Dragon Quest Heroes
Depuis le début des années 2010, Omega Force et Koei Tecmo sont devenus LE grand duo spécialiste du musô. Mais qu’est-ce que le musô ? Il s’agit de jeux de type hack’n slash / beat’em all auquel se rajoute une composante de gestion tactique. Alors, soyons clair tout de suite : dans ce genre de jeux, l’aspect tactique se limite à traverser le plus vite possible la carte de jeu pour tenir ou conquérir certaines zones, et le principal axe de jeu est de défoncer tout ce qui bouge encore et encore en enchainant combo dévastateurs et pouvoirs improbables. Ce type de jeux est souvent critiqué pour sa répétitivité, mais il possède un noyau dur de fans faisant que près d’une cinquantaine de jeu de ce type sont sortis en moins de dix ans. Un succès à un point tel que de nombreuses licences ont leur version musô : Berserk, L’attaque des Titans, Zelda avec Hyrule Warriors, Bleach, et prochainement Fire Emblem. Dragon Quest est donc ici adapté en version musô, mais que vaut-il au final ?
Avant tout, je tiens à préciser que je suis un joueur régulier de musô : Dynasty Warriors, Samurai Warriors, Warriors Orochi, One Piece Pirates Warriors… C’est donc avec une certaine impatience que j’ai posé mes mains sur la manette pour ma première partie. Alors, soyons clair de suite : oui, je joue sur PC, et oui, la manette est une nécessité ; quel que soit le musô auquel vous jouez, n’imaginez pas une seconde jouer a ce type de jeu avec le clavier !
Je ne suis par contre pas très familier avec l’univers des jeux vidéo Dragon Quest, que je connais davantage au travers des mangas Fly (La quête de Daï maintenant) et Emblem of Roto. L’histoire proposée est basique : monstres et humains vivent en harmonie depuis toujours lorsque, du jour au lendemain, les adeptes des ombres retournent les monstres contre le reste du monde. Des personnages de différentes dimensions (… fallait bien justifier de rassembler les personnage de différents Dragon Quest) s’associent pour protéger l’humanité ainsi qu’un arbre magique de la destruction.
L’histoire est présentée au cours de cinématiques assez jolies. Malheureusement, le déroulement de l’histoire est très enfantin, voire même parfois niais, et les personnages sont très caricaturaux. Vous retrouverez dans les deux héros principaux le duo classique du personnage impétueux et de celui qui réfléchit trop, et, parmi les alliés vous accompagnant, vous retrouverez la bimbo vénale, le bandit au grand cœur, l’ancien méchant ténébreux… Vraiment aucune originalité de ce coté là. Lorsque vous partirez en mission vous choisirez quatre personnages parmi une douzaine que vous débloquerez au fur et a mesure. Chacun aura ses propres techniques, se jouera de façon différente, et vous pourrez basculer instantanément entre chacun des personnages emmenés.
Vous aurez à votre disposition des séries de combos composés d’attaques légères et puissantes, auxquelles se rajoute une série de quatre pouvoirs magiques limités par une jauge de mana disponible. Ces quatre pouvoirs sont souvent la clé de la victoire, car ils permettent d’exploiter certaines faiblesse (feu, glace, foudre…), infliger des changements d’états (perte d’armure, étourdissement, gel…), et autres techniques classiques des RPG. Les combos proposés pour les personnages sont peu nombreux par rapport aux classiques du genre, tels que Dynasty Warriors ou Samourai Warriors, tandis que le jeu propose un système simplifié de combat qu’il ne faut surtout PAS activer sous peine de perdre une grande partie de l’intérêt du jeu.
En accumulant une centaine de coups portés, certains personnages débloquent de nouvelles capacités, tel que Maya qui pourra planer au-dessus du champ de bataille en déchainant ses magies de haut, ou bien Psaro qui passera d’attaques aux pieds à des attaques avec une gigantesque épée dévastatrice. A cela se rajoute une jauge de surtension qui se remplit en fonction du nombre d’ennemis vaincus, et qui pourra alors vous rendre invincible quelques instants, avant de déchainer une attaque surpuissante capable de renverser n’importe quelle situation.
A noter que Jessica est un personnage indispensable pour sa capacité à soigner l’ensemble du groupe. Le personnage de Yangus est aussi très utile pour sa capacité a réduire l’armure des ennemis (… et surtout des boss, vous me remercierez plus tard). Il est d’ailleurs dommage que le jeu ne laisse pas la possibilité de changer le personnage principal, qui est loin d’être le meilleur parmi la douzaine de héros proposés. Pour l’aspect tactique, le jeu innove avec un système de médailles à récolter lorsque l’on bat certains monstres, ce qui les rends invocables durant le combat afin de tenir certaines positions. Cette mécanique à été très bien intégrée au jeu, et se révèle essentielle pour finir certains niveaux.
Techniquement, le jeu est assez joli, mais ne vous attendez pas a des miracles ; le jeu est surtout prévu pour afficher des dizaines, voire des centaines de monstres en simultané à l’écran, pas pour afficher de jolis décors. Toutefois, le jeu est fluide. Très fluide même. Je n’ai jamais eu de ralentissements, alors que j’ai joué une bonne partie du jeu sur un ordinateur portable. Comme dans la plupart des musô, le jeu présente parfois des problèmes de camera, bien qu’un système de ciblage permet de s’en sortir contre les boss.
Les musiques sont sympathiques. Néanmoins, aucune ne vous marquera vraiment, et parfois, certaines paraissent même assez répétitives. Une fois terminé, le jeu propose un New Game + malheureusement assez mal fichu. En effet, le jeu recommence en conservant le niveau des personnages, tout en leur offrant cinquante points de compétences supplémentaires (… c’est énorme, dans la mesure où les pouvoirs coutent entre cinq et dix points, quinze pour les plus puissants), mais la difficulté n’est absolument pas adaptée à la nouvelle puissance. En bref, vous allez rouler sur l’ensemble du jeu, sans aucun challenge, ni intérêt.
Dragon Quest Heroes m’a accroché du début à la fin, et ce durant une soixantaine d’heures (… jeu fini à quasi 100%), mais il a des défauts. Le plus gênant a été pour moi la narration basique et criblée de clichés. Au delà de cela, le gameplay est réellement fun et maitrisé, et en fait un excellent musô. Au final, Dragon Quest Heroes est un musô light et un RPG light. Si vous êtes un habitué de musô, vous aller le trouver sympathique, mais sans plus. Si vous êtes fan de Dragon Quest, vous y trouverez votre compte ; personnages connus et ambiance respectée. Si vous n’avez jamais joué a un musô, Dragon Quest Heroes est un jeu parfait pour entrer dans le genre.
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