 4chan (c’est surtout pour ça que c’est connu : vu d’où ça vient bah d’office t’avais déjà une grosse communauté derrière) smile

    EDIT – Tiens, juste pour le fun. Je viens de googler « best known vn authors studios », voilà ce que ça m’a sorti : https://www.gamefaqs.com/top10/2781-the-top-10-visual-novels-as-voted-by-the-r-visualnovels – juste histoire d’illustrer mon propos ^^
    RE-EDIT – Depuis ce post de 2015 le plus gros a été traduit officiellement et est dispo… sur Steam.

  6. flofrost dit :

    En fait lorsque j’ai voulu m’y intéresser, j’ai voulu faire ça « proprement » on va dire, donc j’ai cherché des sites vendant ce genre de produits, et celui que j’ai choisi après quelques recherches mettait clairement (peut être toujours d’ailleurs ça fait un moment maintenant) leurs productions en valeur, et quand j’ai fait des recherches je n’ai eu aucun souci à trouver des articles parlant de ces jeux, voir même des soluces (genre y a besoin d’une soluce pour les jeux que j’ai cité, si encore c’était pour les versions jap, mais non, c’était bien suite aux versions anglaises ^^). Après je vais pas non plus te cacher qu’à l’époque, ayant quand même pas mal de préjugés sur le genre, il ne me serait pas venu à l’esprit « d’oser » aller sur un site de fans du genre. Du coup j’ai peut être fait un peu les choses « à l’envers » en cherchant d’abord le lieu ou me les procurer, mais c’était volontaire puisque je ne voulais vraiment pas aller sur des sites spécialisés, et me retrouver hypé sur un truc sans pouvoir le trouver.
    En gros tes propos me laissent à croire qu’au final là ou j’ai fait mon marché, ils ont sans doute un contrat privilégié avec Overdrive, je pourrais m’en offusquer, mais bon, vu que les deux jeux m’ont fait passer un bon moment, ce serait un peu idiot de ma part.
    Par contre pendant que j’te tiens, J’en avais aussi pris un autre suite à une promo, le coté enquête m’avait intéressé, mais au final je ne l’ai jamais lancé (même pas sûr de l’avoir téléchargé d’ailleurs, les achats compulsifs c’est le mal), c’était (de mémoire sans aucune triche) kawa no shoucho…Bon ok, en fait après une recherche il s’avère que c’est Kara no shoujo, mais j’étais pas loin, surtout que ça doit bien faire 5ans ou pas loin ^^

    En fait je pense que tu auras compris qu’à l’époque je n’ai pas souvenir d’avoir vu ce genre de titre sur steam, mais c’est vrai que depuis j’en vois quelques uns. D’ailleurs j’aimerais bien savoir si ça marche la loutre, car vu la quantité de texte à traduire, vaut mieux avoir la certitude d’en vendre un peu, enfin je parle bien entendu des trads de qualités, car comme dis dans l’article, y aussi la solution du truc amateur, voir des fois du truc sensé être pro mais qui pue grave l’amateurisme.
    Dans tout les cas, merci pour le lien, ça me donne une idée de titres auxquels m’intéresser, qui sait peut être pendant les prochaines soldes steam.

  7. Toupilitou dit :

    La réponse à ta question la semaine prochaine :P

  8. flofrost dit :

    Non mais regardez la moi entrain de nous faire du teasing cette sale bête.
    Hyeron, je peux t’emprunter ta pelle ?

  9. Hyeron dit :

    Pelle donc dans la joie et l’allégresse.
    Effectivement, t’as dû te coltiner MangaGamer ou quelque chose comme ça. Après faut rendre à César : ils ont fait du bon taf pour vulgariser la chose et gratter là où ça démangeait pour les amateurs de la première heure qui voulaient passer par le circuit légal (quand seulement c’était possible).
    Par contre oserais-je dire que tu te plantes sur le point de la trad ?
    En fait, de ce que j’ai pu voir avec Clannad, Planetarian et Narcissu, les trads ont d’abord été faire par des amateurs… Sauf que lesdits amateurs déjà étaient putain de motivés, attendu que oui y’a le texte, mais y’a aussi tout le foutoir dû aux polices, les mini-jeux, et on en passe (par exemple Tomoyo Ever After, en amateur, est sortie sans Dungeons and Takafumis, justement parce que techniquement c’était hors de portée (D&T étant un jeu complètement parallèle débloqué à la fin de la VN).
    Les dits amateurs, au final, ont kickstarté… et réussi à acquérir les droits. Et ont donc pu retoucher leurs traductions existantes et rajouter ce qui manquait etc.
    La qualité est plus que tout à fait correcte. Certes si tu chopes un patch <100% tu vas tomber tôt ou tard sur du gibberish parce que le hacking, ça reste le hacking ; mais le 100% est généralement tout à fait correct, voire tout à fait correct (si tu vois ce que je veux dire).
    Quant à savoir si ça rapporte… Je ne pense pas que ce soit une question équilibrée. En ce sens que, pour les VN jap’, l’amortissement se fait sur le marché intérieur. On a pas vu Key ou Âge prendre le taureau par les cornes pour s’exporter (et ça se comprend, la VN, ça reste méchamment confidentiel malgré tout).
    Seulement voilà : y’a eu des animes, les animes ont été traduits, et entre les fans de VN qui se tapent des cours de jap’, ceux qui traduisent, les teams de fansub et les fans d’anime, la base d’utilisateurs a commencé à grandir.
    Aujourd’hui on commence à voir quelques efforts pour taper à l’ouest, ça fait du bien.
    Mais pour en revenir au pognon : ça rapporte. Peut-être pas des milliards, mais assez pour rester à flot.
    Je te balance un thread : https://forums.fuwanovel.net/topic/6437-visual-novels-budget/ (fuwanovel est un des « gros » sites dédiés aux VN) et je t’invite à ouvrir le spoiler du deuxième post et à te baigner dans le pognon en faisant de petits bruits de contentement absolument ignobles. <img class= » />
    Qu’on parle du Japon ou de l’occident, un studio qui sort plusieurs VN, par définition, se fait assez de pognon pour survivre. Dans le cas contraire, soit la VN était pourrie, soit le prix était très mal calculé.

    Pour ce qui est des OELVN, bah y’a les trucs qui marchent à la passion, genre Katawa Shoujo et Sepia Tears, et y’a ceux qui marchent à la graille… Et là le prix grimpe assez souvent, en fonction du public.
    T’as qu’à regarder la foultitude de VNs sorties par Hanako et Winter Wolves et regarder les prix de leurs productions récentes (ça baisse avec l’âge, bien entendu). Sinister Design l’avait déjà expliqué sur son blog y’a une paire d’années (non, SD ne fait pas de VN, mais c’est pertinent) : ouais, les jeux sont chers ; ils sont chers parce que c’est des jeux de niche, et donc tu dois compenser la quantité par le prix.
    Mais bref. Honnêtement j’ai rarement eu à me plaindre des traductions EN des VN, certes y’a parfois des trous grammaticaux gros comme des héliports, mais y’a aussi énormément d’amour dedans : t’as qu’à voir la Dangopedia de Clannad, qui est là depuis la période amateur.
    Le mot-à-mot ça passe bien mieux en anglais qu’en français, tu peux me croire.

  10. flofrost dit :

    « Le mot-à-mot ça passe bien mieux en anglais qu’en français, tu peux me croire. »
    Je veux bien te croire, d’ailleurs en voyant la complexité de notre langue, des fois je me dis que c’est peut être pas plus mal que le jeu vidéo ne soit pas vraiment une priorité en France, car je plains les pauvres amateurs étrangers qui voudraient faire des trads ^^
    Sinon je ne remettais pas en cause les trads amateurs, au contraire, les mecs font ça par passion, et souvent font du bon et beau boulot, mais normalement le taf d’un pro doit être meilleur, et je soulignais surtout le fait que malheureusement, on tombe régulièrement sur des trads pro qui feraient rougir de honte nombre de traducteurs amateurs alors qu’eux font ça bénévolement.
    Et sinon bravo pour la déduction au sujet du site dont je parlais, si j’osais vu le sujet, je ferais une analogie avec le golf en disant que tu as réussi le trou en un :p

  11. Hyeron dit :

    Nah mais t’sais, amateur étranger ou amateur franco-franchouillard, même combat : y’en a pas un pour être capable d’écrire son propre nom sans faute, en français.
    Je remets en cause parce que quand t’es pas capable, tu demandes. Si tu sais pas reconnaître manne de mâne, t’as besoin d’un correcteur. Si tu prends pas un correcteur, crève.
    En prime toi tu vois ça d’un œil extérieur… Moi j’ai eu le nez dedans… Tu peux à peine imaginer l’arrogance des mecs.
    Tu démontres par A+B toutes leurs erreurs, à tel point que MÊME LE RESTE DE LA COMMUNAUTÉ constate à quel point c’est de la merde ? Tu veux savoir ce qui change et ce qui est corrigé ? RIEN.
    Rien parce que personne n’a les couilles de donner à ceux qui savent du pouvoir. Ah non, malheureux, c’est fait par la communauté donc tout le monde est égal.
    Té, je vais te donner un exemple : ETS2. Y’avait des fautes JUSQUE DANS LES COMPTEURS. Je m’en suis mêlé. Ils étaient deux et se connaissaient IRL. Les corrections fonctionnaient au vote. Je te laisse deviner ce qui s’est passé après mes 4 premières heures de corrections.
    Et oui, j’ai tout bien expliqué et même le forum anglophone était horrifié par l’ampleur des merdes présentes dans la traduction.
    Quand je parle arrogance, je parle pas d’attitude hein. Je parle de compétence. Les mecs étaient incapables de reconnaître la moindre faute.
    À ce jour, « pôle emploi » est toujours dans le jeu, pour te donner un exemple. Or « pôle emploi », c’est de la localisation, pas de la traduction. Et la version FR est globale. C’est de l’amateurisme dans le sens le plus péjoratif qui soit.
    Regarde Hand of Fate.
    Regarde… bah partout en fait.
    Regarde Beholder.
    Et même chez les pros ils font de la merde : regarde Talisman DE, regarde GhostControl Inc.
    Des singes. Des putains de singes.
    C’est inacceptable. Voilà des années que je prône la mise en place de tests de compétence Y COMPRIS pour les amateurs.
    Tu veux que je te dise combien j’en ai vu avoir la présence d’esprit d’en passer par là ?
    DEUX.
    Hideout Games, sur Manor of the Damned! (dispo sur Steam) – et même ça ça veut pas dire que c’est exempt d’impuretés. Ça veut juste dire que ça a été traduit à peu près correctement et vérifié par des sources extérieures à peu près compétentes (des étudiants en traduction). Je le sais, c’est moi qui m’en suis occupé, moi qui ai fait en sorte de coller une ambiance poussiéreuse sur les textes, moi qui ai eu le feedback du dev me disant que ses checkers l’avaient vu. Ce qui veut pas dire qu’il reste pas des coquilles. Mais des pans de texte ont changé pour éviter le mot-à-mot et rester dans l’ambiance (l’esprit, la lettre, tout ça…), et surtout tout a été fait pour qu’on ne sente pas la traduction.
    L’autre m’a fait traduire un synopsis d’épisode de Dr Who. Je l’ai fait et je lui ai indiqué toutes les nuances perdues et argumenté tous les choix faits sur la version française, de manière qu’il sache pourquoi tout avait été traduit comme il l’avait été avant d’envoyer à son/ses checker(s). Il ne leur a jamais envoyé : quelqu’un qui est capable de t’expliquer pourquoi il a fait un choix c’est un traducteur. Quelqu’un qui ne sait pas traduire « Got it », c’est un singe.

    Dans le même registre, j’ai croisé très exactement UN développeur prêt à prendre ses responsabilités, à virer son ancien traducteur et à demander une nouvelle traduction pour son jeu : Trent Gamblin sur Monster RPG 2. Crois-moi sur parole : tu voulais pas avoir l’ancienne traduction entre les mains.

    Quand t’as UN traducteur, faut qu’il soit putain de bon. Quand t’en as plusieurs, faut un contrôle et une hiérarchie. Pas plus compliqué que ça.
    C’est facile de se planquer derrière « ouais mais on est amateurs hein, y’a des fautes mais on a essayé ». Tiens, regarde : « ouais mais j’ai pas mon permis hein, y’a vingt morts mais j’ai essayé. » « Ouais mais je suis pas maçon hein, y’a la moitié du mur qui va s’écrouler dans les deux ans mais j’ai essayé. »

    Pour l’anecdote et pour conclure : j’ai croisé un, très exactement UN, traducteur professionnel. Et je veux dire par là un mec dont c’était la profession, mais aussi/surtout dont les compétences étaient là. Crois-moi : c’est la seule traduction où j’ai pris mon pied à bosser en équipe. Je le referais et je repasserais même par les semaines de galère à hacker le bouzin avant d’avoir le support des devs avant s’il le fallait.

  12. flofrost dit :

    « c’est fait par la communauté donc tout le monde est égal. »
    Ah ça, une belle saloperie, une utopie à la con qui connait son heure de gloire depuis l’arrivée des startup, coïncidence, on en parlait justement y a pas longtemps avec la loutre. Après là dedans y a deux catégories, ceux qui utilisent ça pour faire croire à leurs employés qu’ils sont dans l’entreprise idéale mais en fait les presses comme des citrons, et pire, ceux qui y croient vraiment. J’ai déjà participé à une réunion de travail avec ce genre d’illuminé, j’ai rarement eu autant envie de tuer quelqu’un, même si une personne te sort un truc complètement con, faut pas être méchant et le lui dire, non, on va la mettre en pratique, résultat tu prends un retard de malade à cause d’un demeuré mais vu qu’on est tous égaux, c’est pas grave, on est tous là pour rattraper le coup. Bordel rien que de m’en souvenir j’ai envie de cogner quelqu’un…
    Bon, j’ai apporté ma propre pelle, alors on coince la loutre et on se fait un concours pour savoir lequel va éclater la piñata ?

  13. Toupilitou dit :

    J’irai poser un étron sur ton paillasson avant même que tu ne commences à courir avec ta pelle !

    D’ailleurs, courir, j’ai cru comprendre que c’était pas ton fort :P

  14. flofrost dit :

    Non mais c’est juste que courir en étant crevé physiquement (5heures à tondre et débroussailler) et mentalement (c’est ce matin là que j’avais le rendez vous dont je t’avais parlé) c’était pas une bonne idée.
    Au fait, si j’avais accepté leur truc à la con, le lendemain j’avais le droit à des tests pour voir si je pouvais participer, ah oui, et le mot pour les décrire c’était « ludiques » ^^


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