The Dark Eye : Chains of Satinav
Daedalic a décidé de ne pas faire dormir la licence de l’œil Noir, et grand bien leur en pris de le sortir du cadre des jeux de rôle, tellement son univers est intéressant et peut être décliné sous de nombreux angles. Avec Chains of Satinav, sorti en 2012, nous voilà face à un Point’n Click très esthétique. Mais la patte graphique ne fait clairement pas tout ! Comment s’en sort Daedalic en termes de gameplay et de scénario ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Expédions rapidement un des points forts de Chains of Satinav : la patte graphique. Nous sommes devant un travail artistique des plus attrayant. En effet, tous les tableaux que nous traverserons sont dessinés à la main, donnant l’impression de parcourir une succession de tableaux de peinture, et arrivant même à occulter parfois un certain manque d’impression de vie. Cela arrive en effet que l’on arrive à en oublier les animations robotiques ou les scènes de dialogue avec leur synchronisation labiale hasardeuse.
Par contre, c’était tellement beau que mon processeur était parfois trop sollicité pour je ne sais quelle raison, provoquant quelques ralentissements ; rien de grave pour autant, rassurez-vous. Quant à la musique, elle reste discrète, accompagnant bien les cutscenes, ainsi que quelques situations. A côté de cela, le doublage des personnages en anglais est plutôt quelconque et ne vous marquera pas spécialement.
Pour le coup, l’univers de l’œil Noir nous donne un contexte où les habitués rentreront sans mal, mais la connaissance de ce monde n’est absolument pas nécessaire, voire peut être éventuellement une initiation des plus sympathique. Et pour ceux qui ne connaissent pas, dites-vous qu’il s’agit de fantasy où l’on retrouve la plupart des archétypes connus, tout en ayant quelques spécificités qui lui sont propres. Ici, nous prenons en main Geron, un type tout à fait banal, orphelin, apprenti-oiseleur dans la vie, et peu charismatique de son état.
Sa particularité est d’avoir la poisse depuis sa plus tendre enfance, jusqu’à ne plus ressentir que de l’inimitié de la part des autres villageois. En clair, c’est un peu le boulet du bourg, et quand un jour des corbeaux arrivent en masse dans le village du roi Andergast, présageant des jours sombres à venir, cela va définitivement coller à la peau de notre personnage. En effet, le mentor de notre anti-héros trouve la mort dans d’atroces souffrances, ce qui va l’amener bon gré mal gré à enquêter sur ce meurtre sur fond d’occultisme.
Eh oui, anti-héros, car Geron n’est clairement pas l’image du personnage principal que l’on retrouve dans la plupart des jeux, mais qui colle délicieusement à cet univers un peu sale de l’œil Noir. Notre ami est assez pleutre, cynique et égoïste, ce qui contraste énormément avec le caractère de Nuri, la fée qui partage son aventure. Cette dernière est fraîche, légère et naïve, s’amusant de la lâcheté de notre apprenti-oiseleur. Mais voilà, finalement, ce qui se traduit par de la malchance auprès de la populace n’est que la manifestation d’un pouvoir magique, à savoir, pouvoir briser des objets par la pensée.
Et comme les choses sont bien faites, notre fée dispose du pouvoir permettant de réparer les objets. Un des équilibres trouvé pour composer avec ce couple légèrement chaotique. En effet, au delà d’avoir la possibilité d’interagir sur l’environnement avec les objets de notre inventaire, comme la plupart des Point’n Click le proposent, nous pourrons donc utiliser ces deux pouvoirs. Au niveau de l’inventaire justement, nous ne seront pas forcément obligé de l’ouvrir pour accéder à un objet en particulier, car la molette de la souris permet de les faire défiler, ce qui est un bon point.
Par contre, lorsque nous y accédons, il apparaît dans le bas de l’écran au passage de la souris, ce qui a la longue peut paraître lourdingue lorsque des interactions sont disponibles justement en bas de l’écran. Quant au système d’aide (qui peut être désactivé dans les options), la pression de la barre d’espace permet par exemple de mettre en évidence toutes les interactions du tableau, que ce soit des objets, des phénomènes ou des personnages.
Le rajout de ces pouvoirs de destruction et de réparation démultiplie les possibilités d’interactions, en ajoutant même quelques-unes inutiles pour le fun. Enfin, la courbe d’apprentissage des puzzles est relativement variable, ce qui ne rend pas toujours la progression fluide et peut parfois poser un problème de rythme. Quoi qu’il en soit, cette aventure vous collera à la peau pour une moyenne d’une quinzaine d’heures.
J’ai joué à énormément de Point’n Click, mais j’avoue que sur certains, je finis invariablement en parallèle sur internet afin de regarder un walkthrough, tellement l’énigme est capillotractée ; vous savez au fond de vous ce qu’il faut faire, mais pas vraiment via quel cheminement logique foireux. Mais, pour Chains of Satinav, cela n’a pas été le cas. Avec ce jeu, nous sommes face à une belle histoire, avec des personnages un peu bras-cassés sur les bords, le tout enrobé par une musique et un visuel des plus sympathiques.
A propos de l'auteur : Toupilitou
5 Commentaires sur “The Dark Eye : Chains of Satinav”
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L’univers de l’Oeil Noir pour un point’n click, en voilà une idée qu’elle est bonne !
Et techniquement, Daedalic a fait un travail de maître.
Le jeu est toutefois un peu trop facile pour les vétérans du point’n click, mais ça ne gâche pas l’aventure.
La suite, « Memoria » est également de qualité.
Wep… J’avais bien l’intention de replonger dans cet univers avec Memoria. J’espère qu’il vaut autant le détour que son aîné, même s’il aura droit de toute façon à une petite bafouille ici-même 🙂
En fait, au niveau du scénario, Memoria est un cran en dessous (moins « épique » j’ai trouvé).
Mais côté difficulté et qualité des énigmes, il va au delà de Satinav. Mais risque de rebuter les aventuriers non avertis 🙂
Je dois pas être vétérante du point’n’click alors :'(
J’ai trouvé que les énigmes c’était du n’importe quoi,
Bon après je sais plus si je l’ai mis en mode facile ou autre mais heureusement que lorsque l’on plaçait les bons objets au bon endroit ils brillaient pour indiquer que c’était ça
Mais franchement le pire des énigmes c’était dans l’académie des mages, j’ai rien compris à ce qu’il se passait lol
En fait, si j’ai apprécié ce jeu, c’est surtout pour son univers, avec l’œil noir, et sa patte graphique. Parce qu’à côté de ça, la courbe de progression des énigmes est relativement mal branlée, allant du plus logique au plus tordu. Mais pour le coup, j’avoue qu’avoir joué à une pelleté de point’n click peut aider à penser « tordu » 😛