Might & Magic : Clash Of Heroes
Après une éprouvante et lugubre immersion dans le manoir démoniaque d’Obscuritas, j’ai ressenti un grand besoin de prendre quelques vacances, et c’est dans un royaume de Might and Magic que j’ai décidé de poser mon baluchon. En l’occurrence, Clash of Heroes, sorti le 22 septembre 2011 sur PC, et qui se classe dans le genre Puzzle RPG. C’est un style encore assez peu représenté dans l’industrie du jeu-vidéo, le premier de cordée ayant été l’excellent Puzzle Quest. Voyons comment se déroule cette nouvelle expérience.
Critique réalisée avec la version PC et la version Nintendo DS
Tout d’abord, il faut savoir qu’un puzzle RPG reprend tous les codes d’un jeu de rôle traditionnel, avec une progression des personnages, de l’expérience, des items précieux à récupérer comme des artefacts magiques, et la gestion de l’équipement. Nous aurons également à incarner plusieurs classes de héros différents, tel qu’une jeune et jolie elfe, un chevalier, une nécromancienne, et des magiciens. Il faudra d’ailleurs tous les incarner à tour de rôle pour terminer le jeu.
Intéressons nous d’abord au mode Campagne. Nous y apprenons qu’un continent nommé Ashan, où la vie semble bien paisible, est, durant les éclipses de lunes, attaqué par des hordes de démons résidant dans un monde parallèle nommé Sheogh. Voila qui n’est pas tip-top il faut bien le dire. Cependant un artefact terriblement puissant a été créé dans le but de contrôler et soumettre ces mêmes démons. Durant la dernière grande éclipse, l’artefact tomba entre les mains des puissances du mal, et ce fut le carnage total. Malgré tout, de grands héros parvinrent à récupérer le précieux objet, afin de mettre un terme au conflit. Cet artefact, nommé « la griffe d’astreinte« , fut confiée aux leaders des différentes régions du continent d’Ashan, afin que plus jamais l’objet ne tombe en de mauvaises mains, et puisse ainsi présager de futures guerres en utilisant sa magie.
Tout cela est plutôt rassurant, jusqu’au jour où les rois des différentes régions décidèrent de tenir une réunion secrète, ayant pour sujet la fameuse griffe d’astreinte. Réunion pas si secrète que ça il faut croire, car le camp est subitement attaqué par des démons qui tuent sans hésiter tous les dirigeants alliés. Seule la fille du roi des elfes, Anwen, parvint à s’enfuir et se cacher dans les bois elfiques. Un jeune chevalier, nommé Godric, a été fait prisonnier, tandis que les autres ont sauté dans un portail magique et ont été dispersés au quatre coins du royaume.
Vous l’aurez compris c’est donc Anwen que l’on contrôle en premier, et qui a comme objectif de se venger de la mort de son père, mais également de repousser les démons hors des forêts elfiques. Le tout en cherchant le jeune chevalier, afin de pouvoir retrouver la griffe d’astreinte qui a été perdue durant l’attaque des forces du mal sur le camp. Le premier niveau avec Anwen sert de tutoriel afin de nous préparer aux chapitres suivants. Vous vous familiariserez notamment avec le système de combat. C’est bien durant ces phases tactiques qui fait que Might & Magic est bien un puzzle game. En effet il s’agirait là de déployer ses différentes unités de base (archers, squelettes, ours, vampires, chevaliers….) et d’affecter des lignes de trois unités de la même couleur et du même type. Ces lignes devront être soit verticales, ce qui crée une attaque (… qui nécessitera quelques tours pour se lancer), soit horizontales, ce qui crée une barrière défensive.
Vous n’aurez le droit qu’à un nombre d’unités et de mouvements limité. Il faudra donc bien choisir votre stratégie, à savoir une tactique offensive, en ne créant que des attaques, ou plus défensive en créant des barrières. Les deux vous coûteront des unités. Il faudra donc doser votre approche durant ces phases de combats. Une fois l’attaque lancée, ou la barrière créée, vos unités disparaîtront. Il faudra alors faire appel aux renforts, mais ceci coûte un point de mouvement. Il existe dans Might & Magic trois types d’unités standards pour chaque héros, qui sont gratuites, et cinq unités spéciales-légendaires qui, elles, vous feront dépenser or, minerai et pierres précieuses, recrutables aux différents autels dédiés à ces troupes spéciales.
Vous ne pourrez cependant sélectionner que deux types sur les cinq existants durant les combats. Il faudra donc effectuer une rude sélection, car chacune des unités spéciales ont une particularité spécifique (… ralentir les tours de l’ennemi, acidifier le sol, guérir le héros…). Vous n’aurez pour chaque tour de jeu qu’un nombre limité de mouvements possibles. Ainsi, déplacer une unité pour créer une attaque ou une défense vous coutera un mouvement. Il est cependant possible de gagner des mouvements en supprimant d’un clic droit une unité qui est intercalée dans la défense ou l’attaque d’une autre. Il est également possible de créer des fusions d’unités, ainsi que des liens entre les attaques de même couleur et de même type, ce qui rend le jeu très riche tactiquement.
En effet il y a beaucoup de paramètres à évaluer et calculer, afin de pouvoir créer les meilleurs attaques possibles, tout en se protégeant au mieux des assauts ennemis. Certaines unités légendaires nécessiteront quatre unités d’une même couleur (comme les dragons ou les anges). N’ayant que trois mouvements par tour, il faudra jouer finement pour ne pas être pris de vitesse par les attaques ennemis, et de perdre définitivement nos unités spéciales (… les unités de base sont gratuites). Il sera cependant toujours possible de racheter des unités spéciales perdues au combat, mais pour cela, il faudra alors piocher dans vos ressources. Il y aura également des quêtes secondaires, tel qu’accepter les missions d’un agent secret, et qui ont pour but d’éliminer des criminels, ce qui rapportera des récompenses.
Une autre quête secondaire s’ajoutera, et où le challenge sera de vaincre tous les ennemis adverses en un nombre limité de mouvements. Ces phases de jeu vous feront cogiter à coup sûr. Là aussi, vous aurez droit à un « cadeau » si vous parvenez à relever le défi. Graphiquement, le jeu est très plaisant, très dessin-animé asiatique, avec des tons colorés. Des animations ont été rajoutées par rapport à la version Nintendo DS. De bons thèmes musicaux accompagnent également l’aventure. La progression dans Might & Magic se fait case par case sur la carte, qui ne se veut pas gênant. Pas plus que les différents chargements entre les zones du jeu qui se veulent très courts.
Passons à la durée de vie qui, ici, est une excellente surprise. En effet, il vous faudra cinq à six heures pour terminer un des cinq chapitres, ce qui nous donne environ trente heures pour boucler le mode campagne. La difficulté du jeu se veut progressive ; le premier niveau en terre elfique sert de base, dans le but de comprendre les rouages et les mécaniques du jeu. Le challenge augmentera au fur et à mesure de l’aventure. L’IA ne fait pas n’importe quoi ; l’adversaire cherchera régulièrement à obtenir des mouvements supplémentaires. Cependant, elle se mettra parfois à dérailler lorsqu’il s’agira de former une unité légendaire nécessitant quatre unités classiques.
En effet, l’adversaire aura tendance à créer un mur, et finalement à perdre un temps précieux qui vous donnera des coups d’avance dans l’élaboration d’une stratégie. Dommage. Chaque héros possède également un sort, qui se chargera lorsque vous causerez des dommages à l’ennemi, ou si vous en subissez. Les sorts sur la version DS étaient dévastateurs, et donnaient aux joueurs un avantage trop prononcé, ce qui finissait par gâcher le plaisir de la victoire. A noter que la chose a été rectifiée sur cette version PC, pour notre plus grand plaisir.
Un autre point fort du jeu est la diversité entre les différentes campagnes. Chaque héros ayant des unités classiques et légendaires bien spécifiques, on prendra plaisir à casser les lignes ennemis en envoyant des dragons, des licornes, des unités vampires, ce qui a pour but de ne jamais se lasser durant les trente heures requises pour finir le jeu. En dehors de la campagne, nous retrouverons dans ce Might & Magic la possibilité de faire une partie rapide, destinée à se détendre vite-fait bien-fait, ainsi qu’un mode multijoueur. Ce dernier est bien utile aux joueurs à la recherche d’un challenge plus relevé que le mode campagne. Il n’est pas rare de tomber sur un adversaire ayant 500 de level, et là pour le coup, ça devient très très compliqué.
Might & Magic : Clash Of Heroes est un excellent puzzle game, comme on n’en voit que trop rarement. Le défi proposé est original et bien pensé. Jamais lassant. Le jeu est par ailleurs terriblement addictif. Il est destiné aux joueurs aimant élaborer des stratégies, mais également aux fans du genre RPG. Dans le même registre, seul Puzzle Quest parvient à lui tenir le menton. N’hésitez donc pas trop longtemps ; triomphez par votre intelligence et votre ruse des hordes de démons ennemies, afin de rétablir la paix dans le Royaume d’Ashan.
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A propos de l'auteur : Crazy-Alice
Un commentaire sur “Might & Magic : Clash Of Heroes”
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Bon test ! bien rédigé
Mais le jeux… Pas pour moi, entre prise de tête et bugs en tout genre… j’ai laisser courir