La saga Assassin’s Creed
On m’attendait peut-être sur autre chose, pourtant, ce dossier a été mûrement réfléchi. Je pensais faire une série de critiques à rallonge sur la saga, mais d’un avis commun d’un duo de loutres, faire un grand nombre d’articles sur une licence annualisée depuis un certain temps est une idée des plus discutables. J’ai donc pris sur moi de sacrifier la quantité en préférant parler en résumé de chaque épisode, les uns après les autres, dans ce qui est le plus grand dossier de l’histoire de Loutrage. Avant que vous vous rendiez compte que le site n’a pas l’habitude de fournir du dossier particulièrement velu (… ce qui rend ma précédente phrase complètement surfaite), je tenais à vous dire que j’aime autant la saga que je me méfie de l’éditeur ; comprenez que ma relation à la série est assez schizophrénique. Mais, passons aux jeux !
La révolution : Assassin’s Creed – 13 novembre 2007
Cette lointaine époque où il y avait encore de la créativité chez Ubisoft, cette époque si lointaine où il y avait de la créativité dans l’industrie du triple A. Aujourd’hui détesté car considéré comme répétitif alors qu’il avait été largement adulé à sa sortie, le premier titre de la saga semble être un véritable petit accident béni par la création. Développé par Ubisoft Montréal (… les mêmes que pour Far Cry 3, comme c’est étonnant que les deux jeux soient bons !). Le jeu mélange assez subtilement l’œuvre d’anticipation / science-fiction pas bien finaude, et contexte médiéval des plus intéressants. Cette dichotomie, véritable boulet de la saga jusqu’au troisième opus chiffré, verra une division chez les fans.
SI l’on connaît Assassin’s Creed pour son free run automatisé particulièrement grisant dans les premiers temps, ou pour son exploration assez libre de l’histoire du monde (… interprétation tout autant libre des événements historiques aussi d’ailleurs) pour beaucoup de fans aux goûts discutables, c’est l’histoire d’un conflit dans la période moderne qui oppose les assassins aux templiers. Le présent, dans la saga, c’est le boulet. C’est ces entractes gênantes et mal assumées qui sont sensées justifier l’exploration des souvenirs des ancêtres, et découlent sur le gros du jeu, c’est à dire l’immersion dans l’histoire avec un petit ‘h’ qui aimerait pourtant bien être grand.
Toujours est-il que l’histoire du présent dans Assassin’s Creed, on s’en fout, et d’autant plus lorsque la formule du premier opus est déjà assez maîtrisée. Proposant de grands espaces où la liberté de mouvement est quasi totale (… la liberté d’action l’étant moins), ainsi qu’un gameplay pour le moins surprenant chapeauté par madame Jade Raymond et monsieur Patrice Désilets, le jeu se permet une réussite technique et artistique impressionnante. Si ces arguments font déjà du titre un incontournable de son temps, on ajoutera les missions d’assassinats ouvertes, et finalement très « bac à sable » dans leurs approches. Malheureusement, l’histoire n’est guère passionnante et le rythme est plombé par l’extrême répétitivité de ce premier jet qui reste aujourd’hui agréable grâce à sa beauté, son ambiance, et cette pureté dans l’expression du gameplay de la série. D’ailleurs, il est encore, après neuf ans, tout à fait plaisant à jouer.
La confirmation : Assassin’s Creed 2 – 17 novembre 2009
L’épisode de la première fois pour beaucoup de joueurs : Assassin’s Creed 2. Toujours sous la main de maître de Ubisoft Montréal, est l’explosion de la popularité de la série, son apogée si j’en crois les joueurs, mais je ne suis pas si d’accord. Toujours est il que Patrice Désilets et Jade Raymond sont encore là, et ils veillent à ce que cet Assassin’s Creed soit bien l’épisode mûr, l’exemple à suivre pour la suite des événements.
L’histoire dans le présent gagne en ambition et fait légèrement moins gadget, même si elle plombe encore un peu le rythme. L’histoire principale, elle, gagne en intérêt ainsi qu’en légèreté, grâce à un protagoniste un poil cliché et énervant, mais que l’on verra mûrir, ce qui a un certain poids dans l’attachement au titre. Là où Altaïr était déjà charismatique et assez sage, Ezio est le maître assassin en devenir. La narration et les enjeux plus intéressants et maîtrisés de cet opus en font un meilleur scénario que le premier, même si on regrette un manichéisme vraiment trop marqué dans cet opus comparé au précédent.
Les environnements deviennent plus ouverts, plus agréables, variés et mieux construits. On a le droit à un véritable voyage dans l’Italie. Mais la variété n’est pas que visuelle, elle se remarque aussi dans un travail sur l’ajout de pleins de types de missions, avec des ratés (… les filatures cancérigènes) et des réussites (… les missions de plate-forme assez correctes). On a enfin l’intégration de l’argent, qui permet de personnaliser les vêtements et l’équipement de son assassin, tout en améliorant ses capacités. Les nouveautés sur le plan des mouvements disponibles sont par contre presque inexistantes, mais le jeu se simplifie pour s’ouvrir à un public encore plus large.
La plus grande réussite du jeu, et ça n’est pas que personnel, c’est son ambiance, et cela passe par le concours d’un Jesper Kyd bien plus en forme, qui offre une performance qui aurait pu être inégalée. Admirez :
Ezio’s Family Jesper Kyd
L’entrée sans fanfare du multijoueur : Brotherhood
Jeu dont le destin assumé est d’être la continuation de Assassin’s Creed 2, Brotherhood profite de son apparent manque d’ambition pour être l’un des épisodes les plus riches en nouvelles mécaniques. Porteur d’un monde ouvert assez impressionnant, il nous fait explorer Rome, et ça, c’est assez inestimable. Cette fois uniquement réalisé par Patrice Désilets et encore développé par Ubisoft Montréal, Brotherhood est une suite directe du second épisode, en continuant la vie d’Ezio et son ascension en tant que légende.
Moins frais, sans être dénué de qualités, il propose une structure plus ouverte, une plus grande variété dans les situations, mais également un monde plus intéressant à explorer auquel on va grandement s’attacher. Son histoire est pour le coup moins intéressante, et le présent ne pèse que peu dans la balance ; on sent d’ailleurs une volonté d’étirer l’histoire afin de préparer le terrain pour un prochain épisode majeur. Malgré tout, les nouveautés du mode solo (… la guilde à gérer avec un mini-jeu à la clé, l’arbalète, le monde ouvert, quelques nouvelles mécaniques et le mode multijoueur) réussiront à convaincre les joueurs de la nécessité de cet épisode.
Je lui reproche son manque de charisme global ; Rome ressemble tout de même beaucoup à ce que nous avions eu le droit dans le second épisode, et la qualité graphique n’a guère progressé tout comme la formule. Mais, bon élève, Brotherhood n’en reste pas moins un spin off intéressant. Même si Jesper Kyd ne s’est pas foulé pour le coup.
Master Assassin Jesper Kyd (t’es capable de mieux, tu le sais bonhomme)
L’éveil du public : Assassin’s Creed Revelations
Détenteur du haut-fait pourtant réclamé à corps et à cris par chaque Call of Duty, c’est bien cet opus qui rafle la mise du sous-titre le plus générique de l’histoire du média. Boudé, (… à raison) mais à raison hypocrite de la part des fans de la saga, cet Assassin’s Creed est une version 1.5 de Brotherhood, qui était déjà une version 1.5 de Assassin’s Creed 2. Pourquoi est-ce hypocrite de la part des fans de rejeter cet opus ? Parce qu’il est tout ce que les joueurs avaient adoré dans Brotherhood : une amélioration du désormais assez culte Assassin’s Creed 2. Développé par Ubisoft Montréal… Annecy… Kiev… Massive Entertainment, ainsi que Ubisoft Québec, Singapore, écrit par Chris Avellone, et bêta testé par Obsidian ? Bon, vous avez juste à barrer la mention d’Avellone et la bêta test par Obsidian, et vous aurez une idée du nombre de personne qui a été nécessaire pour exécuter au plus vite un opus un peu bancal.
Pourtant, Revelations, en exploitant le gameplay de la série et en amenant un mode tower defense ainsi que quelques phases en charrette, amène pas mal d’autres petites subtilités qui en font un opus singulier. Doté d’un open world moins vaste que celui de Brotherhood, la sublime ville de Constantinople (… désormais Istanbul), s’avère variée, bien construite et terriblement attachante. Le plus gros défaut de cet opus est de ne pas assez exploiter ses idées de scénario avec la « rencontre » des deux assassins légendaires que sont Ezio et Altaïr, mais aussi une trame qui aurait mérité un meilleur développement.
Mais, ce que l’on retiendra surtout de cet opus, et c’est malheureux, c’est qu’Ubisoft commence à voir en sa saga une source régulière de revenus qui n’a guère besoin de beaucoup de soin pour trouver son public. Pourtant, cet opus l’un de mes meilleurs souvenirs de toute la série, parce que Jesper Kyd s’est allié au fabuleux Lorne Balfe pour tout démonter avec une soundtrack des plus magnifiques. Régie ? Balance les watts !
Lorne Balfe et Jesper Kyd – Assassin’s Creed : Revelations Main Theme
Assassin’s Creed 3 : le préféré de Marcheur
Très égoïste dans l’âme, je vais assumer mon goût discuté, et donc discutable, en affirmant ceci : oui, Assassin’s Creed 3 est de loin le meilleur Assassin’s Creed. Vous n’êtes pas d’accord ? Il y a la section commentaires pour qu’on discute de vos mauvais goûts après avoir discuté des miens. Pourquoi est-ce le meilleur ? Parce que c’est le premier Assassin’s Creed, depuis le premier, qui revoit grandement le game system et modifie le free run, le système de combat, revoit la structure de l’open world, modifie énormément la manière de voir le level design en le rendant plus organique, et intègre pleins de fonctionnalités en important l’ADN de la série en même temps.
C’est aussi et surtout l’Assassin’s Creed le mieux écrit et le plus pertinent. Son contexte pourtant moins exotique (… la révolution américaine de fin du XVIII siècle, avec les treize états et la guerre d’indépendance contre les Britanniques, tout cela saupoudré de complot templier et blablabla…) ne l’empêche pas de proposer un environnement varié à la direction artistique bien plus grise que d’habitude. Plus violent dans son récit comme dans son gameplay, le jeu instaure un rythme très posé dans la majeure partie de son histoire, mettant en scène beaucoup de bons protagonistes (… hein ? Des bons protagonistes dans Assassin’s Creed ?!) et développe une vraie dramaturgie très soignée.
On n’évite pas certains écueils d’écriture, mais pour une fois, on se sent impliqué en incarnant un héros un peu moins héroïque et plus humain (… dans le sens où Connor Kenway n’est pas une flèche et a tendance aux raccourcis mentaux ainsi qu’à une grande agressivité). Son histoire et son développement sont tous deux très intéressants. Malheureusement, c’est à mettre à côté d’une histoire dans le présent qui, même si elle gagne en intérêt par rapport au précédent titre (… je n’en ai pas fait mention dans la partie sur Revelations, c’est dire !), elle n’en reste pas moins agaçante, intrusive et très mal écrite.
Vous m’aurez compris, si vous devez jouer à un jeu de cette série beaucoup trop prolifique, ne passez pas à côté du trois. Par contre, vous pourriez passer à côté du suivant, mais on va en parler. Sinon, c’est Lorne Balfe qui a composé cet Assassin’s Creed tout seul cette fois, et dieu qu’il est bon !
Assassin’s Creed III: Main Theme Lorne Balfe
Assassin’s Creed 4 : l’opus aimé par ceux qui n’aiment pas la saga
On y arrive, vous qui n’aimez pas la saga. Vous appréciez peut-être le quatre parce que y a des bateaux, du rhum, des îles et des pirates. Vous êtes des gens normalement constitués, vous aimez les pirates, et si vous n’aimez pas les pirates, vous aimez les bateaux… si…. si vous aimez, arrêtez de secouer la tête comme ça. Ce quatrième opus est développé une nouvelle fois par beaucoup de monde dispersé sur plusieurs tâches, ce qui explique le grand manque d’homogénéité dans la qualité du jeu. Pas moins de six autres studios d’Ubisoft prêtent main forte à Ubisoft Québec, cette fois pour essayer de faire de cet Assassin’s Creed quelque chose d’un peu différent.
Est-ce le cas ? D’un point de vue externe à la série oui. Mais pour quelqu’un qui a joué à Assassin’s Creed 3, non. Parce que la grosse nouveauté du jeu, qui prend la forme du bateau, était déjà présent dans quelques missions du troisième épisode en proposant de changer un peu d’air le temps de trois heures de jeu. Ici, le navire et sa navigation, dans sa vaste zone ouverte, occupent environ soixante pour cent de l’expérience de jeu, soit environ trente heures sur la cinquantaine pour le 100 %. Partant de cet état de fait, Assassin’s Creed 4 paraît vraiment différent. Pourtant, il ne fait que surexploiter l’une des bonnes idées du troisième, bien qu’il arrive tout de même à instaurer une ambiance intéressante.
Beaucoup plus intéressante que son histoire (… qui pourrait être pertinente dans l’exploration d’un personnage quelque peu singulier de la saga), mais qui se rate complètement dans son introduction, en mettant en avant un nombre ahurissant d’incohérences ne se justifiant que pour l’intégration des mécaniques classiques de la série, alors ici parfaitement hors-propos. Le titre souffre donc d’une véritable schizophrénie dans son game design, proposant les mécaniques terrestres très fluides de la série et se prêtant à un environnement ouvert. Pourtant, les phases terrestres sont des plus cloisonnées. On a aussi le sentiment que le système de combat n’a pas bougé et se prend les pieds dans le tapis en proposant une IA qui semble, une nouvelle fois, incapable de se défendre convenablement. Là où son nombre compensait sa stupidité dans le troisième, ici, c’est proprement catastrophique.
Pire, les animations ont tendance à bugger, et montrent des limitations indignes d’une énième itération d’une série à gros budget. On en arrive à trouver mieux du côté de la scène des double A. Alors, vu comme ça, il est catastrophique ce titre, non ? Eh bien non, pas vraiment ; le contexte (… les Caraïbes les amis… les pirates merde !), la liberté (… bien réelle), la richesse du contenu, ainsi qu’une beauté indéniable, font de cet opus un vrai bol d’air frais.
Mais j’ai encore quelque chose à en dire : Brian Tyler. Je n’aime vraiment pas ce compositeur. Pas du tout. J’ai même tendance à croire que le main theme fabuleux de Far Cry 3 était un accident tellement la qualité de celui-ci tranchait avec le reste de son travail. Eh bien, pour cet Assassin’s Creed 4, il se montre fidèle à l’image que j’ai de lui : très scolaire. Alors je ne juge pas sa carrière en entier, mais son travail globalement, pas glop.
Assassin’s Creed 4 : Main Theme Brian Tyler
Bonus : Far Cry 3 : Main Theme Brian Tyler (… non je ne mettrais pas Make it bun dem, parce que Skrillex c’est naze)
Assassin’s Creed Rogue : Le bis repetita que l’on aime bien
Cet opus est un peu spécial. Il s’agit de l’adieu d’Ubisoft adressé à la septième génération. Un titre qui fait le lien entre la trilogie des Kenway (… donc, Assassin’s Creed 3, 4, ainsi que celui-ci) et la nouvelle génération de la saga d’Ubisoft. Il a donc peu d’ambition. Il est juste un gros add-on du quatrième épisode, et tente seulement de donner envie aux joueurs de s’intéresser à Unity. Le fait est que le jeu n’est pas le plus mauvais des Assassin’s Creed, comme la presse à essayer de m’en convaincre ; il surclasse largement le quatrième épisode, et ça, c’est une certitude. Développé cette fois par « seulement » trois studioss, il est surtout réalisé par Ubisoft Sofia, des gens qui avaient déjà réalisé Assassin’s Creed Liberation un temps exclusif à la PS Vita (… il n’est pas terrible). Disons qu’à son annonce et durant toute sa promotion, il était éclipsé par Unity, et on se moquait de ce petit jeu de la saga. Pourtant… pourtant, il est bien meilleur que son cousin next gen.
En effet, Rogue se présente comme un mélange entre Assassin’s Creed 3 et 4. Il propose toujours des zones ouvertes avec de la navigation, mais beaucoup moins de phases navales, au profit de zones terrestres plus vastes, aux level design plus travaillés que dans le précédent. On retrouve ce travail mis à profit dans les missions plus ouvertes, qui servent un scénario moins décousu et… quoi !? Intéressant !? On incarne cette fois-ci, un templier. Voir le monde sous leurs yeux nous rappelle à quel point Haytham Kenway (… de loin le protagoniste le plus intéressant de la saga), père de Connor, était intéressant. Ici, on est vraiment dans le rôle du méchant qui en fait ne l’est pas, qui se met juste en opposition face à un ordre d’assassins toujours plus imbécile. On voit enfin clairement pourquoi les templiers agissent comme ils le font ; ce que dessinait plus ou moins subtilement le troisième épisode voit ici une concrétisation.
Dommage que les nouveautés de gameplay soient presque absentes, ou inintéressantes. S’il est mieux exploité, cet opus aurait eu un réel impact et une grande plus-value dans la saga. Il reste un jeu à faire malgré tout si on aime Assassin’s Creed, au contraire des deux suivants. Par contre, ne vous attardez pas sur sa bande son. Pourquoi ? Parce que voilà, les remakes d’Assassin’s Creed 2, j’en ai marre !
.Assassin’s Creed Rogue : Elitsa Alexandrova (très belle fan music… ah merde tu as été payée)
Assassin’s Creed II Remake… quoi Unity ?
Euh… Ouais… Enfin… Vous voyez quoi. Je veux vous mettre sur la piste de ce que je vais dire sur Unity de la manière la plus subtile possible. Prenez le scénario du deuxième épisode de la saga, replacez le à Paris « Oh c’est dans notre pays ! Oh c’est trop bien ! « , changez quelques détails, et globalement vous avez le propos du titre. Il n’y a pas de scène dans le présent, jusque des phases sympatoches dans des époques différentes car la simulation de jeu bug à certains passages (… chouette idée au demeurant !). Développé par Ubisoft Montréal uniquement, et par conséquent toutes les personnes qui ont réalisé Assassin’s Creed 2 (… mais quel hasard !), les fans étaient confiants. J’adore voir les océans de larmes de fans qui se sentent trahis alors que l’on parle quand même d’Ubisoft. Les mecs, vous vous attendiez à quoi ? Un miracle semblable à fin 2012 avec l’excellent Assassin’s Creed 3, suivi du sublime Far Cry 3 ? Vous êtes mignons, vraiment. Le jeu se passe à la révolution française, mais comme on va la voir, la révolution, c’est juste une période historique lointaine.
Alors, en termes de nouveautés, ils ont ajouté la possibilité d’améliorer les capacités de notre personnage, afin de le conditionner à des zones restreintes au départ (… très bonne idée… que vous est-il passé par la tête sérieux ?), et de nous proposer des micro-paiements pour améliorer l’expérience. Hinhin. Et après vous voulez que je m’émeuve que Vivendi rachète Ubisoft après ça ? Sinon, on a droit à un système de combat sensé être plus technique qu’avant (… la technique étant de farmer les ennemis moins forts que soi pour devenir plus fort), et un arbre de compétences… Et non, ce n’est pas un RPG. Pour ce qui est des combats, c’est le ballet des animations ratées et des bugs ; je ne vais pas m’étendre, cela ne m’a jamais paru satisfaisant, encore moins apte à convaincre quiconque aurait bêta-testé la chose.
Pour ce qui est du positif… Que dire si ce n’est qu’il y a, à présent, des notions d’infiltration vu que l’on peut se baisser. Oui, on peut se baisser au bout du huitième opus d’une série qui prétend proposer de l’infiltration. Je dois applaudir ? Pardonnez moi, j’ai les mains un peu engourdies après les avoir claqué à vingt trois reprises sur le rebord d’un bureau.
Parlant de bureau, quel talent ! Les bureaux virtuels de cet opus sont sublimes ! Que dire de la réalisation globale impressionnante, et ces effets de foules saisissants ! Merci Ubisoft, tout ça avec un framerate allant souvent se blottir dans les bras des vingt images secondes ! Ah et aussi, je suis très heureux de pouvoir parler avec des gens qui n’ont pour visage qu’une bouche et des yeux, des passants qui disparaissent, des cadavres qui s’envolent, le personnage qui disparaît, l’épée qui se trouve à dix mètres de la main qui la tient. Soixante-dix euros ? Avec grand plaisir monsieur !
Pour ce qui est de la bande-son, je vais seulement dire ceci : le thème principal est un remake d’Assassin’s Creed 2. Allez, au revoir !
Chris Tilton, Sarah Schachner et Ryan Amon Assassin’s Creed Unity : Main Theme
Syndicate, on en voulait vraiment pas les gars
Vous savez quoi ? Je n’ai pas envie de parler de ce titre là. Vraiment. Mais je vais le faire parce qu’il faut bien en finir. Développé par Ubisoft Québec avec l’aide de pleins d’autres studios dont on se cogne au final, parce que les pauvres gars, ils font du Assassin’s Creed tous les jours, et leur vie est atroce. Le jeu se place dans un contexte victorien pendant la révolution industrielle. On incarne Jacob Frye, alias le Ezio du pauvre qui fait des vannes et fonce dans le tas, et sa soeur Evie Frye, qui est une jeune femme discrète et prudente, parce que les clichés ont la peau dure au Canada aussi.
Au rang des nouveautés, on a un grappin imprécis qui est directement pompé de la trilogie de Rocksteady « Eh Batou ! Cela te dérange si on te pique une fonctionnalité qui s’intégrera mal à notre gameplay ? » « Bah ouais, moi j’ai choisi de mettre une batmobile en mode tank qui occupe cinquante pour cent du temps de jeu. Chacun sa merde, comme dirait l’autre ! « , et des carrosses qui peuvent arracher des arbres ainsi que des poteaux électriques. Oui, des carrosses indestructibles lorsque vous les pilotez, qui peuvent détruire d’autres carrosses en les percutants dans un genre de dash, possédant une physique si réaliste qu’ils ne peuvent se renverser quand vous les conduisez, sauf ceux des ennemis. Vous voulez que je fasse une blague sur ce que je viens de décrire ? Franchement, il y a quoi à rajouter ?
Niveau scénario c’est… j’en ai vraiment marre des templiers très méchants et des assassins très gentils. Ubisoft, arrêtez de payer vos scénaristes ; les gars là, ils n’écrivent pas, ils ne bossent pas, ils se foutent de vous. Ça va faire bientôt trois ans que les mecs jouent à la crapette lorsqu’il est question d’écrire un épisode majeure de la saga. Si vous voulez de meilleurs résultats, vous les menacez de travailler sur la modélisation des environnements ; vous savez, le seul département qui se bouge pour que votre jeu soit magnifique, vaste, et enfin fluide ? Sinon, il y a un nouveau système de combat mais… les animations sont trop rapides et on ne pige rien aux affrontements. C’est catastrophique, pire que Unity. Oui, c’était dur à imaginer, mais ils l’ont fait.
On va finir sur une note plus joyeuse, Assassin’s Creed Syndicate a une très jolie bande sonore. Vraiment. Réalisée par Austin Wintory, qui lui s’est cassé le cul pour sauver le titre du naufrage complet. Merci beaucoup mec.
Austin Wintory Peace and I are strangers grown
Bonus: Hidden Citizens – Silent Running (très belle chanson pour une bande annonce)
Voilà. C’est la fin de ce très long dossier non-exhaustif de la surexploitée saga d’Ubisoft. Alors, est-ce que je déteste la saga ? Non, pas du tout. J’aime Assassin’s Creed. J’aime l’univers et son concept, ainsi que l’idée de gameplay de départ. Malheureusement, le modèle de la franchise aurait dû être similaire à un cycle de sortie comme Rockstar le fait : soigner chaque épisode, tout en réfléchissant longuement et posément à ce qui peut-être fait pour améliorer la formule. Le résultat de cette exploitation est sans appel : Unity, et surtout Syndicate, ne sont pas loin d’être des purges, et je suis heureux qu’Ubisoft ait décidé de rebooter la saga en lui laissant un an de plus. Mais, est-ce que cette année suffira à changer la série du tout au tout ? J’en doute. Je l’espère du fond du cœur, parce que c’est quand même de belles aventures que l’on a vécu aux côtés de ces très charismatiques assassins.
A propos de l'auteur : Marcheur
4 Commentaires sur “La saga Assassin’s Creed”
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Ah merci enfin quelqu’un qui décide de faire la lumière sur la Saga !!!!
Merci Marcheur, perso le 3 ce n’est pas mon préféré et cela est dû pour moi aux séquences dans futur proche qui viennent « polluer » l’expérience du joueur.
Tu me diras c’est pareil dans tous les opus mais bon je l’ai ressenti comme ça…
Mon AC préféré ? Hum question difficile …. disons le 2. Pourquoi ? C’est le le jeu du changement, et comme tu le dis Ubi s’en inspire pour « tous » ses jeux donc cela prouve que que même les patrons se rendent compte que cet opus est un modèle.
J’attends de voir ce que AC Osiris va donner …
Bah ce qui m’a plu avec le 3 (et un peu le 4 quand même) c’est cette rupture avec la structure et la narration du second épisode. Les phases dans le présent sont moins chiantes dans le troisième malgré qu’elles le soient malgré tout pour ma pomme.
Mais ouais le 2 est l’épisode qui amène une certaine « maturité » dans la formule, tout comme Far Cry 3 était Far Cry 2 en plus mûr (le premier Far Cry étant de Crytek). Ubisoft à l’habitude de réussir la première suite et de commencer à surexploiter après.
Comme toi j’espère le meilleur pour le projet « Assassin’s Creed Osiris » ou quelque soit son nom, on sait peu de chose et c’est tant mieux mais j’espère qu’Ubisoft travaillera le contenu cette fois, et ne retombera pas dans le bourrage maladif qui a saboté la série à partir du 4, le paroxysme étant évidemment l’infâme Unity.
En tout cas, content que ça t’ai plu ;)
Excellent les scénaristes qui jouent à la crapette Sinon ok aussi ma préférée est la période Ezio je trouve le personnage attachant et l’époque du jeu intéressante. Maintenant j’ai décroché depuis le 3 je trouve que la série a du mal a se réinventer j’attend de voir si ils nous vendront enfin de la nouveauté. Merci pour le dossier c’est un plaisir de vous lire vous autres !
Bah y a quand même trois gros épisodes autour d’Ezio qui ont chacun un charme assez marqué donc c’est logique de préféré la période Ezio. Mais moi Connor, le contexte, le scénar’ et la zone frontière m’ont séduit dans le troisième opus.
Ouais bah il nous reste plus que la patience malheureusement, et l’espoir surtout. C’est un plaisir de vous lire aussi surtout :p