Middle-Earth : Shadow Of Mordor
Vous n’aurez pas assez de vos deux mains pour faire le compte de toutes les déclinaisons existantes de l’univers du Seigneur des Anneaux de l’ami Tolkien. Des bons comme des nettement plus mauvais, en passant par un peu tous les genres : action, aventure, RPG, stratégie, MMO, jeux smartphone, et dernièrement LEGO a eu le droit de s’immiscer dans cet univers. Aujourd’hui c’est Middle-Earth : Shadow Of Mordor d’Avalanche Productions qui nous intéresse, mais que vaut réellement ce rejeton, produit de l’union d’Assassin’s Creed et Batman : Arkham City ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Une fois n’est pas coutume, nous n’incarnerons pas un hobbit ou un autre membre de la communauté de l’Anneau, mais un rôdeur au service du Gondor prénommé Talion, qui a été envoyé dans un endroit champêtre – la Porte Noire – pour y surveiller les terres du Mordor avec femme et fils. C’est dans ce paysage de carte postale que déboule la Main Noire de Sauron et ses lieutenants, afin de réduire tous les occupants du poste de garde en bouillie sanguinolente.
C’est ainsi que Talion assiste impuissant à la mort de son fils et de sa femme, avant de succomber lui aussi. Mais c’était sans compter un elfe, Celebrimbor, Spectre de son état, qui va plus ou moins fusionner avec notre avatar, lui donnant un sursis afin d’assouvir une vengeance commune. Ainsi, le rôdeur, associé aux pouvoirs du Spectre va affronter directement dans le Mordor l’armée de Sauron, de la piétaille, jusqu’à faire sortir les sbires, puis la Main Noire de l’ombre. Vaste programme, n’est-ce pas ?
Vous aurez tout le loisir de vous balader afin d’explorer les terres du Mordor, dévastées par les orcs et les uruks qui les peuplent. Outre notre quête principale qui sera de se venger de la Main Noire, nous pourrons également réaliser des quêtes secondaires, dont celles comprises dans le kit basique du parfait petit open world ; aller reconquérir un territoire, tuer une cible, planter des tonnes de drapeaux, etc… Rien de bien palpitant, et même si les débuts sont amusants du fait de la découverte, cela devient vite répétitif.
Côté graphisme, cela flatte sans mal la rétine et l’on baigne littéralement dans l’atmosphère hostile du Mordor, malgré une certaine monotonie dans les paysages parcourus. Le tandem Talion / Celebrimbor fonctionne bien, avec le passage dans le monde des Spectres pour rentrer en mode furtif. Quant à l’aspect sonore, tout est intégralement doublé en français, et pour changer, c’est assez convaincant ; je me suis même retrouvé à plusieurs reprises avec un sourire amusé en écoutant une discussion entre uruks.
En termes de gameplay dans les combats, que l’on aime ou pas, il ne s’agit ni plus ni moins du système de la série des Batman : Arkham ; en gros, cela donne un clic gauche pour attaquer, un clic droit pour parer, avec la possibilité d’enchaîner des combos, de donner des coups chargés, et bien évidemment d’esquiver avec une roulade. Une fois un certain nombre de combos atteint, un finish move est disponible. A l’instar des jeux de la chauve-souris, nous aurons également des indicateurs visuels pour savoir lorsqu’un ennemi attaque, et lorsque qu’un coup ne peut être paré.
A côté de cela, notre spectre d’alter-ego peut quant à lui tirer des flèches spirituelles, dont la puissance peut être chargée. Grâce à ses pouvoirs de domination mentale, nous pourrons disposer de montures très agiles – des Caragors – qui, au delà de vous permettre de vous déplacer rapidement, peuvent tout autant rentrer sur un champ de bataille afin d’infliger quelques dégâts – ou simplement inspirer la peur – qu’escalader des murs. Arrivé à un stade du jeu, nous pourrons dominer des uruks – y compris des officiers – afin de les avoir sous notre contrôle. Simple, dynamique et efficace.
L’aspect Assassin’s Creed se retrouve quant à lui dans le principe de parkour et de points d’exploration, avec entre autre la possibilité de sauter du haut de falaises ou murailles à l’aide des pouvoirs du Spectre ; un gros plus pour ceux qui comme moi ont la polio dès qu’ils s’approchent trop près d’un rebord. On le retrouve aussi dans le style de combat rapide et d’exécutions furtives. Mais voilà, tous les coups basiques seront bons pour les péons qui composent l’armée de Sauron ; affronter les officiers sera une autre histoire, car ils auront des immunités spécifiques, mais également des peurs qui leurs sont propres. L’un pourra avoir peur du feu, l’autre des Caragors, etc…
A vous d’exploiter ces phobies à votre avantage. A ce moment-là, bien souvent, la cible fuit à tout berzingue, et si vous ne la rattrapez pas, elle s’évaporera dans la nature. Quoi qu’il en soit, l’officier que vous aurez tué laissera sur son cadavre une rune. Ces runes peuvent être utilisées afin d’améliorer nos armes et sont de différents types, dépendant bien souvent de la manière dont vous avez achevé votre ennemi ; poignard, épée, ou arc spectral. Elles vous procurent in fine divers bonus, affectant les défenses, l’attaque et la santé. Enfin, à côté de cela, accomplir des missions et tuer des ennemis procure de l’expérience, pouvant être utilisée afin d’obtenir quelques compétences actives et passives.
Jusqu’à présent, même si l’ensemble est très bien réalisé, nous n’avons finalement rien de bien original, mais c’était sans compter la mise en place d’un mécanisme qui fait toute la beauté de ce jeu : le système de Némésis. L’armée d’orcs et d’uruks de Sauron est composée d’officiers de différents grades ; plus le grade d’un chef de guerre sera élevé, plus vous trimerez à le tuer. Mais ces derniers sont, pour la grande majorité, des brutes décérébrées qui ne chercheront qu’à éliminer leur prochain afin de gravir les échelons de la hiérarchie. Si vous tuez un de ces officiers, vous affaiblirez l’armée de Sauron, mais certains d’entre-eux auront finalement survécu à cet affrontement, et reviendront vous affronter avec les balafres qui vont bien acquises lors du précédent combat.
Au delà de leurs conflits internes, il pourrait arriver qu’un orc quelconque, sans grade, arrive à vous tuer. Bien que le pouvoir du Spectre vous immunise de la mort définitive, l’orc qui aura accompli cet exploit se verra récompensé par l’acquisition d’un grade de chef de guerre parmi ceux disponibles, avec les atouts et faiblesses qui vont avec. Par ailleurs, un mode permet à vos amis Steam de vous venger d’une mort contre un ennemi en particulier, ou bien de vous permettre de venger un de vos contacts. Ce système très bien pensé tend finalement à rendre le monde du Mordor relativement vivant et changeant.
Middle-Earth : Shadow Of Mordor vous replongera avec plaisir dans l’univers de Tolkien ; bien qu’on l’on puisse ressentir une certaine répétitivité inhérente à ce genre de jeux, on retrouvera malgré tout une histoire et un système de jeu défouloir qui vous occupera pendant une bonne vingtaine d’heures (en faisant aussi les objectifs secondaires). Ajoutez une dizaine d’heures au compteur si vous prenez également les DLC. Ah oui, j’oubliais : vous aurez la possibilité de retrouver Gollum, qui aura d’ailleurs un rôle important ! Argument imparable…
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