Pro Basketball Management 2016
Version presse fournie par Cyanide
Je pourrais évidemment pipoter en vous disant que le basket, c’est toute ma vie, et que je connais tous les noms des joueurs mondiaux sur le bout des pattes… mais il n’en est clairement rien ; tout au plus cela ferait sourire ceux qui me connaissent. Quant aux jeux de management sportif, le dernier auquel j’ai touché était un relatif au football, il y a environ vingt ans de cela. Pour le coup, il s’agit clairement d’un jeu de niche, dont je ne suis pas vraiment le joueur cible. Mais Pro Basketball Management 2016 arrive-t-il malgré tout à être fun, y compris pour les néophytes ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Pour tous ceux qui s’imagineraient trouver en Pro Basketball Management 2016 (PBM 2016) un hybride entre jeu de management sportif et NBA2K, passez vite votre chemin. Rien ici ne vous décollera la rétine, car c’est définitivement un jeu de gestion. Série développée à l’origine en 2012 pendant ses études par Victor Da Costa, ce dernier créa le studio Umix en 2013, dans le but de produire une itération annuelle de son œuvre avec une équipe de développement élargie. Et pour la version 2015, il croise la route de Cyanide qui co-développe le jeu depuis.
Alliance plus que bienvenue, étant donné que Cyanide n’est pas étranger aux jeux de management sportif, avec par exemple sa série à succès Pro Cycling Manager. Association qui ne m’étonna guère finalement ; lors de l’interview que j’avais réalisé du boss de Cyanide, il m’avait affirmé qu’il était relativement friand des jeux annualisés, car ils amènent une certaine stabilité financière, et permettent ainsi de pérenniser d’autres projets plus ambitieux.
Il faut également noter que, n’ayant pas les droits pour utiliser les modèles et les noms des stars du basketball, ces derniers sont légèrement différents, bien qu’aisément reconnaissables, car seulement une ou deux lettres ont été changées. Pour les connaisseurs, cela pourra vous arracher un sourire (… les plus fous patients pourront même modifier la base de données pour rétablir les bons noms), et pour ceux qui comme moi sont largués dans ce domaine, cela n’aura absolument aucune incidence. Voire même, cela m’arrangeait finalement, puisque j’ai eu l’occasion de créer mon équipe de toute pièce, sans avoir à me soucier de mes lacunes. Au delà du look et des noms, je pense par contre que les statistiques de chaque joueurs ont été intégrées scrupuleusement ; Tony Parkar transformait clairement mes défenses en gruyère…
Ainsi, malgré le fait que plus de 1000 équipes soient déjà implémentées dans la base de données, vous aurez tout le loisir de créer votre petite équipe customisée à l’aide du Database Editor. Ainsi, la célèbre équipe malgache de renommée interstellaire, Loutrage, et ses brillants joueurs que sont Marcheur, Flofrost, Ouega, Prypiat, Dio, et Picq, sont dirigés par le non moins exceptionnel coach Toupilitou – eh quoi ?! Il faut savoir se lancer des fleurs ! Afin de les occuper comme il se doit, on retrouve dans PBM 2016 plus de 70 championnats (… y compris ceux des équipes féminines), qu’ils soient universitaires, nationaux, ou bien encore internationaux. C’est ainsi que, profitant vénalement de leur inexpérience, je les ai inscrits pour une pelleté de tournois universitaires, histoire de me faire la main.
Quelle incidence de les inscrire dans des tournois universitaires ? Ce sont ces fameuses compétitions où la rémunération se résume à un pet de loutre. Autant dire qu’avec des joueurs de haut-niveau, cette situation aurait été impensable. Mais après tout, il faut faire avec ce que l’on a, surtout avec un budget méthanisé. La gestion de la masse salariale n’est clairement pas une donnée à prendre à la légère si vous ne voulez pas éclater vos finances, voir vos joueurs démotivés, ou bien encore vos investisseurs vous fuir comme la peste. Sachez simplement que la masse salariale ne concerne pas uniquement les joueurs, mais également d’autres personnels (… et qualifiés si possible), tels que les entraîneurs, les thérapeutes, etc…
Les aficionados de chiffres vont être servis, puisque le curseur de gestion budgétaire ira du prix de la billetterie, aux tarifs du magasin de goodies. Vous découvrirez finalement, en jouant à ce jeu, qu’en chaque manager sommeille un radin en puissance. Quoi qu’il en soit, l’avantage avec une équipe de newbies, c’est qu’ils ne sont pas encore assez renommés pour faire les princesses et coûter un bras chacun.
Les règles du basketball ? Je les connaissais brièvement, et à force d’expérimentation sur le banc du coach, j’ai finalement réussi à faire quelque chose d’à peu près correct. Je passerai par contre sous silence mes défaites répétées contre l’équipe nationale du Laos… Pour autant, il n’y avait pas que mon skill de mollusque qui était la cause de ces échecs ; avec son interface bardée d’informations, j’ai légèrement galéré pour arriver à mes fins, ou pour simplement saisir tous les tenants et aboutissants en début de partie. Quoi qu’il en soit, à force d’essais et de tâtonnements (… il a fallu quelques heures tout de même), on finit par capter le truc et ainsi réussir, par exemple, à déterminer quels sont les joueurs à titulariser, et ceux à se garder sous le coude en tant que remplaçants.
L’aspect entraînement est lui aussi assez poussé ; on devra, par joueur, déterminer la durée quotidienne de l’entraînement, positionner le curseur relatif à la décomposition dudit entraînement (… à partager entre individuel et en équipe), mais également définir des conditions particulières pour les jours avant ou après les matchs. Il sera possible de définir une tactique de formation, à savoir si par exemple vous préférez favoriser la défense, ou si vous mettez l’accent sur les paniers à trois points. Toutes ces tactiques auront un impact direct sur vos performance en match, de manière d’autant plus importante si vous laissez l’IA gérer les rencontres à votre place.
Lorsqu’un match survient, il est donc possible d’en simuler rapidement le résultat, sans avoir réellement de prises sur son cours. Il faut juste avoir une confiance absolue envers les tactiques choisies, les stats de vos joueurs, ainsi que leur synergie et efficacité en tant qu’équipe, sans bien évidemment négliger toutes les données de l’adversaire. Il sera tout de même possible de laisser défiler normalement le match en choisissant la vitesse, et en ayant possibilité d’intervenir. On se retrouve alors avec une représentation 2D ou bien 3D, au choix, qui présentera succinctement les différentes actions en cours. Rien de réellement intense, puisque les graphismes sont sommaires, bien que l’ambiance sonore, avec crissements de chaussures sur le terrain et bruit de foule, puisse mettre légèrement dans le bain (… écouter du Queens Of The Stone Age à la place passe tout aussi bien). Pour ma part, j’ai tout de même une préférence pour la vue 2D avec une représentation simpliste des joueurs ; je la trouvais bien plus lisible que la vue 3D.
La principale obsession du coach, au delà de ne pas cumuler les déficits, sera de complaire autant aux fans de l’équipe qu’à la direction et aux investisseurs… Sans pour autant oublier les joueurs, car sans un jeu de qualité de la part de ces derniers, tous les autres protagonistes tireront la tronche devant de piètres résultats. Appliquer des tactiques foireuses en cours de match, faire jouer les basketteurs alors qu’ils sont épuisés, prodiguer des entrainements hasardeux, les payer avec un brin d’herbe et un caillou ; tout cela jouera sur le moral et la fatigue de l’équipe, et donc sur ses performances. Pendant un match, vous aurez même la possibilité d’engueuler (… ou d’encourager) les joueurs s’ils jouent comme des mouettes, mais sachez utiliser vos gueulantes à bon escient, sous peine d’avoir un effet contre-productif. Quant aux supporters, si vous fixez des prix exorbitants aux billets et aux goodies, tout en ayant des résultats médiocres, il vous fuiront, ce qui impactera forcément vos recettes budgétaires.
Que dire de plus, si ce n’est que Pro Basketball Management 2016 est un jeu de gestion sportive relativement austère, mais ultra-complet avec une base de données tout simplement énorme. M’est avis qu’avec un travail sur l’ergonomie de l’interface, ce jeu arriverait probablement à sortir de sa niche afin de titiller les plus grands. En attendant, bien que ce genre de jeu ne soit à la base pas ma tasse de thé, je dois avouer m’y être plutôt amusé, et surtout, je n’ai pas vu le temps défiler lorsque j’étais dessus. Et cela, c’est plutôt bon signe, non ?