Tales From The Borderlands
Il faut vraiment avoir une terrible aversion pour l’univers décalé de Borderlands pour ne pas apprécier une des dernières séries en date de Telltale, à savoir Tales From The Borderlands. Encore une fois, ce studio nous a pondu une histoire interactive, non pas basée cette fois-ci sur une série TV, mais sur une licence d’un autre studio. De quoi tenter de donner une seconde vie à cet univers dont le format FPS – RPG commençait légèrement à s’essouffler. En quoi ce jeu est-il réussi ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !
Même si l’histoire prend place dans la chronologie de la série juste après la fin du deuxième opus, l’histoire n’est pas considérée comme faisant partie intégrante de la licence. Il s’agit donc là d’un spin off permettant à Telltale de bien s’imprégner de l’univers, de faire intervenir certains personnages connus, et de nous faire partir en vrille au passage. Handsome Jack, le dictateur psychotique de la station, est donc mort, et son siège est vacant depuis. On assiste alors à une rude lutte de pouvoir interne afin de savoir qui va prendre les rênes du pouvoir. C’est dans ce contexte que vous prenez en main Rhys, un looser corporate.
Mais tous ces événements provoquèrent quelques distorsions hiérarchiques, ayant pour conséquence principale de vous faire reléguer tout en bas de l’échelle (… près du placard à balai) par un type visqueux – accessoirement votre boss direct – répondant au doux nom de Vasquez. Vient alors en tête de notre avatar, accompagné de son fidèle acolyte Vaughn, un plan foireux pour coiffer votre supérieur au poteau : récupérer une clé Vault sur la planète Pandora, une babiole très prisée menant à des richesses incroyables.
Pendant le même temps, nous suivrons le parcours de Fiona, accompagnée de sa sœur Sasha, n’ayant en tête que la porte de sortie de la planète dévastée qu’est Pandora. Et lorsqu’on a grandi et vécu sur ce caillou désolé, il n’y a pas 15000 sorties de secours ; il faut du pognon, beaucoup de pognon, et le meilleur moyen d’en acquérir rapidement en un coup, c’est en revendant une clé Vault. Vous commencez à le comprendre ; le destin de ces deux protagonistes va finir par se croiser.
Nos deux héros étant des bras cassés, nous nous retrouvons au bout d’un moment dans le temps présent ; Rhys et Fiona sont attachés et retenus en otage par un mystérieux protagoniste, dont le visage est recouvert par un masque. Alors que la petite troupe s’avance, le preneur d’otage souhaite entendre l’intégralité de leurs récits respectifs, ce qui va finalement constituer la trame scénaristique. De manière très sympathique, à grand renfort de mauvaise foi, nos deux avatars vont embellir leurs récits à outrance histoire de se faire mousser, ce qui amène in fine à des situations comiques qui vous arracheront sans mal quelques ricanements.
L’humour est en effet un des points forts de ce jeu. Alors, certes, l’univers était déjà complètement déjanté, mais Telltale a su garder un ton très juste, évitant de trop surjouer les running gags. Le tempo humoristique est donc très bon, tout comme sa bande son ; j’ai encore en mémoire quelques scènes dantesques d’ouverture d’épisode, avec une musique parfaitement dans le ton. Rhys et Fiona ont tous les deux leurs petits caractères, mais ne sont foncièrement pas mauvais ; ce sont juste deux personnes qui ont su s’adapter du mieux qu’ils ont pu à leur environnement. Leur relation chien / chat, voire vieux couple marié, peut parfois faire penser de loin à ce que l’on pouvait ressentir en prenant en main le duo Lee et Clementine dans The Walking Dead (… bien que nous ne soyons clairement plus dans le registre de l’horreur).
Les compagnons de route qui graviteront autour pour partir à la chasse au Vault seront tout autant déjantés. Pour autant, même si on aura tendance à les considérer de prime abord comme une sacré bande d’escrocs de bas étage, Telltale a eu le bon goût d’éloigner progressivement leur personnalité des archétypes dans lesquels on les pensait engoncés. De Vaughn, à Athena et Loader Bot, en passant par le retour de Handsome Jack sous forme d’intelligence artificielle, Tales From The Borderlands balaie la palette des émotions ; le charisme côtoie allègrement la tristesse et la violence, mais le tout avec une bonne louche d’humour, bien évidemment.
En termes de gameplay, là encore, toujours pas de réelles innovations ; on reste dans du classique, avec des QTE, et où des décisions doivent être prises rapidement, bien que l’on soit dans l’illusion du choix. Cela ne fait finalement que donner un cadre aux actions des avatars que nous contrôlons afin qu’ils nous correspondent au mieux. A gauche pour la compassion et à droite pour le pragmatisme, faites votre choix ! Mais, même si l’on est dans l’illusion du choix, et sans spoiler, le final (… bien what the fuck) pourra tout de même varier d’un joueur à un autre en fonction des actions passées. Par contre, la partie mise en scène des scènes d’action a bien évolué, amenant un pallier de dynamisme supplémentaire. L’œil cybernétique de Rhys est également mis à contribution ; à la base, il dispose d’une connexion avec Hyperion afin qu’il puisse faire des recherches dans la base de données de la station, mais les fils de l’intrigue feront que son scanner s’appellera Jackpedia, où chaque personne et objet scanné fera l’objet d’un sarcasme bien senti.
A raison d’environ 1h30 pour chacun des cinq épisodes, vous savourerez chaque instant de toutes les situations loufoques que vous rencontrerez. Telltale a encore une fois démontré son talent pour raconter des histoires, à travers des univers à succès qu’ils arrivent sans mal à s’approprier. En bref, ce Tales From The Borderlands, avec son univers complètement barré, est définitivement fun et devrait combler tous les adeptes d’histoires interactives !
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A propos de l'auteur : Toupilitou
Un commentaire sur “Tales From The Borderlands”
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Cette série de Telltales est légèrement différente des autres, car on passe d’un univers habituellement dramatique (Walking Dead, Game of Thrones, The Wolf among us) à un univers totalement déjanté (mais avec des aspects dramatiques quand même).
J’étais vraiment plié en deux sur certaines scènes !