Cognition : An Erica Reed Thriller
S’il y a bien un genre qui est mieux, et plus représenté sur PC que sur consoles, c’est bien les point’n click. J’avais cependant été déçue par le resmaster du légendaire Gabriel Knight, Sins Of The Fathers sur lequel j’avais fondé beaucoup d’espoirs. Je me suis alors rabattue sur un autre point’n click moins connu, mais qui me semblait être très ressemblant, à savoir Cognition : An Erica Reed Thriller, sorti sur Steam en septembre 2013, développé par Phoenix Online et supervisé par Jane Jensen, la conceptrice même de Gabriel Knight. On y retrouvera d’ailleurs de nombreux points communs avec celui-ci. Mais commençons par le commencement.
J’ai réalisé cette critique avec la version finale de Cognition (… les 4 chapitres) patchée FR
Autant le dire tout de suite, j’ai été très surprise par les multiples qualités de Cognition. Voila ce que le remaster de Gabriel Knight aurait pu et dû être, à savoir un point’n click énergique, beau, bien tourné, au scénario riche, et proposant du challenge. En effet, là où Gabriel Knight était trop statique, fade, lent, Cognition, lui, ne nous laisse pas le temps de souffler. C’est d’ailleurs rare de trouver un point’n click aussi dynamique. On prend vraiment beaucoup de plaisir à évoluer dans un jeu nous faisant tant penser aux thrillers tels que Seven ou Saw. On a d’entrée le plaisir de lire quelques pages du comic, là encore comme dans Gabriel Knight, et disponible dans le menu du jeu. Ce dernier nous permet de nous introduire dans le scénario, nous narrant les méfaits d’un serial killer, surnommé the cain killer, et qui apprécie tout particulièrement de se focaliser sur le lien d’amour entre un frère et une sœur afin de commettre ses crimes, obligeant toujours l’un d’eux à se sacrifier pour la vie de l’autre dans des pièges mortels. Cependant, personne n’en réchappe jamais, jusqu’à ce que le meurtrier s’attaque à Erica Reed, qui n’est autre que l’héroïne du jeu.
C’est là que l’introduction du chapitre 1 (… il y en a quatre en tout) commence, devant une grille de cimetière où notre héroïne et son coéquipier vont tenter de sauver le frère d’Erica, Scott. C’est l’occasion de se familiariser avec les commandes de base : se déplacer, choisir et utiliser un objet. Cependant, j’ai bizarrement galéré ; étant habituée à avoir mon inventaire en bas, voila qu’il se retrouve à droite avec trois fonctions : regarder, utiliser, et combiner. Le curseur à l’écran nous permet tantôt d’observer, d’examiner, et d’utiliser un objet sur celui que l’on pointe. Mais cette introduction nous en met surtout plein la vue, entre la première utilisation de notre pouvoir de voir des scènes et des images du passé, et la mise en scène, c ‘est à dire Erica fonçant droit dans le piège imaginé et conçu par le cain killer. Elle finira par entrer, blessée et ensanglantée, dans la salle ou son frère Scott sera accroché à une machine prête à transpercer son corps. Trois ans après ces péripéties, le cain killer a arrêté de tuer. Mais Erica se verra attribuer une autre enquête qui concerne, semble-t-il, un autre psychopathe.
Le jeu nous plongera alors toujours dans une routine de dialogues et d’utilisation des objets, mais s’ajoute à cela les pouvoirs d’Erica Reed, qui l’aideront et la guideront durant les quatre chapitres du jeu. De plus, ses pouvoirs ne se résumeront à lire des actions passées. En effet Erica se verra attribuer, grâce à l’aide d’une guide spirituelle du nom de Rose, d’autres pouvoirs tel que faire apparaitre sous forme spectral des personnes liées à trois objets à l’écran. Ni plus, ni moins. L’héroïne apprendra également le pouvoir de régression, qui permet de rentrer dans la mémoire des personnages et de fouiller leurs souvenirs, voire les compléter. En effet, lorsqu’un détail de souvenir est manquant, il nous faudra faire, grâce au téléphone portable d’Erica, des recherches afin de rafraichir la mémoire du sujet, et ainsi pouvoir finalement enclencher la régression. C’est certainement le pouvoir le plus fun du jeu. Il nous forcera d’ailleurs à nous creuser les méninges pour, par exemple, retrouver le nom d’un restaurant, le score d’un match de foot, etc…
Si le premier épisode, « the hangman » , est un vrai chapitre « flic à la recherche d’un psychopathe » assez classique, le jeu monte dans les tours dans le second épisode « the wise monkey » , plus gore, dans lequel on retrouvera des prélèvements d’yeux, langues, etc… L’histoire est riche, sans tomber dans le farfelu. Si le premier épisode vous a plu, il est certain que le second épisode vous rendra définitivement fan de la série. Le troisième épisode « l’oracle » est plus complexe, nous invitant à à découvrir un lien très spécial entre Erica Reed et un autre protagoniste du jeu dont je ne dirai rien. Il sera possible dans cet épisode de switcher entre ces deux personnages. Cet épisode permet surtout de faire le pont entre les deux premiers épisodes de la série et le grand final, « the cain killer » .
Avancer dans le jeu n’est pas toujours chose aisée ; on peut rapidement rester bloqué dans Cognition, et parfois pour de tous petits détails. Il faut vraiment essayer toutes les actions possibles. Vous pourrez très bien penser à tout analyser et consulter, tel que votre PC, mais il suffira d’oublier d’imprimer le document via un petit bouton en haut à droite de l’écran pour rester bloqué dans l’aventure. Heureusement, il existe plusieurs manières d’éclairer le chemin de nos investigations, notamment en demandant de l’aide par téléphone, que ce soit à Rose, ou à papa flic, ou encore au médecin légiste, selon les épisodes. Il y a également moyen d’appuyer sur Espace pour visualiser tout les objets et interactions disponibles à l’écran ; cela évite déjà d’oublier un objet en cours de route. Les éléments pouvant être combinés sont en surbrillance dans l’inventaire lorsqu’on appuie sur le petit +, ce qui aide grandement aussi. Et bien sûr il faut appuyer sur la bulle de pouvoir d’Erica un peu toujours et n’importe quand. Cette routine vous aidera à avancer plus vite.
Techniquement le jeu m’a énormément plu. Évidemment il s’agit de personnage en 3D dans des environnements en 2D, mais les décors sont très beaux et dessinés. J’ai adoré. Le jeu n’est pas statique, immobile. Seule l’animation des personnages m’a fait grincer des dents au début, surtout au niveau des épaules des personnages, complètement et systématiquement ratées. Cependant, après quelques heures de jeu, ce défaut devient presque un détail propre à la série, une sorte de défaut faisant partie intégrante de son charme. Les cinématiques sont, quant à elles, faites de planches façon BD absolument superbes.
L’autre grande qualité, et là encore aide vraiment à faire de Cognition un des jeux les plus dynamique et vivant que j’ai eu à faire, est le doublage et la musique. Erica Reed est doublée par Raleigh Holmes, qui arrive à illuminer les conversations. Les autres personnages qui graviteront autour de notre jolie rousse sont également très bien doublés, ce qui évite les tons parfois monotones et ennuyeux entendus dans d’autres jeux du genre. Des morceaux au piano accompagneront les phases émouvantes du jeu, mais également les phases d’actions. Les morceaux sont magnifiques et on aura loisir à également entendre de très bons passages de rock.
Quels sont ses défauts alors ? L’animation des personnages. Personnellement, j’arrive très facilement à passer outre, et comme je l’avais dis, j’ai fini par le prendre comme une signature graphique propre au jeu, mais je dois également souligner qu’il m’a fait très peur durant le premier épisode du jeu. En effet, il y a un passage d’interrogatoire absolument atroce. Un vrai mauvais moment à passer, et je dois dire que j’ai eu peur de me coltiner cela durant tout le reste du jeu. Heureusement, ce n’est pas le cas. On se retrouve en effet dans une salle d’interrogatoire avec un témoin, et il faudra alors fouiller ses souvenirs confus. Il faut donc consulter des images, quitter, quitter la conversation, se lever et sortir faire un aller-retour, revenir, se rassoir, parler, sortir consulter sortir, utilisation pouvoir, revenir, etc… Et cela durant environ 25 à 30 minutes. C’est de loin le passage le plus chiant du jeu, mais c’est également le seul. Ouf !
Il faudra environ 15 à 20 heures pour boucler l’aventure. Il n’y a pas vraiment d’embranchements différents ; il y a simplement de temps à autre une bonne et une mauvaise façon de faire, bien que les deux nous fassent avancer dans le jeu. Petit mot habituel pour les amis chasseurs de succès : les 59 succès sont possibles, même s’il faut s’armer d’un guide pour cela, et les retours en arrière nécessaires ne vont jamais bien loin.
En conclusion, Cognition est un thriller autour d’une Erica Reed dont on découvrira les démons, devant se surpasser pour continuer à avancer, devenant plus forte, et développant ses pouvoirs sensoriels. Le personnage d’Erica est beau, humain, et autour duquel graviteront d’autres personnages, certes un peu clichés par moment, mais attachants. Le jeu monte peu à peu en puissance au fil des épisodes jusqu’à un dénouement bouleversant. Pour toutes les personnes qui apprécient les jeux d’aventure et point’n click, ne passez absolument pas à côté de Cognition : An Erica Reed Thriller !
Je viens justement de terminer Gray Matter de cette même Jane Jensen. Bien sympa aussi
Merci pour la critique, ça devrait me motiver à attaquer celui-là !
Amusant quand même, y’a l’air d’y avoir les mêmes défauts. ^^[