Soldiers : Heroes Of World War 2

Contrairement aux autres RTS, Soldiers Heroes Of World War 2, sorti en 2004 et développé par Best Way, se distingue par une gestion limitée à une demi-dizaine de personnages par niveau, sans aucune ressources ou fabrication de bâtiments ou véhicules. Ainsi, vous devez réaliser les objectifs demandés avec les forces en présence, dans des missions ayant pour contexte la seconde guerre mondiale. Personnellement, j’ai horreur des RTS, mais dès que j’ai commencé ce jeu, j’ai tout de suite été emballé, et je vous explique pourquoi.

Le jeu est en 3D avec un graphisme de type Titan Quest, mais en bien moins joli. La caméra en vue de 3/4, comme dans Neverwinter Nights, peut tourner autour des personnages – ou en mode libre – et se montre assez agréable. D’ailleurs il existe un programme sur Internet qui permet de la débloquer complètement et d’augmenter le champ de vision comme vous le souhaitez. Il est ainsi possible de jouer à la troisième personne. Dans ce cas, bien que le jeu se montre beaucoup moins attrayant du fait des textures plates des personnages qui ne sont pas faites pour être vues de près, il se montre encore plus immersif. Mais attention : une caméra débloquée avec vision de toute la carte, par exemple, sollicite pas mal les ressources du PC.

Lors de sa sortie, Soldiers : Heroes Of World War 2 souffrait de nombreux bugs : une intelligence artificielle pas terrible pour vos partenaires, une grande difficulté même en mode facile, un multijoueur chaotique et des bugs à foison. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont bien évolué. Certains points sont restés en l’état et les traductions des textes sont une catastrophe. Ainsi à chaque début de mission, on vous propose une vidéo avec un texte défilant qui est bourré d’erreurs : c’est bien simple, on dirait que le texte a été traduit par Google trad’, mot-à-mot, ce qui donne des passages illisibles (voir la campagne allemande).

Heureusement, c’est un détail, et Soldiers : Heroes Of World War 2 possède deux points qui surpassent toutes les critiques que l’on peut lui faire. Tout d’abord il dispose d’un environnement entièrement destructible. Une maison vous gène, hop un coup de canon, et vous la rasez. Un arbre sur votre route, hop on prend le char, et on le déracine. Les villes après passages des combats ressemblent réellement à des champs de ruines, à l’instar d’images que l’on a pu voir sur des images réelles.

Le second point qui fait la force du jeu est la possibilité de contrôler à tout moment une seule de vos unités.  En début de mission, vous aurez peu de personnages à votre service avec des véhicules, et l’intelligence artificielle de vos personnages livrés à eux seuls est perfectible. Du coup, on se permet de ne prendre qu’un seul personnage en faisant le scénario en solo, et le potentiel du jeu en devient immense. Vous pouvez gérer son inventaire, fouiller tous les cadavres et les véhicules que vous trouverez. De plus, comme les personnages, les véhicules sont gérables à l’unité, à condition que vous ayez mis un personnage au minimum à l’intérieur.

L’essence ainsi que les munitions sont limitées, et la distance des tirs sont gérées dans le jeu, même si elles ne sont pas assez importantes pour certains véhicules ; c’est surement voulu pour éviter des déséquilibre pendant les missions. Ainsi, votre véhicule pourra tomber en panne ou, si son moteur est détruit, vous pourrez toujours tirer sur l’ennemi avec le canon. A noter que le jeu se prête mieux à la gestion d’un seul homme plutôt que la petite équipe que l’on peut vous confier en début de mission, surtout que l’intelligence artificielle de vos coéquipiers n’est pas top. Forcément, la gestion d’un personnage est moins réaliste – on a rarement vu un seul gars raser un bataillon complet à lui tout seul – mais le jeu en est bien plus fun.

Il suffit de vous donner un petit extrait de partie pour comprendre les possibilités du jeu : je prends le contrôle d’un seul fantassin. Après avoir caché les autres, je pars à la rencontre des ennemis. Je croise un char sur lequel j’envoie une grenade incendiaire. Les occupants en sortent en feu et meurent en hurlant. Je fouille le tank, et trouve une trousse de réparation. Je le retape, rentre, et j’en prends le contrôle. Je pars alors à la charge d’une première ligne ennemie. Pas de chance : je tombe en panne d’essence. Aucun soucis, je trouve une jeep, je siphonne son réservoir et remplis le mien.

Je repars à la charge avec mon tank, jusqu’à ce qu’il explose dans un champ de mines. Je repars donc à pied en contrôlant de nouveau mon personnage. Je me faufile dans le camp ennemi sans être vu et, caché sous des broussailles, j’observe les rondes des soldats pour analyser la meilleure attaque. Du coup j’élimine un sniper qui faisait sa ronde, et je mets le feu à un champ dans lequel attendaient des chars. Le champ brûle, détruisant les véhicules, alors que je monte au second étage d’une maison pour sniper les ennemis à la recherche du responsable de l’incendie.Autant vous dire que les possibilités pour finir une mission sont énormes, et que ce petit côté gestion d’un homme est très fun, même si détruire un camp complet avec un seul homme peut paraître aberrant.

Pourtant les développeurs ont pensé à pas mal de chose : seul dans un char, vos actions seront moins rapides, alors qu’à quatre cela va mieux. De plus, les lignes de tir sont gérées, même si on leur reprochera d’être trop courtes pour les machines, car limitées. Enfin, d’un scénario à un autre dans une même campagne, si vous avez perdu des hommes, vous ne les retrouvez pas pour la suivante, ce qui corse un peu plus la réalisation des objectifs. On ressent bien toute la puissance du jeu lorsque l’on se retrouve avec son seul pistolet face à un tank qui vous traque. De plus, la musique militaire, les bruitages et les voix en langue d’origine en rajoutent une couche. 

Le jeu offre quatre campagnes riches et variées de jour comme de nuit dans chaque nation, qui sont composées de cinq scenarii chacune, ainsi que de missions avec objectifs. Ils sont très variés et proposent toujours un challenge de bon niveau, avec plusieurs approches possibles à chaque fois. Sachant qu’il faut d’une à trois heures pour les réaliser, la durée de vie du jeu est conséquente. De plus, selon le niveau de difficulté, ou en rajoutant des options de type brouillard de guerre, il est possible de doubler ou tripler le temps de jeu – à noter que le jeu est déjà assez difficile, voire impossible, dans les niveaux de difficulté supérieurs.

Rajoutez à cela un mode multijoueurs, un éditeur de niveau, ainsi que des mods nombreux et gigantesques – j’en ai trouvé un dont la taille avoisine le giga et qui rajoute véhicules, équipements, campagnes et missions nouvelles pour une durée équivalente à celle du jeu original – et vous comprendrez que vous n’êtes pas prêt d’en voir le bout pour votre plus grand plaisir. D’autant plus si l’on considère que la même mission peut être retentée avec une approche différente, sans jamais se lasser. Même le mode multijoueurs est lui aussi bien sympathique, avec pas mal de modes différents, dont un qui permet de faire les campagnes en coopératif. 

Un RTS avec micro-management qui a un petit côté RPG bien pensé, ainsi qu’une destruction totale de l’environnement, font de ce jeu un must à posséder. Surtout qu’actuellement, Soldiers : Heroes Of World War 2 se trouve à moins de 5 € sur le net, et que les patchs ont éradiqué la majorité des bugs. Ce jeu ne conviendra malgré tout pas aux personnes qui aiment les RTS avec construction de base et gestion de nombreuses troupes. Voyez plutôt ce jeu comme un Commandolike qui vous donnera de nombreuses heures de jeu.

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A propos de l'auteur

KillpowerPaladin du bon jeu et de la vieille casserole

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