Faerie Solitaire
Faerie Solitaire est un solitaire (noooooooon ? O_O) de type Tri Peaks. Les règles en sont simples. Vous pouvez ignorer les couleurs, et lorsque vous retournez une carte, vous pouvez prendre n’importe quelle carte en jeu juste au-dessus ou juste en-dessous de sa valeur, et continuer ainsi jusqu’à ce que plus aucun mouvement ne soit possible, après quoi vous piochez une nouvelle carte, le tout jusqu’à épuisement de la pile de pioche ou des cartes en jeu. C’est à peu près tout. Du moins pour les règles de base, car Faerie Solitaire offre bien plus que cela.
Tout d’abord, le jeu se montre à tout le moins généreux en ce qui concerne le nombre de niveaux : vous en trouverez ainsi plusieurs centaines. Ensuite, juste pour le plaisir, vous trouverez sous certaines cartes (toujours les dernières de leur colonne) des minerais (pierre, bois, poussière magique) et de l’argent. Cet argent vous permettra de débloquer divers bonus plus ou moins sympathiques, comme la possibilité d’annuler plusieurs fois votre dernier mouvement (de base, le jeu ne vous offre cette possibilité qu’une fois par tableau) ou encore un compteur de cartes restantes dans la pile de pioche, ou un sablier qui permet à votre familier d’évoluer plus vite.
Familier ? Oui, en plus des minerais et de l’argent, vous pourrez également trouver des œufs, que vous pourrez faire éclore dans Faerieland, le menu dédié aux améliorations. Une fois l’œuf éclos, vous pourrez activer la créature qui en sort et la faire évoluer. C’est totalement inutile, mais c’est bien cela qui est bon. Plutôt que d’encombrer le jeu, c’est juste mignon, sympa et amusant ; et les créatures sont suffisamment variées pour vous donner envie de le faire.
Pour couronner le tout, le jeu inclut diverses règles maison au gameplay : cartes verrouillées jusqu’à élimination d’une colonne, gelées jusqu’à libération d’une carte spéciale boule de feu, etc… Chaque niveau vous demandera également d’éliminer un certain nombre de cartes pour remplir votre objectif de base, qui est de libérer une fée par série de dix tableaux. En sus, divers objectifs vous seront attribués, allant de la réussite parfaite d’un ou plusieurs niveaux (autrement dit, éliminer toutes les cartes en jeu) à l’élaboration d’un combo de 5 à x cartes.
Trois niveaux de difficulté vous sont proposés et, hélas… je ne saurais trop vous recommander d’éviter le mode difficile comme la peste. Les objectifs sont à la lisière de l’irréalisable, et leur réussite n’est qu’une affaire de pure chance ; à tel point qu’ils pourraient vous donner envie de ragequitter. Un comble pour un jeu de ce genre. Mis à part cela, le jeu propose aussi une histoire, sous la forme d’un conte de fées (oui, je sais, c’est incroyable) qui se dévoilera au fil des niveaux. C’est agréable, et ça force à prendre un rythme tranquille et à profiter du jeu plutôt que de vouloir foncer à travers le tout comme un possédé.
La musique est agréable, bien qu’un peu… eh bien… sombre. C’est pas moche, loin de là, mais un thème plus léger eût sans doute été préférable. Les visuels sont parfaits malgré la basse résolution du jeu : charmants, colorés et distinctifs, qu’il s’agisse des cartes, de l’interface, de la police ou de la carte qui accompagne votre progression. Enfin, si malgré le nombre invraisemblable de niveaux vous n’en avez toujours pas assez, un mode libre et un mode challenge vous tendront les bras. De quoi donner à Faerie Solitaire une rejouabilité infinie. J’aurais bien ajouté « potentiellement » , mais…
Mais Faerie Solitaire tire son épingle du jeu comme peu de casuals savent le faire. Ce n’est pas une tuerie, mais c’est un must. Si vous avez quelques minutes à perdre par-ci par-là ou avez envie d’un truc pour juste passer le temps, il remplit parfaitement son office ; et même si vous voulez juste débrancher et passer une heure ou deux à ne penser à rien, le jeu parvient sans peine à vous prendre la main et à vous faire oublier le reste.
Une parfaite réussite par un studio qui maîtrise parfaitement son principe, donc. Ça ne plaira pas forcément à tout le monde, d’autant que beaucoup crachent sur le genre par pure ignorance, mais ça vaut amplement son pesant de piécettes à lancer au studio pour leur permettre de continuer à faire ce qu’ils font si bien : des jeux casu bien gaulés, complets, avec énormément de jeu dedans (ce qui tient déjà de la gageure dans le monde bizarroïde des casuals).