Banished
J’ai toujours aimé les jeux de stratégie, qu’ils soient en temps réel ou au tour par tour. Le seul hic, si je puis dire, c’est que j’ai toujours été une quiche dès lors qu’il s’agit de stratégie militaire. Et, clairement, 95 % des STR reposent sur la conquête et la stratégie militaire qui va avec. En dehors de cela, on se retrouve bien souvent avec un « simple » city builder. Banished quant à lui, de Shining Rock Software, met l’accent sur la gestion d’une communauté naufragée qui commence à partir de rien, sans enjeux militaires ; tout repose sur la survie et la longévité. Ce jeu indépendant arrive-t-il malgré tout à être fun ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
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Lorsque vous commencez une partie de Banished, vous vous retrouvez à l’époque médiévale, un peu perdu avec une dizaine d’autres personnes, généralement au bord d’une côte, sur une carte générée aléatoirement, tant dans le relief ou les ressources disponibles, que du climat. Cette brave communauté aura dans un premier temps un but extrêmement simple sur le papier : survivre. Vous aurez accès à l’ensemble des infrastructures dès le départ, et les objectifs que vous aurez au fur et à mesure de l’évolution de votre groupe ne seront que de votre propre fait. Rien n’est imposé et vous êtes libre de procéder comme vous le souhaitez, dès les premières secondes de jeu. Mais voilà, Banished vous lâche en pleine nature, sans vous donner de directives particulières, et les moins patients vont pester face à des échecs répétés qui ne vous seront pas forcément expliqués, mais qui coulent pourtant de source avec un minimum de logique.
En termes de ressources disponible, la principale sera l’humain. Sans main d’œuvre, pas de quoi survivre. Élémentaire. Ces hommes et femmes pourront récolter du bois en coupant les arbres alentours, de la pierre dans des carrières, du fer dans les mines, et de la nourriture avec la pêche, la chasse, la culture et l’élevage. Cette main d’œuvre pourra être répartie sur différents cœurs de métier sur un total de vingt ; ceux qui vont se charger de la récolte de ressources, les maçons, les bucherons, les paysans, etc…
Mais, revenons à nos moutons ! Vous voilà perdus, avec peu de ressources, et le premier besoin que vous devrez satisfaire sera de loger votre population. En effet, une personne dormant à la belle étoile alors qu’il pleut tombera malade, contaminera peut-être d’autres personnes pour finir par mourir lamentablement. Une fois logés, il faudra nourrir tout ce beau monde. « Winter is coming » comme dirait l’autre ! Eh oui, démarrer la saison froide sans réserve de nourriture sera tout simplement le chemin le plus rapide vers l’extinction.
OK. J’ai un toit, et de la bouffe. Vais-je survivre ? Rien n’est moins sûr ! Comme les saisons sont gérées, il vous faudra préparer la plus rude. L’hiver ne vous fera pas de cadeau, et si vous n’avez pas de vêtements chauds, ni de bois pour chauffer convenablement vos maisons, votre population sera décimée. OK votre population a survécu, mais vous vous rendez compte que finalement, sur les vingt métiers disponibles, vous ne pouvez en attribuer qu’un petit nombre car votre communauté n’est pas assez grosse.
Je me rappelle une fois avoir perdu pour une raison tout bête : je n’avais construit que le strict minimum de maisons habitables. Les enfants qui ont grandis ont continué à habiter chez leurs parents, ce qui n’a fatalement pas aidé leur libido. Ma population a donc fini par mourir… de vieillesse, sans main d’œuvre pour les récoltes ! Et comme rien ne vous l’explique, j’ai mis un petit moment avant de comprendre ce principe. Mais c’est cela qui fait aussi tout le charme de ce jeu ; lorsque vous recommencez votre partie, vous êtes bien satisfait et content de ne pas retomber dans les mêmes écueils.
Vous seriez bien tenté de construire à tout va, d’assurer vos arrières en construisant suffisamment de maisons pour abriter une ville entière, leur fournir tous les services confortables de la civilisation dès le début… Mais les ressources de votre nouveau territoire sont bel et bien finies ; votre stock ne sera pas illimité, la pierre ne pousse pas, le fer non plus, et si vous ne vous préoccupez pas de la repousse des arbres, alors vous n’aurez pas de bois non plus.
Autre exemple typique : vous vous décidez à ensemencer vos champs afin de commencer une culture et assurer un niveau de nourriture constant. Mais, commencer une culture en plein milieu de l’hiver ne vous apportera pas grand-chose ! Les saisons rythment la vie de votre communauté, et en faire fi signera l’arrêt de mort de votre population. OK, vous avez un toit, de la bouffe, des vêtements, des ressources, des tombes pour vos morts. C’est good ? Eeeeeh bien plus ou moins, car vous ne serez pourtant pas à l’abri de catastrophes naturelles. Ces dernières peuvent en effet ruiner plusieurs années d’efforts en un instant.
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Tout ceci pourrait sembler injuste et frustrant, mais je dois avouer que le fait d’être totalement libre et que l’évolution – très lente – ne sera due qu’à votre compréhension des mécaniques du jeu – très logiques – et aura une conséquence implicite sur la durée de vie de Banished. Arriver, échecs après échecs, à faire survivre plus longtemps ma communauté est un objectif très gratifiant, mais pouvant être perçu comme très frustrant chez d’autres joueurs à cause de ce côté die & retry. Ajoutez à cela le fait qu’il soit localisé en français et que des mods sont créés par la communauté, et vous aurez vite compris que vous êtes en face d’un hit ultra-complet de la stratégie survivaliste.
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